Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, le président américain Donald Trump a confirmé samedi que les bombardements israéliens sur Gaza avaient été suspendus afin de permettre l’ouverture d’un cadre d’accord pour la libération des otages et la conclusion d’un cessez-le-feu. Mais il a assorti cette annonce d’un avertissement sans équivoque au Hamas : « Je ne tolérerai aucun retard. Le Hamas doit agir rapidement. Sinon, tout est sur la table. »
Trump a salué « la décision courageuse d’Israël d’interrompre temporairement ses frappes pour donner une chance à la paix », tout en soulignant que « Gaza ne doit plus jamais redevenir une menace ». Selon le président américain, cette trêve constitue le premier pas d’un plan en vingt points, détaillé plus tôt dans la semaine par la Maison-Blanche, visant à mettre fin à la guerre qui ravage la bande de Gaza depuis près de deux ans.
L’homme d’affaires devenu président veut avancer vite : il a fixé la date butoir du 10 octobre, jour où sera annoncé le prix Nobel de la paix, pour obtenir une déclaration commune scellant la libération des 48 otages encore détenus par le Hamas.
D’après le plan Trump, confirmé par des sources israéliennes, les otages devraient être relâchés dans un délai de 72 heures après la signature de l’accord. En contrepartie, Israël libérerait près de 2 000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité. La bande de Gaza serait placée sous l’autorité d’un conseil de transition international, baptisé « Conseil de la paix », présidé par Trump lui-même, avec la participation de Tony Blair et d’autres dirigeants mondiaux. Ce gouvernement provisoire préparerait le transfert de la gestion civile à une Autorité palestinienne « réformée ».
Israël, pour sa part, a accepté de suspendre les opérations offensives et de repositionner Tsahal le long du « tracé jaune » publié dans la carte jointe au plan. Une source diplomatique citée par CNN affirme que Netanyahou a été pris de court par la décision américaine d’ordonner l’arrêt immédiat des frappes, alors que Jérusalem comptait poursuivre les négociations « sous le feu ».
Mais Washington a imposé le tempo : « C’est oui ou non », aurait prévenu Trump, en répétant qu’aucune modification substantielle ne serait tolérée. Les discussions techniques sur les modalités d’échange doivent désormais s’ouvrir au Caire, avec la participation du ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, du gendre du président américain Jared Kushner, de l’émissaire spécial Steven Witkoff et de responsables du Mossad et du Shin Bet.
Cette offensive diplomatique intervient dans un climat électrique en Israël. Les familles des otages, réunies lors d’un rassemblement à Tel-Aviv, ont salué l’initiative américaine tout en dénonçant les tentatives de sabotage politique. « Ben Gvir, Smotrich et Netanyahu feront tout pour bloquer l’accord », a accusé Einav Tzanokaer, mère du captif Matan. « Nous devons ériger un mur de soutien avec Trump. Ce sont des jours décisifs : si nous échouons, nous perdrons notre dernière chance. »
La posture de Trump illustre sa volonté de reprendre la main sur le dossier israélo-palestinien. En se posant en « faiseur de paix » tout en conservant une ligne dure vis-à-vis du Hamas, il renoue avec sa diplomatie transactionnelle : pression maximale, délais serrés et menace explicite d’une reprise des hostilités.
Reste à savoir si le mouvement islamiste, affaibli mais toujours enraciné dans Gaza, acceptera un accord qui signifierait à terme son désarmement et sa mise à l’écart politique — sous peine de déclencher la « phase ouverte » annoncée par Trump.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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