Un ancien haut responsable du Mossad révèle : « Israël repousse l’Iran à son niveau nucléaire de 2007 »

Jérusalem – Dans un entretien accordé à l’émission « Une heure de l’après-midi » (אחת בצהריים) sur la radio israélienne, Oded Ailam, ancien chef de la division antiterroriste au sein du Mossad, a révélé des détails frappants sur les efforts secrets menés par Israël pour freiner le programme nucléaire iranien. Selon lui, l’État hébreu aurait agi à un moment critique, alors que l’Iran approchait dangereusement de la capacité nucléaire dite « de seuil ».

« Nous sommes arrivés à la 90e minute avant que l’Iran ne dispose d’une capacité nucléaire opérationnelle, » a affirmé Ailam. « Le site de Fordo est situé à environ 300 mètres sous une montagne. Israël tente de ramener les capacités nucléaires iraniennes à leur niveau de 2007. »

Des frappes précises et un impact significatif

Ailam a également évoqué l’impact majeur de l’attaque contre le site nucléaire de Natanz, l’un des centres névralgiques du programme nucléaire iranien.

« Le sabotage à Natanz a causé des dommages considérables, » a-t-il précisé, sans fournir de détails opérationnels mais en soulignant l’ampleur de l’opération.

Ces propos viennent confirmer les soupçons selon lesquels Israël, par des actions cybernétiques, des frappes ciblées et des opérations clandestines, cherche systématiquement à ralentir – voire à saboter – les progrès nucléaires iraniens.

Les États-Unis moins susceptibles d’intervenir militairement

L’ancien responsable du Mossad estime également que la probabilité d’une intervention militaire directe des États-Unis contre l’Iran est désormais « peu probable », ce qui renforce la nécessité pour Israël d’agir de manière autonome. Cette appréciation est d’autant plus importante que les tensions régionales montent et que la diplomatie internationale semble dans l’impasse.

« L’option d’une attaque américaine devient de moins en moins réaliste, » a souligné Ailam, laissant entendre que le fardeau du combat contre la nucléarisation de l’Iran repose désormais presque entièrement sur les épaules d’Israël.

Retour stratégique à 2007 ?

La référence à l’année 2007 est significative : à cette époque, l’Iran n’avait pas encore atteint un stade avancé d’enrichissement de l’uranium, et son programme nucléaire était encore jugé contrôlable. L’objectif israélien semble donc être de ramener Téhéran à un point de non-acquisition technologique, via une guerre de l’ombre prolongée et des sabotages répétés.

Conclusion

Les révélations d’Oded Ailam apportent un éclairage rare sur la stratégie israélienne : une combinaison de précision tactique, de renseignement de haut niveau et d’opérations clandestines destinées à empêcher l’Iran de franchir le seuil nucléaire. Si les États-Unis se tiennent pour l’instant à l’écart d’un engagement militaire direct, Israël, lui, continue d’agir dans l’ombre, convaincu que le temps presse.