Tsahal intercepte un drone en provenance du Yémen, l’Europe resserre l’étau sur l’Iran et tensions au sommet en Israël

La journée a été marquée par une série d’événements qui illustrent la complexité croissante de l’équation sécuritaire et diplomatique du Moyen-Orient. L’armée israélienne a annoncé, jeudi midi, que son aviation avait intercepté un drone hostile lancé depuis le Yémen, preuve supplémentaire de l’extension régionale de la guerre déclenchée par le Hamas le 7 octobre 2023. Cette menace aérienne s’est accompagnée de sirènes dans plusieurs localités de l’enveloppe de Gaza, notamment à Bnei Netzarim et Nivé Shéva.

Quelques heures plus tôt, des forces terrestres de la brigade Golani et de la 401e avaient éliminé des terroristes dans le sud de la bande de Gaza, tandis que Tsahal confirmait une préparation renforcée pour contrer les déserteurs tentant de rejoindre Ouman pendant les fêtes de Tishri. Près de 60 000 réservistes ont reçu des ordres de mobilisation pour renforcer le front.

Parallèlement, la Syrie accuse Israël d’avoir conduit une opération aéroportée d’ampleur près de Damas. Selon une source militaire relayée par Al-Jazeera, quatre hélicoptères israéliens auraient débarqué des dizaines de soldats et du matériel lourd dans une base militaire du secteur d’Al-Kiswah, avant d’y opérer pendant plus de deux heures. D’autres frappes aériennes, attribuées à Tsahal, ont également visé des positions dans la région de Jabal al-Manaa. Damas parle de victimes et de destructions, accusations qui n’ont pas été commentées par Jérusalem.

Sur le plan diplomatique, les grandes puissances européennes – France, Allemagne, Royaume-Uni et Union européenne – ont activé le mécanisme du snapback prévu par l’accord de 2015, rétablissant ainsi automatiquement l’ensemble des sanctions de l’ONU contre l’Iran. « Téhéran a tracé elle-même le chemin de son isolement », ont martelé les ministres des Affaires étrangères européens, déterminés à resserrer l’étau après la reprise d’activités nucléaires suspectes. Selon Reuters, des travaux de nettoyage seraient en cours dans un site sensible au nord de Téhéran, récemment frappé par des attaques attribuées à Israël, afin d’effacer des preuves liées à un programme militaire.

Ces pressions interviennent dans un climat de fracture grandissant aux États-Unis. Un sondage de l’université Quinnipiac révèle que 77 % des démocrates et 20 % des républicains estiment qu’Israël commet un « génocide » à Gaza – un terme lourd de sens utilisé par les adversaires de l’État hébreu, mais rejeté fermement par Jérusalem qui rappelle sa lutte contre une organisation terroriste islamiste classée comme telle par l’UE et les États-Unis【https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas】. Dans le même temps, 75 % des démocrates interrogés se disent opposés à toute aide militaire supplémentaire à Israël. Un chiffre qui témoigne du fossé idéologique qui fragilise le soutien traditionnel de Washington à son allié au Proche-Orient.

À Jérusalem, les tensions politiques sont également palpables. Selon Channel 12, le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait vertement reproché au chef d’état-major Herzi Halevi de « briefer contre lui » et de défendre publiquement l’idée d’un accord partiel sur les otages, en contradiction avec la ligne politique exigeant un retour global de tous les captifs. Le climat électrique entre pouvoir civil et hiérarchie militaire reflète la difficulté de gérer simultanément les pressions internes, les exigences de la guerre à Gaza et les dossiers régionaux.

Sur la scène internationale, Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, exprime son impatience. « Je ne peux plus regarder cette guerre », aurait-il confié à ses conseillers, selon des sources américaines. L’ancien président, qui a déjà façonné la diplomatie moyen-orientale avec les Accords d’Abraham【https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_d%27Abraham】, laisse entendre qu’il souhaite mettre rapidement fin à l’opération israélienne à Gaza, sans toutefois s’y investir directement. Son entourage, dont Jared Kushner et Tony Blair, travaillerait sur des scénarios pour « le jour d’après », mais sans consensus clair avec Jérusalem.

Enfin, la France envisage, fait inédit, d’ouvrir une ambassade dans les territoires de l’Autorité palestinienne, tout en accueillant une représentation palestinienne à Paris. Une idée présentée par le conseiller d’Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient, présentée comme « servant aussi l’intérêt d’Israël » – ce que beaucoup à Jérusalem considèrent comme une provocation diplomatique supplémentaire.

Entre escalade militaire, isolement diplomatique de l’Iran et fragilisation du front intérieur israélien, le Proche-Orient reste prisonnier d’une spirale de crises imbriquées. Chaque drone abattu, chaque réunion de cabinet sécuritaire et chaque vote d’opinion à l’étranger redessinent un peu plus les contours d’une guerre qui dépasse largement Gaza, et dont les répercussions façonnent déjà le futur équilibre géopolitique de la région【https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/】.

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