Trump : « Nous interviendrons pour aider un peu Netanyahu » — entretien choc à « 60 Minutes »

Dans un entretien accordé à l’émission américaine « 60 Minutes » diffusée ce week-end sur CBS, le président Donald Trump est revenu longuement sur la crise israélo-palestinienne, sur sa relation avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou et sur la posture américaine face aux principaux dossiers internationaux. Sans détour, il a affirmé que « Netanyahu est en procès, on ne le traite pas bien », et ajouté qu’« nous interviendrons pour l’aider un peu ». Le ton direct et les confidences politiques ont relancé le débat sur l’ingérence américaine possible dans des affaires judiciaires étrangères et sur l’influence de Washington dans les négociations de cessez-le-feu avec le Hamas.

L’entretien, conduit par la journaliste Nora O’Donnell dans la propriété de Mar-a-Lago, marque le retour de Trump sur le plateau de « 60 Minutes » après cinq ans d’absence. Le président y aborde une série de sujets sensibles : la situation en Gaza, les négociations qui ont mené à un arrêt des hostilités, la future intégration éventuelle de l’Arabie saoudite aux Accords d’Abraham, ainsi que des questions de sécurité globale comme l’Iran, la Russie et la Chine.

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Sur la question israélienne, Trump se montre volontairement provocateur mais pragmatique. Il reconnaît avoir « dû appuyer un peu » sur Netanyahou pour obtenir l’accord de cessation des hostilités dans la bande de Gaza. « Ils ne l’ont pas poussé avant », a-t-il dit, en soulignant qu’il « n’avait pas aimé certaines choses que Netanyahu a faites ». Le président américain répète ainsi sa volonté d’agir en coulisses pour influer sur des décisions qu’il juge essentielles à la stabilité régionale — y compris, selon lui, pour soutenir des alliés en difficulté personnelle ou politique.

Interrogé sur une éventuelle extension des Accords d’Abraham, Trump affiche son optimisme quant à l’adhésion prochaine de Riyad : selon lui, le prince héritier Mohammed ben Salmane pourrait rejoindre l’accord. Il précise toutefois que l’Arabie saoudite pose des conditions, notamment la question d’une solution à deux États, et se montre circonspect sur les détails : « Nous aurons une solution. Je ne sais pas si ce sera une solution à deux États. Ça dépendra d’Israël, des autres parties — et de moi », a-t-il déclaré.

L’entretien donne aussi lieu à des déclarations martiales sur l’Iran. Trump affirme que Téhéran « n’a plus de capacités nucléaires », invoquant des opérations et le rôle des forces armées américaines. Il évoque avec emphase les pilotes américains et les frappes planifiées, assurant avoir autorisé des opérations et détaillant les entraînements et la préparation des équipages. Sur l’échiquier mondial, il insiste sur la nécessité pour les États-Unis de maintenir leur avantage stratégique, citant la volonté de tester et d’éprouver les capacités nucléaires américaines en réponse aux mouvements russes et chinois.

Le chef de la Maison-Blanche aborde également la dimension économique et coercitive de sa diplomatie : selon lui, il a su résoudre des conflits passés par la menace de sanctions ou la mise en place de droits de douane lourds. Sur la guerre en Ukraine, il renvoie la responsabilité à son prédécesseur : « C’est une guerre de Joe Biden, pas de moi », s’en défend-il, et affirme avoir tenté, sans succès, d’obtenir un accord de paix avec Vladimir Poutine.

Parmi les autres dossiers évoqués, Trump refuse de confirmer des intentions d’intervention terrestre au Venezuela, tout en reconnaissant l’intensification des opérations navales américaines dans la région contre le trafic de stupéfiants ; il indique rester prudent sur toute annonce publique concernant des actions militaires à venir.

L’entretien suscitera immanquablement des réactions en Israël et à Washington : l’affirmation d’un soutien actif — y compris sur le plan judiciaire — au Premier ministre israélien pose une question politique lourde, au moment où la scène israélienne est déjà marquée par de fortes tensions internes. De même, la volonté affichée d’accélérer des accords régionaux et d’affirmer la supériorité militaire américaine illustre la stratégie globale de la présidence Trump, mêlant pression diplomatique, promesses d’interventions et volonté affichée de remodeler les équilibres internationaux.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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