Selon une source informée citée par Israel Hayom, le président américain Donald Trump envisage d’annoncer prochainement le passage à la phase B de son plan de reconstruction de Gaza, et ce avant même que le dernier soldat israélien disparu, le sergent-chef Rani Gouili, ne soit restitué à Israël. La Maison-Blanche exercerait une pression intense pour accélérer le calendrier, tandis que le Premier ministre Benyamin Netanyahou refuse catégoriquement de franchir la moindre étape tant que le Hamas n’aura pas rendu tous les corps des soldats, comme le stipule la phase A de l’accord. Le bureau du Premier ministre n’a pas répondu aux sollicitations du quotidien.
D’après la “feuille de route” imaginée par Trump, composée de vingt points, la phase A devait obliger le Hamas à restituer l’ensemble des otages – vivants ou morts – dans un délai maximal de 72 heures. Une exigence que l’organisation terroriste n’a jamais respectée. L’accord prévoyait également, dans son article 6, que les membres du Hamas s’engageant à une coexistence pacifique bénéficient d’une amnistie et d’un programme de réhabilitation, tandis que ceux souhaitant quitter Gaza obtiennent un passage sûr vers un pays tiers. Aucun indicateur sérieux ne montre aujourd’hui qu’un seul cadre du Hamas soit prêt à déposer les armes ou à quitter la bande de Gaza.
Malgré ces échecs, Trump chercherait à accélérer la transition vers la phase B, centrée sur la reconstruction civile de Gaza, avec pour objectif d’entamer les premiers travaux dès mars 2026. Pour Washington, retarder le lancement du programme pourrait fragiliser l’architecture diplomatique conçue autour de la future gouvernance de la bande de Gaza.
La famille du sergent-chef Rani Gouili a vivement réagi : « La phase A n’est pas terminée tant que Rani n’est pas revenu. Nous demandons au Premier ministre Netanyahou et au président Trump de faire pression sur le Hamas et le Jihad islamique pour ramener Rani immédiatement. On ne peut pas passer à la phase suivante sans lui. » Gouili, 24 ans, originaire du kibboutz Meitar, est le dernier soldat disparu retenu à Gaza depuis que le corps du soldat Suttisak Rintlak a été restitué la semaine dernière. Le jeune policier de la Yassam du Néguev avait sauvé plus d’une centaine de jeunes lors du massacre du festival Nova le 7 octobre, éliminant quatorze terroristes avant d’être capturé.
Dans les rues d’Israël, l’affaire prend une dimension émotionnelle considérable : chaque jour où le corps de Rani n’est pas restitué renforce la frustration des familles, alimentant le sentiment que le Hamas utilise cyniquement les dépouilles comme levier politique. La mère de Rani, Tali Gouili, écrivait encore aujourd’hui : « Premier à sortir, dernier à revenir. Chaque jour sans réponse aggrave notre douleur. » Sa sœur Shira témoignait récemment de l’angoisse quotidienne, entre espoir et effondrement, face au silence du Hamas.
L’annonce éventuelle d’une phase B sans la clôture de la phase A pourrait ainsi provoquer une tempête politique en Israël. Les familles d’otages exigent qu’aucune avancée diplomatique ne se fasse sans le retour de tous les disparus, vivants ou morts. De son côté, le gouvernement israélien redoute que toute concession prématurée affaiblisse la pression militaire et diplomatique exercée sur le Hamas.
Pour l’administration Trump, l’équation est tout autre : stabiliser Gaza rapidement pour empêcher une nouvelle montée des factions terroristes, rassurer les alliés régionaux et préparer la grande architecture stratégique voulue par Washington. Mais tant que le Hamas détient le corps du sergent-chef Gouili, l’opinion publique israélienne refuse catégoriquement d’entendre parler d’un passage à une nouvelle étape.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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