Un jeune homme originaire de Baqa al-Gharbiya a été inculpé ce jeudi après avoir prêté allégeance au groupe terroriste Daech et planifié une attaque contre des forces de sécurité israéliennes. Cette affaire illustre la vigilance accrue du Shin Bet et de la police face à l’influence grandissante de l’idéologie jihadiste au sein de certaines franges de la société arabe israélienne.
Selon une déclaration conjointe du Shin Bet et de la police israélienne, l’enquête a débuté il y a plusieurs semaines. Najib Diq, 25 ans, a été interpellé lors d’une opération menée par l’unité de lutte contre la criminalité du district de Menashe, en coopération avec les services de renseignement intérieurs. Les enquêteurs affirment qu’il avait officiellement rejoint Daech, prêtant serment d’allégeance à l’organisation terroriste, tout en consommant massivement ses contenus de propagande en ligne, notamment des vidéos d’exécutions et de décapitations.
Durant ses interrogatoires, l’homme a reconnu avoir envisagé de passer à l’action, motivé à la fois par une « intensification religieuse » personnelle et par la guerre en cours dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes soulignent que son profil correspond à une tendance préoccupante : la radicalisation de certains citoyens arabes israéliens à travers l’idéologie de l’État islamique.
Le parquet du district de Haïfa a déposé un acte d’accusation à l’issue de l’enquête, confirmant la gravité des charges. « Le Shin Bet et la police considèrent avec la plus grande sévérité toute implication d’un citoyen israélien dans des activités mettant en danger la sécurité nationale », indique le communiqué officiel. « Nous continuerons à utiliser tous les moyens à notre disposition pour neutraliser toute menace et appliquer la loi avec la plus grande fermeté ».
Cet épisode survient alors que les services israéliens multiplient les mises en garde contre l’importation de conflits extérieurs et la diffusion de contenus extrémistes via les réseaux sociaux. L’idéologie de Daech, bien que militairement affaiblie depuis la chute de son « califat » autoproclamé en Syrie et en Irak, conserve une forte capacité d’attraction virtuelle, notamment auprès d’individus isolés. Comme le rappelle Wikipédia, l’organisation se maintient par ses cellules dormantes et son intense propagande en ligne.
Au plan politique, cette arrestation relance le débat sur la gestion des risques internes en Israël. Plusieurs responsables soulignent le danger d’une « cinquième colonne » alimentée par des influences islamistes radicales, dans un contexte de guerre où la société israélienne reste sous pression. Sur le plan judiciaire, les autorités entendent envoyer un signal clair : tout citoyen prêtant allégeance à une organisation terroriste sera poursuivi avec la plus grande sévérité.
Pour les forces de sécurité, ce dossier s’inscrit dans une tendance plus large : l’impact psychologique et idéologique du conflit de Gaza sur certains jeunes Arabes israéliens. Comme l’indiquait récemment un haut responsable sécuritaire cité par Infos-Israel.News, « la guerre n’alimente pas seulement la confrontation militaire, elle exacerbe aussi des fractures internes que nos adversaires cherchent à exploiter ».
Au niveau international, Israël n’est pas isolé face à ce phénomène. L’Europe et les États-Unis connaissent également des cas de radicalisation endogène liés à Daech, même après la disparition territoriale de l’organisation. La France, notamment, a connu plusieurs attentats perpétrés par des individus radicalisés en ligne, parfois après un simple serment virtuel d’allégeance. Ce parallèle souligne la dimension globale de la menace et la nécessité d’une coopération internationale renforcée.
L’affaire Diq met en lumière un défi double : protéger les citoyens israéliens contre la violence terroriste et empêcher la diffusion d’idéologies meurtrières au sein du pays. Plus largement, elle pose la question cruciale de la cohésion sociale dans un État confronté simultanément à une guerre externe et à des tensions internes.
Face à cette réalité, la conclusion s’impose avec force : dans un Moyen-Orient instable, Israël ne peut tolérer que l’ennemi s’installe au cœur même de sa société. L’enjeu dépasse la sécurité immédiate : il concerne la résilience nationale et la capacité de l’État à préserver son unité face à une menace diffuse, insidieuse et persistante.
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