Tsahal prêt à intercepter une nouvelle flottille pro-Gaza partie d’Italie

Une nouvelle flottille militante en route vers Gaza, transportant plusieurs dizaines d’activistes, principalement de Turquie, a quitté l’Italie et devrait atteindre les côtes de la bande de Gaza dans la nuit. Tsahal a annoncé se tenir prêt à empêcher toute violation du blocus maritime, dans un contexte de tensions renouvelées entre Israël, Ankara et les réseaux pro-palestiniens européens.

Selon des sources sécuritaires israéliennes citées par la presse locale, la flottille — composée de plusieurs petits navires battant pavillon civil — transporte des militants de diverses ONG turques et européennes. Leur objectif déclaré : briser symboliquement le blocus maritime imposé à Gaza depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007. L’armée israélienne, qui considère cette initiative comme une provocation orchestrée par des groupes liés à l’islam politique, a mobilisé des unités navales et aériennes pour suivre la progression des bateaux.

Cette opération rappelle immédiatement le précédent du “Mavi Marmara”, en 2010, où une expédition similaire organisée par l’ONG islamiste turque IHH s’était soldée par un affrontement sanglant entre les commandos israéliens et les militants à bord. Dix activistes turcs avaient été tués après avoir attaqué les soldats israéliens montés à bord, et l’incident avait provoqué une crise diplomatique majeure entre Israël et la Turquie.

Cette fois, le ton est plus mesuré, mais les intentions restent troubles. Les services israéliens estiment que les organisateurs de cette nouvelle flottille sont liés à des structures qui, sous couvert d’humanitaire, entretiennent des connexions directes avec le Hamas et les Frères musulmans. D’après les médias turcs, plusieurs figures connues du militantisme islamiste, ainsi que des parlementaires d’opposition, participeraient à cette traversée médiatique.

Une source militaire citée  indique que la marine israélienne a reçu l’ordre de « ne pas permettre à ces navires d’approcher les eaux territoriales » et de les détourner vers le port d’Ashdod pour inspection, conformément au droit maritime international. Israël rappelle que le blocus naval de Gaza est reconnu comme légal par le rapport Palmer des Nations unies (2011), qui a confirmé le droit d’un État à interdire l’acheminement d’armes à une entité terroriste.

La Turquie, pour sa part, maintient une posture ambiguë. Le président Recep Tayyip Erdoğan, qui a multiplié ces derniers mois les attaques verbales contre Israël tout en ménageant des intérêts économiques communs, se retrouve une nouvelle fois en porte-à-faux. Ankara affirme ne pas « soutenir officiellement » la flottille, tout en tolérant le départ depuis son territoire de militants se revendiquant de la « solidarité avec Gaza ». Cette duplicité, dénoncée par des diplomates européens, montre la stratégie d’influence religieuse et symbolique d’Erdoğan sur la scène moyen-orientale : utiliser Gaza pour galvaniser les opinions islamistes tout en évitant la confrontation directe avec l’État hébreu.

En Israël, la vigilance est maximale. Des hélicoptères et des drones de surveillance suivent en temps réel la progression du convoi. Le commandement sud a reçu la consigne de préparer un scénario d’interception rapide, incluant l’usage proportionné de la force si les navires refusent de coopérer. L’armée redoute notamment que des activistes cherchent la confrontation pour provoquer une crise d’image, à la veille de la commémoration du 7 octobre.

Des analystes militaires soulignent que ces opérations de propagande « humanitaire » n’apportent aucune aide réelle à la population gazaouie — soumise d’abord au contrôle du Hamas, qui confisque régulièrement les cargaisons. En revanche, elles offrent à la Turquie et à ses réseaux islamistes un capital symbolique en pleine guerre de communication.

Sur le plan diplomatique, Jérusalem entend faire respecter ses lignes rouges. « Aucun navire non autorisé n’entrera dans les eaux de Gaza », a déclaré un haut responsable du ministère israélien de la Défense. L’État hébreu considère toute brèche dans son dispositif maritime comme un risque direct de contrebande d’armes iraniennes, un scénario confirmé à plusieurs reprises ces dernières années, notamment avec l’interception du navire Klos-C en 2014, qui transportait des roquettes syriennes à destination du Hamas.

Alors que la guerre de l’information s’intensifie, cette nouvelle flottille pourrait bien n’être qu’un épisode de plus dans la confrontation idéologique entre Israël et le camp islamiste international. Le front naval, souvent oublié, reste un terrain hautement symbolique où se joue aussi la légitimité du blocus israélien — une mesure de survie, selon Jérusalem, et non un acte de punition collective.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés