Un chien renifleur de l’aĂ©roport Ben Gourion dĂ©couvre la cache de 200 000 € d’un diamantaire

Argent confisqué à un marchand de diamants à l'aéroport Ben Gurion en mars 2018 (avec la permission de l'autorité fiscale israélienne)

Au cƓur de la rĂ©pression nationale contre le blanchiment d’argent, les particuliers ne peuvent plus avoir plus de 50 000 NIS espĂšces dans leurs bagages, au lieu de 100 000 NIS.

Plus tĂŽt ce mois-ci, un diamantaire de 67 ans a Ă©tĂ© controlĂ© Ă  l’aĂ©roport Ben Gurion d’IsraĂ«l avec 200 000 euros en espĂšces. AprĂšs avoir dĂ©barquĂ© d’un vol en provenant d’un pays d’Europe de l’Est, il s’est tout d’abord rendu à  la section verte «Rien Ă  dĂ©clarer» tout en parlant au tĂ©lĂ©phone.

Les douaniers ont commencĂ© Ă  se mĂ©fier de l’homme et l’ont approchĂ© avec un chien renifleur d’argent spĂ©cialement formĂ© et capable de flairer plusieurs liasses de billets dans ses bagages, pour au final y trouver un total de 200 000 euros.

L’autoritĂ© fiscale israĂ©lienne a dĂ©crit l’incident dans un communiquĂ© de presse cette semaine. Le voyageur a dit aux douaniers qu’il avait Ă©tĂ© distrait par sa conversation tĂ©lĂ©phonique et avait oubliĂ© de dĂ©clarer l’argent, a indiquĂ© l’administration fiscale.

Les enquĂȘteurs fiscaux ont interrogĂ© l’homme et aprĂšs avoir dĂ©terminĂ© que la source de son argent n’était pas criminelle, mais simplement une avance de trĂ©sorerie sur une vente de diamants, l’ont condamnĂ© Ă  une amende de 120 000 NIS (35 000 $).

En dĂ©cembre 2017, la Knesset a adoptĂ© une loi rĂ©duisant les entrĂ©es non dĂ©clarĂ©es aux frontiĂšres israĂ©liennes de 100 000 NIS (29 000 USD) Ă  50 000 NIS (14 400 USD) et de 12 000 NIS (3 500 USD) aux frontiĂšres avec Gaz, d’Egypte et la Jordanie.

Les nouveaux immigrants, qui Ă©taient auparavant exemptĂ©s de l’obligation, y sont Ă©galement assujettis. Une source au sein de l’administration fiscale a dĂ©clarĂ© au Times of Israel que les autoritĂ©s fiscales avaient interceptĂ© 40 personnes enfreignant la nouvelle loi depuis qu’ils ont commencĂ© Ă  l’appliquer Ă  la mi-fĂ©vrier.

La mĂȘme source a dĂ©clarĂ© au Times of Israel que l’administration fiscale a le droit d’infliger des amendes allant jusqu’à cinq fois le montant d’argent saisi, selon la gravitĂ© des circonstances.

La rĂ©pression fait partie d’un effort national rĂ©cent de lutte contre le blanchiment d’argent. Au cours de la derniĂšre annĂ©e, les rĂ©sidents d’IsraĂ«l ayant des revenus ou des avoirs Ă  l’étranger ont fait l’objet d’une surveillance accrue. Les banques posent des questions approfondies sur la source de leur revenu, exigeant la preuve qu’elles ont payĂ© des impĂŽts Ă  l’étranger et mĂȘme la fermeture de comptes bancaires.

Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, la Knesset israĂ©lienne a promulguĂ© une sĂ©rie de lois anti-blanchiment sans prĂ©cĂ©dent : une loi qui fait de l’évasion fiscale sĂ©vĂšre une infraction principale pour le blanchiment d’argent, une loi qui oblige les prestataires de services monĂ©taires Ă  avoir une licence, ainsi qu’une loi rĂ©duisant le montant des espĂšces non dĂ©clarĂ©es que l’on peut transporter au travers des frontiĂšres, de 100 000 Ă  50 000 NIS.

Les raisons de ces changements sont doubles : l’enquĂȘte menĂ©e par le dĂ©partement amĂ©ricain de la Justice sur trois banques israĂ©liennes pour faciliter l’évasion fiscale et le fait qu’IsraĂ«l considĂšre comme une prioritĂ© nationale de devenir membre du Financial Action Task Force, un organisme multinational qui Ă©tablit des normes mondiales pour la lutte contre le blanchiment d’argent.

Tous les six mois, l’administration fiscale publie une liste d’amendes prononcĂ©es Ă  l’encontre de personnes qui tentent de franchir les frontiĂšres avec d’importantes sommes d’argent. La grande majoritĂ© de ces amendes ont lieu aux frontiĂšres d’IsraĂ«l avec les pays arabes. Beaucoup d’autres impliquent des individus voyageant Ă  destination et en provenance de la Russie, de l’Ukraine, des pays africains et de la France.

Dans un incident, en janvier 2016, un Ă©tudiant yeshiva de 19 ans de Paris a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© alors qu’il marchait Ă  travers la section «rien Ă  dĂ©clarer» des douanes Ă  l’aĂ©roport Ben Gurion.

Les fonctionnaires des douanes ont ouvert leurs bagages et ont Ă©tĂ© surpris de trouver plus de 541 000 euros en espĂšces qui avaient Ă©tĂ© soigneusement cachĂ©s dans une machine Ă  confectionner du coton. Dans ce cas, l’administration fiscale a confisquĂ© le montant total. Le propriĂ©taire de l’argent Ă©tait un homme du nom de Meir Rotnimer, un collecteur de fonds pour yeshivas et kashrut qui prĂ©tendait que la source de l’argent Ă©tait des prĂȘts qu’il avait contractĂ©s en Hongrie ainsi que des Ă©conomies personnelles sur son salaire qu’il prĂ©voyait  d’utiliser pour acheter un appartement Ă  son fils.

Dans un autre incident en avril 2015, les douaniers avaient interceptĂ© un citoyen franco-israĂ©lien du nom de Michel Dabi Ă  l’aĂ©roport avec 448 000 euros sur lui. Il avait dĂ©clarĂ© aux autoritĂ©s que la source des fonds Ă©tait une agence de publicitĂ© qu’il possĂ©dait en France ainsi que des gains de loterie et des gains sur les courses de chevaux. Il a prĂ©tendu que cet argent Ă©tait pour aider sa famille Ă  vivre en IsraĂ«l et pour les dĂ©penses liĂ©es Ă  sa propre immigration en IsraĂ«l.
Dabi a été condamné à une amende de 350 000 shekels.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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