Tsahal secouĂ©e par une fuite majeure : le chef d’état-major ordonne une enquĂȘte spĂ©ciale

À peine deux semaines aprĂšs la trĂȘve Ă  Gaza, un incident de sĂ©curitĂ© d’une gravitĂ© exceptionnelle vient d’ébranler l’armĂ©e israĂ©lienne.
Selon une rĂ©vĂ©lation exclusive du journaliste Itay Blumenthal pour Kan News, une violation sans prĂ©cĂ©dent des rĂšgles de sĂ©curitĂ© de l’information a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e au sein de Tsahal, provoquant la colĂšre du chef d’état-major.
Les premiers Ă©lĂ©ments Ă©voquent une “erreur humaine grave” et une nĂ©gligence systĂ©mique dans la gestion de donnĂ©es sensibles, au point que les autoritĂ©s militaires refusent, pour l’instant, d’en divulguer les dĂ©tails.

Une “faille hors normes”

D’aprĂšs les informations de Kan 11 et de Ynet, l’incident aurait impliquĂ© la transmission ou la divulgation accidentelle de documents classifiĂ©s Ă  une source extĂ©rieure Ă  l’armĂ©e, probablement civile.
Les analystes militaires parlent d’un “mĂ©lange entre amateurisme et excĂšs de confiance” dans un environnement saturĂ© de systĂšmes numĂ©riques interconnectĂ©s.
Selon des sources sécuritaires, les données concernées pourraient inclure des informations opérationnelles liées à la guerre de Gaza ou à la planification des opérations dans le nord du pays.

Un haut gradé de Tsahal, cité sous anonymat par Haaretz, a résumé la situation :

« Ce n’est pas une cyberattaque. C’est une erreur interne, une faille humaine dans la chaĂźne de sĂ©curitĂ©. »

L’armĂ©e se refuse Ă  prĂ©ciser l’identitĂ© des personnes concernĂ©es, mais plusieurs officiers auraient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© suspendus de leurs fonctions dans l’attente des conclusions de l’enquĂȘte.

Le général Zamir prend les commandes

Face Ă  l’ampleur du scandale, le chef d’état-major  a pris personnellement la tĂȘte d’une commission d’enquĂȘte spĂ©ciale, composĂ©e de reprĂ©sentants du renseignement militaire (AMAN), du service de sĂ©curitĂ© interne (Shin Bet) et de la division des technologies de Tsahal.
Dans une note interne consultée par The Jerusalem Post, Halevi aurait déclaré :

« Nous avons affaire Ă  une faille que nous n’aurions jamais cru possible. Cela exige transparence, rigueur et responsabilitĂ©. »

Le chef d’état-major a Ă©galement ordonnĂ© la rĂ©vision complĂšte des protocoles de sĂ©curitĂ© numĂ©rique, soulignant que “la guerre moderne ne se gagne pas seulement sur le terrain, mais aussi dans la protection de l’information”.

Cette dĂ©cision marque un tournant : pour la premiĂšre fois depuis plus d’une dĂ©cennie, un incident interne fait l’objet d’un audit au plus haut niveau militaire, directement supervisĂ© par le commandement central.

Des précédents préoccupants

Ce n’est pas la premiĂšre fois que Tsahal est confrontĂ©e Ă  des dĂ©faillances de sĂ©curitĂ© de l’information.
En 2022, une fuite de donnĂ©es avait exposĂ© partiellement les coordonnĂ©es d’unitĂ©s logistiques sur un serveur non sĂ©curisĂ©.
Mais selon les experts, l’incident actuel serait d’une ampleur bien plus importante, notamment en raison du contexte post-guerre, oĂč des milliers de rapports, images et enregistrements circulent dans les canaux internes de l’armĂ©e.

L’ancien responsable de la cybersĂ©curitĂ© de Tsahal, le colonel (rĂ©s.) Ofer Ben-David, a expliquĂ© sur i24NEWS :

« Le problĂšme n’est pas technique, il est culturel. Tsahal a dĂ©veloppĂ© une culture de la rapiditĂ© et de l’initiative, mais parfois au dĂ©triment de la prudence. »

Une question de crédibilité

Cet incident tombe au plus mauvais moment pour l’armĂ©e israĂ©lienne.
Alors qu’elle vient d’achever une phase dĂ©cisive de la guerre Ă  Gaza et que les regards du monde entier restent braquĂ©s sur sa conduite, une telle erreur alimente les critiques sur la discipline interne et la gestion des donnĂ©es sensibles.
Pour IsraĂ«l Katz, ministre de la DĂ©fense, cette affaire doit ĂȘtre “un Ă©lectrochoc nĂ©cessaire”.
Dans un communiqué officiel, il a affirmé :

« Tsahal reste la meilleure armĂ©e du monde, mais elle doit apprendre de ses failles. L’erreur humaine ne peut jamais devenir une habitude. »

Le silence du Shin Bet et du Mossad

Interrogés par plusieurs médias israéliens, le Shin Bet et le Mossad ont refusé tout commentaire, mais selon Maariv, les deux agences ont été informées dÚs les premiÚres heures.
L’objectif est de dĂ©terminer si la fuite — mĂȘme accidentelle — a pu compromettre des opĂ©rations en cours ou rĂ©vĂ©ler des identitĂ©s d’agents sur le terrain.
Un expert en renseignement militaire, cité par France 24, a indiqué que « les données en question auraient pu, si elles avaient circulé plus largement, mettre en danger des missions classifiées ».

Entre rigueur et confiance

Le gĂ©nĂ©ral Halevi a promis des “sanctions personnelles exemplaires” contre les officiers impliquĂ©s.
Mais il devra aussi éviter que cette crise ne sape le moral des troupes.
Selon Kan News, plusieurs commandants de brigade ont demandĂ© un rappel Ă  l’ordre clair pour Ă©viter “la chasse aux sorciĂšres” interne.
Halevi, connu pour sa fermeté, aurait insisté :

« L’armĂ©e n’a pas besoin de coupables symboliques, elle a besoin de procĂ©dures infaillibles. »

Une leçon stratégique

Cet incident rappelle que dans la guerre du XXIe siÚcle, la victoire militaire dépend autant de la discipline numérique que du courage sur le terrain.
Tsahal, pionniĂšre en matiĂšre de technologie militaire, doit maintenant se prouver Ă  elle-mĂȘme qu’elle sait protĂ©ger ce qui la rend forte : son information.

Au-delĂ  de la gĂȘne immĂ©diate, cette crise pourrait servir d’électrochoc salutaire.
Car dans un environnement saturĂ© d’ennemis numĂ©riques — Iran, Hezbollah, groupes cybernĂ©tiques russes ou chinois —, IsraĂ«l ne peut se permettre la moindre erreur.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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