L’état-major israélien a admis qu’il n’avait pas agi dans le cadre des procédures officielles en laissant entrer, jeudi dernier, le chef spirituel lituanien rabbin Dov Lando dans la prison militaire près de Beit Lid, afin de rencontrer plusieurs jeunes haredim arrêtés pour non-présentation au bureau de recrutement. Tsahal parle d’une « défaillance » et promet de renforcer ses règles internes.
Ce précédent a encouragé d’autres responsables religieux à tenter, dimanche, de se rendre au même endroit. Parmi eux, le rabbin Moshe Hillel Hirsch, figure de proue du courant lituanien, ainsi que des membres du Conseil des sages de la Torah de Shas, les rabbins Avraham Salim et Moshe Maya. Bien que la loi militaire stipule qu’un détenu ne peut recevoir de visite qu’après huit jours d’incarcération, Tsahal a exceptionnellement permis ces visites « pour éviter des confrontations inutiles » à l’entrée de la prison.
En toile de fond, la tension monte dans le monde haredi. Des factions annoncent un renforcement de la contestation contre la conscription :
- Actions perturbatrices, y compris des tentatives d’entraver l’activité de l’aéroport Ben Gourion.
- Opération coordonnée de remise volontaire massive de centaines d’étudiants de yeshiva déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt, afin de saturer les cellules et d’empêcher l’incarcération de jeunes considérés comme « plus ouverts » au service militaire.
Le conflit s’inscrit dans un contexte de changement historique : début juillet, Tsahal a envoyé 54 000 convocations officielles à des jeunes haredim âgés de 18 à 26 ans, après des années de reports, d’exemptions légales et d’arrangements alternatifs. Ces mesures font suite à l’instruction de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, d’appliquer strictement la loi et de mettre fin à l’exemption massive.
La nouvelle politique prévoit l’arrestation des réfractaires en coordination avec la police, y compris aux points d’entrée des villes, aux carrefours routiers et à l’aéroport Ben Gourion. Pour le gouvernement, il s’agit d’un pas décisif vers l’intégration des haredim dans l’effort national de défense. Pour leurs dirigeants, c’est une « persécution » qui doit être combattue sur le terrain comme sur la scène politique.
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📚 Contexte : Service militaire en Israël – Wikipédia
