Tsahal publie ses enquêtes : le courage des soldats a empêché un désastre le 7 octobre

Tsahal a publié ce matin les conclusions de ses enquêtes internes sur trois combats décisifs du 7 octobre : ceux menés par la compagnie côtière sur la base de formation de Mash’a Erez, sur les champs de tir de Zikim et au camp Yiftah, dans la région enveloppant Gaza. Ces rapports détaillent à la fois les failles, mais surtout les actes héroïques qui ont empêché un désastre bien plus lourd.

Selon l’enquête, la rapidité d’action et la détermination des soldats ont été déterminantes. À Erez et Zikim, un officier et trois combattants sont tombés, mais leur initiative a permis de tuer une quinzaine de terroristes et de retarder l’assaut ennemi. « Leurs décisions rapides et offensives ont brisé la dynamique de l’ennemi et évité des pertes supplémentaires », note le rapport. Parmi les épisodes marquants : la décision du capitaine Itay Maor (z’’l) et de ses hommes d’ouvrir immédiatement le feu sur les terroristes tentant de franchir la barrière, ou encore l’action de l’équipage d’un char qui, sans attendre d’ordre, a pris position et tiré des obus, stoppant net une percée.

À Zikim, la sortie précipitée des forces de reconnaissance vers la plage, où un débarquement avait été signalé, a provoqué des pertes chez l’ennemi et retardé son avancée. Même des décisions individuelles, comme celle du sergent-chef Ofir Tsioni (z’’l), qui choisit de courir vers une position exposée plutôt que de se réfugier, ont été cruciales pour perturber l’assaut et donner un temps précieux aux défenseurs.

Mais l’enquête met aussi en lumière des lacunes : la tendance à quitter les postes de combat pour se protéger des tirs de roquettes a retardé la réponse aux infiltrations ; certaines positions n’étaient pas suffisamment blindées ; et l’absence d’une réserve disponible a limité la capacité de manœuvre des commandants. Tsahal souligne néanmoins que l’esprit offensif de nombreux soldats a compensé ces failles structurelles.

Le rapport sur le camp Yiftah est encore plus révélateur. Objectif déclaré du Hamas, sa conquête aurait représenté une victoire stratégique et symbolique. L’enquête établit que, malgré une brèche initiale et la mort de neuf combattants israéliens, l’ennemi a échoué. Les soldats du bataillon 77 de la brigade 7 ont résisté à l’entrée du camp, empêchant les terroristes de s’y installer. Leur combat acharné, renforcé par l’arrivée rapide d’unités de réserve, de parachutistes, de Maglan et d’Oketz, a rétabli le contrôle et repoussé toute nouvelle tentative d’intrusion.

« L’ennemi a échoué dans son objectif stratégique de conquérir Yiftah, sur lequel il se préparait depuis des années », souligne l’enquête. Elle note aussi le rôle crucial des opératrices de surveillance, restées à leur poste sous le feu pour guider les tirs et coordonner les renforts, et celui de civils qui ont aidé, parfois au péril de leur vie, à évacuer les blessés.

Ces rapports sont sans complaisance : ils pointent des erreurs de commandement, une préparation insuffisante des défenses et des manques de coordination. Mais ils mettent surtout en avant le courage individuel et collectif qui, ce matin-là, a fait la différence. Chaque minute gagnée par la résistance d’une petite unité a retardé l’avancée des commandos du Hamas, évitant que le drame du 7 octobre ne tourne en catastrophe encore plus irréparable.

Au-delà des conclusions militaires, ces enquêtes rappellent une vérité fondamentale : dans un moment de chaos, ce sont la lucidité et le courage des soldats sur le terrain qui décident de la survie d’une base, d’un camp ou d’une nation. L’armée israélienne, marquée au fer rouge par l’effet de surprise de l’attaque, s’efforce aujourd’hui de tirer toutes les leçons de ces combats pour que jamais plus un ennemi ne puisse approcher si près d’une victoire stratégique.

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