Lors de l’un des plus grands rassemblements d’opposition de l’histoire de la Biélorussie, près de 100 000 manifestants ont réclamé, à Minsk, dimanche, le départ d’Alexandre Loukachenko. Après avoir agité le spectre d’une intervention russe, ce dernier a demandé à ses partisans « de défendre l’indépendance du pays ».
Parmi les milliers de personnes arrêtées par la police anti-émeute biélorusse dans les rues de Minsk il y a une semaine, il y avait aussi un Israélien Alexander Fruman. Il a été battu et torturé pendant 78 heures. Aujourd’hui, Alexander a parlé de ce qu’il a vécu et de ce qu’il a vu à Channel 12.
Comme beaucoup d’autres, l’Israélien n’a pas pris part aux manifestations contre la fraude électorale, mais a « tourné le bras » des punisseurs qui ont été libérés dans les rues des villes biélorusses pour intimider l’opposition. Son histoire confirme des centaines d’autres témoignages du sadisme et de la cruauté bestiale du régime de Loukachenka.
Selon le témoignage d’Alexandre, ils ont commencé à battre les personnes capturées déjà dans les bus, à battre et torturer tout le monde dans une rangée, les personnes âgées, les femmes, les enfants et les handicapés. Les gens étaient entassés dans des cellules de prison, jetés au sol.
L’animateur Rafi Reshef a écouté avec horreur. Alexander a montré les ecchymoses sur son corps laissé après avoir été torturé en prison et a déclaré qu’il se cachait dans une « maison sûre » avant de partir pour Israël. Il devrait rentrer chez lui le 25 août.
#Minsk, #Belarus, tonight: thousands are on the streets pic.twitter.com/CxOr06viDr
— Alex Kokcharov (@AlexKokcharov) August 10, 2020
Les réseaux sociaux regorgent d’histoires bien plus effrayantes, mais pour la première fois, le public israélien a vu et entendu des preuves directes de ce qui se passe en Biélorussie. Comme le rapporte le correspondant de la publication « Details » Darya Kostenko, au moins trois Israéliens sont passés par les chambres de torture bélarussiennes, dont deux ont la double nationalité.
Le président Loukachenko a annoncé aujourd’hui qu’il « ne rendra pas le pays ». Aujourd’hui, à l’instar de son voisin de l’Est, il a organisé un rassemblement pro-gouvernemental à Minsk près de la maison du gouvernement et a annoncé que ce rassemblement exprime l’opinion de la majorité des Biélorusses.
Après la fin de la manifestation gouvernementale, la place devant le palais du gouvernement et tout l’espace autour ont de nouveau été occupés par des foules de milliers de manifestants.
Pour Alexandre Loukachenko, une nouvelle élection est inenvisageable. « Si nous faisons ça, nous partirons en vrille et nous n’en reviendrons jamais », a-t-il prédit. Et de rejeter en bloc toute fraude électorale, dont l’accusent les manifestants.
« Les élections ont eu lieu, un score falsifié ne peut être de plus de 80 % », a-t-il affirmé, en référence aux résultats officiels qui l’ont crédité de plus de 80 % des voix. Un score contesté depuis une semaine par des milliers de manifestants.
Lors de ce discours, Aexandre Loukachenko s’est en revanche dit prêt à mener des réformes si ses compatriotes le demandent.