Parmi les milliers de soldats rĂ©servistes israĂ©liens qui sont venus au front le 6 octobre 1973, dans la guerre qui a opposĂ© IsraĂ«l Ă lâEgypte et Ă la Syrie, se trouvait Buki Snir. A cette Ă©poque, sa femme Eti restait Ă la maison dans la ville de Tel-Aviv et vivait sa premiĂšre grossesse.
Ă lâĂ©poque de la guerre de Yom Kippour, ou de 1973 comme on lâappelle dans le monde arabe, Eti a envoyĂ© 56 lettres Ă son mari, mais aucune dâentre elles nâa atteint sa destination. « Chaque jour, je me rendais Ă lâarmĂ©e et demandais des nouvelles de mon mari, alors que mes amis mâapprenaient que de nombreux soldats mouraient au fil des jours », a commentĂ© Eti sur les camĂ©ras du journal tĂ©lĂ©visĂ© de la tĂ©lĂ©vision dâĂtat israĂ©lienne (KAN).
« Je savais que je lui manquĂ©, et je pensais quâil y avait un problĂšme avec le courrier et je ne savais pas pourquoi je ne recevais pas de lettres de lui », se souvient Buki.
« Apparemment, vous pouvez vivre sans lettres, mais câest trĂšs frustrant que pendant trois mois vous ne recevez rien « , a-t-il ajoutĂ©.
Lâune des lettres diffusĂ©es aujourdâhui, et qui a Ă©tĂ© relue par Eti, dit : « JâĂ©tais dans la file dâattente et je mâattendais quâon me dise que je serais la premiĂšre car je suis arrivĂ© avec un gros ventre. Une femme mâa dit quâil y avait une file dâattente et quâelle Ă©tait la premiĂšre. Un autre a dit : « Je ne sais pas pourquoi nous devons mettre des enfants au monde aujourdâhui. ĂtonnĂ©, jâai voulu leur rĂ©pondre, mais le sujet de la conversation mâa horrifiĂ©, jâarrivais Ă peine Ă arrĂȘtĂ© mes larmes. JâĂ©tais triste hier soir car je pensais que tu allais arriver, dans peu de temps ça va faire trois semaines que tu nâes pas rentrĂ© Ă la maison ».
Plus tĂŽt cette semaine, la famille Snir a reçu un appel tĂ©lĂ©phonique surprenant dâEitan Tuvia du kibboutz Nahal Oz, dont lâoncle est dĂ©cĂ©dĂ© le mois dernier. En vidant lâappartement, il a dĂ©couvert les lettres dans le placard et les a transmises Ă Bucky et Etty. « Nous avons commencĂ© Ă parler et Bucky mâa dit quâil Ă©tait Ă Ismailia (ville en Egypte) », a dĂ©clarĂ© Tuvia. « Mon oncle dĂ©cĂ©dĂ© il y a un mois avait une arme au quartier gĂ©nĂ©ral du bataillon. Il y a peut-ĂȘtre eu des problĂšmes avec le courrier et les lettres nâarrivaient pas toujours aux compagnies, alors il sâest contentĂ© de rĂ©cupĂ©rer les lettres. »
Ethan a notĂ© quâune fois quâil avait trouvĂ© les lettres, il Ă©tait clair pour lui quâil ferait nâimporte quoi pour trouver les personnes Ă qui elles appartiennent. « Câest un morceau de leur vie qui manquait. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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