Le groupe libanais Mashrou’ Leila a refusé de se produire en première partie du concert des Red Hot Chili Peppers, à Beyrouth, ce jeudi.
A-t-il cédé à la pression des activistes pro-Hezbollah ?
Une campagne de boycott avait été lancée contre l’organisation de ce concert au Liban, accusant les Red Hot Chili Peppers de soutenir indirectement Israël. Leur tournée au Moyen-Orient prévoit effectivement une date à Tel-Aviv, après avoir joué entre-temps à Istanbul. Pour l’instant, les musiciens de Mashrou’ Leila ne souhaitent pas s’expliquer sur l’annulation de leur concert. « C’est la décision du groupe qui préfère, par égard pour les Red Hot Chili Peppers ainsi que pour les organisateurs de leur concert au Liban, garder le silence jusqu’à ce que l’évènement à Beyrouth soit passé », répond par mail leur manager, Karim Ghattas.
La réaction des médias ne se fait pas attendre :
« Les membres de Mashrou’ Leila étaient, jusqu’à ce mercredi, de « très gentils gars », « avec beaucoup de belles promesses d’avenir », comme les décrit avec un zeste de désillusion Ziyad Makhoul, éditorialiste au quotidien francophone L’Orient-Le Jour. Mais, « politiquement, [la décision de Mashrou’ Leila] est de la bêtise pure. Une immaturité record. Artistiquement, c’est un… gentil suicide », poursuit l’éditorialiste.
À l’inverse, le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, se réjouit de voir que les musiciens libanais ont pris « une décision difficile, mûrement réfléchie », de ne pas « associer leur nom à tout ce qui peut indirectement normaliser Israël » et de répondre ainsi favorablement à la campagne lancée par l’ONG pro-palestininenne BDS (Boycott désinvestissement sanctions). »
Pour les remplacer, un tout jeune groupe libanais encore inconnu va monter sur scène, ce jeudi soir.
Source : http://www.france24.com/