« Un jour, tous les pays tiendront conseil et se mettront Ă  parler de paix internationale
 »

 

En cette pĂ©riode oĂč, sous la pression d’Esav (« L’Occident »), l’Etat Juif a Ă©tĂ© forcĂ© d’entamer des nĂ©gociations avec Amalek, il serait bon de rappeler les limites imposĂ©es par la Halakha. La situation actuelle a Ă©tĂ© prĂ©sagĂ©e par le Ramaq (Rabbi MochĂ© CordovĂ©ro) au XVIĂšme siĂšcle, il y a quelque 500 ans, peu aprĂšs l’expulsion des Juifs d’Espagne, alors que l’idĂ©e d’un foyer national juif n’effleurait aucun esprit. Il ne s’agit pas d’une « prophĂ©tie (nĂ©buleuse) Ă  la Nostradamus » mais bien d’un texte clair dont la prĂ©cision ne laisse place Ă  aucun doute : « Un jour, tous les pays tiendront conseil et se mettront Ă  parler de paix internationale. Ce discours pacifiste ne visera qu’un objectif: la destruction d’IsraĂ«l. Leur justification sera le fait qu’ils (NDLR: les Juifs) auront Ă©tabli leur propre gouvernement ; ils seront alors en grand danger mais ils ne seront pas dĂ©truits. En rĂ©alitĂ©, c’est de cette situation mĂȘme que germera le salut » (Ramaq sur Zohar BerĂ©chith 119. CitĂ© par le Rav Ezriel Tauber dans son livre « Des jours approchent », Editions Emounah, 1999, pour la publication francophone – « Days are coming » by Shalheves, 1991, pour l’ouvrage anglophone original). 

 

DĂ©jĂ , il y a quelques annĂ©es, au moment oĂč plusieurs de nos dirigeants hĂ©llĂ©nisĂ©s s’étaient « égarĂ©s » dans les salons d’Antiobush Junior et avaient dĂ©cidĂ© d’arracher des milliers de Juifs de leur foyer en Terre d’IsraĂ«l, le Rav MordĂ©khaĂŻ Eliahou – Rishon lĂ© Tsion et ancien Grand Rabbin d’IsraĂ«l – exprimait, dans une lettre Ă  Effie Eitam ainsi que dans de nombreux autres Ă©crits Ă©rigĂ©s en Psaks Din (« ArrĂȘtĂ©s de loi religieux »), « la position de la Torah selon laquelle il n’y a aucun droit pour aucun humain, fusse-t-il chef du gouvernement, ni Ă  aucun gouvernement non plus, de supprimer une localitĂ© juive Ă©tablie sur la Terre d’IsraĂ«l, et selon laquelle, encore plus Ă  fortiori, aucune part de la terre d’IsraĂ«l ne peut ĂȘtre transmise Ă  aucune partie Ă©trangĂšre ». Il y dĂ©nonçait Ă©galement « la dĂ©cision du gouvernement en date du 17 Sivane 5764 dans laquelle ce gouvernement y dĂ©clare que, en tout rĂšglement dĂ©finitif, il transmettra les localitĂ©s et le Goush Katif “nettoyĂ© de Juifs” ». Sharon – qui pourtant, avant cette faute, fut un hĂ©ros d’IsraĂ«l – passa outre et l’on sait Ă  quel prix il le paie (Puisse HachĂšm lui pardonner !)
 sans parler  des nombreuses souffrances consĂ©cutives Ă  ce geste qu’endure, actuellement encore, la population israĂ©lienne.

 

Est-il donc permis de tomber Ă  nouveau dans la mĂȘme erreur ? Le Rav Eliahou n’était pas le seul Gadol ha-Torah (« Grand de la Torah ») Ă  s’opposer au dĂ©racinement de Juifs Ă  l’intĂ©rieur des FrontiĂšres de la Promesse (BĂ©rĂ©chith XV, 18). Les courants religieux-sionistes ont Ă©tĂ© rejoints en cela tant par le courant H’abad que par de nombreux autres courants h’assidiques et orthodoxes* ! Ces rabbanim se basaient aussi bien sur l’interdiction de donner le moindre centimĂštre carrĂ© d’Eretz IsraĂ«l Ă  un pouvoir non-juif que sur les halakhoth traitant du Pikouah’ NĂ©fesh (« danger de mort »), estimant que la moindre rĂ©trocession de territoires aux arabes dits «palestiniens» reprĂ©senterait un danger pour la vie de nombreux Juifs, y compris ceux rĂ©sidant Ă  l’intĂ©rieur de la « Ligne Verte ».

 

MĂȘĂȘĂȘĂȘ
 me diront les pacifistes bĂȘlants convaincus qui, Ă  force d’adorer la Blanche Colombe, Veau d’or des Temps modernes, en deviennent pigeons : « Et que faites-vous de la sacro-sainte dĂ©mocratie ? » Analysons, puisque nous sommes Juifs, ce que nous prescrit la Halakha en cas de conflit entre ce qu’ordonne un pouvoir civil (qui se mĂ©tamorphoserait soudainement en «Pouvoir
 si vil !») et ce que nous ordonne la Torah.

 

Dans une excellente Ă©tude du problĂšme (« La terre ou la paix/ Les territoires/ Position de la Halakha », Ă©dition Le Collectif pour Eretz IsraĂ«l, B.P.34089, JĂ©rusalem, TĂ©vet 5754), le Rav H’aĂŻm Levik (se basant sur une brochure en hĂ©breu, parue en 1993, du Rav Eliav Shohatma, qui est Ă  la fois Rav et juriste) affirme que « Lorsqu’un dĂ©cret bafoue la foi d’IsraĂ«l (
) on ne peut en aucun cas accepter une quelconque injonction de bafouer la foi d’IsraĂ«l, que les dĂ©crets soient Ă©dictĂ©s par des Ă©trangers ou – D-ieu prĂ©serve – par des Juifs. Il faut peut-ĂȘtre prĂ©ciser qu’il y a moins lieu d’obĂ©ir Ă  un pouvoir juif qui dĂ©crĂšte une atteinte Ă  la foi, dans la mesure oĂč ce gouvernement est lui-mĂȘme soumis Ă  l’obligation de respecter les commandements de la Torah, ce qui n’est pas le cas d’un gouvernement Ă©tranger. Le Rambam Ă©dicte donc la halakha  suivante : “Si un roi (un roi d’IsraĂ«l) ordonne d’annuler une Mitzvah, il n’y a pas lieu de lui obĂ©ir” (Hilkhoth MĂšlakhim III, 9. Source: SanhĂ©drine 101b), et ce, indĂ©pendamment de la question de la lĂ©gitimitĂ© de son pouvoir. C’est le principe : “Entre la parole du Rav et celle du serviteur, c’est celle du Rav qui a la prĂ©sĂ©ance” qui sous-tend cette halakha. On trouve un exemple concret de l’application du principe selon lequel on ne doit pas obĂ©ir Ă  un dĂ©cret Ă©dictĂ© par des Juifs et enjoignant de contrevenir Ă  un prĂ©cepte religieux dans l’une des lettres du Rav A.I. Kook (Iguerot HaReiya, parag. 237). A propos de la  Chemita, le Rav envisage le cas de contraintes imposĂ©es Ă  des Juifs pour les empĂȘcher d’observer les Mitzvoth affĂ©rentes Ă  la Chemita sans avoir le besoin d’autoriser la vente (de terres) : “Lorsqu’un pouvoir – d’IsraĂ«l ou des nations – impose sa volontĂ© dictatoriale, il n’y a alors aucune diffĂ©rence entre Mitzvoth importantes et Mitzvoth de moindre importance, toutes les Mitzvoth Ă©tant alors considĂ©rĂ©es comme importantes. Et notre histoire est remplie d’exemples qu’aux Ă©poques oĂč un pouvoir a voulu imposer Ă  IsraĂ«l des transgressions, ne serait-ce que sur un dĂ©tail de sa foi, les Juifs se sont opposĂ©s de toutes leurs forces aux oppresseurs, certains en arrivant mĂȘme au sacrifice de leur vie”. Par la  suite, de nos jours, le Rav Zvi Yehouda HaCohen Kook a traitĂ© ainsi notre question : “Dans une situation d’oppression, qu’il s’agisse d’une contrainte de la part des nations ou – D-ieu prĂ©serve – de la part de Juifs, oppression visant Ă  supprimer une quelconque parole de la Torah – quelle que soit son importance – nous avons le devoir, chaque homme d’IsraĂ«l, de nous sacrifier ! 
En l’occurrence, le Commandement Et vous prendrez possession de la terre et vous vous y installerez, afin que la terre soit entre nos mains, et vous ne l’abandonnerez pas aux mains des nations pour reprendre les propos sans ambiguĂŻtĂ© du Ramban, est un commandement positif (Mitzvah asĂ©) de la Torah, net et absolu, d’ordre collectif pour tout IsraĂ«l. Nous avons le devoir, pour cette terre et pour ses frontiĂšres, de nous sacrifier lorsque, par suite de confusion politique et d’obscuritĂ© dans les esprits, survient une situation d’oppression, qu’elle soit le fait des nations ou, D-ieu prĂ©serve, le fait de Juifs. Nous devons alors tous subir la mort mais ne pas transgresser ce Commandement !” En conclusion, on ne peut en aucun cas accepter un dĂ©cret arrachant des Juifs de leur terre ou cĂ©dant des terres d’IsraĂ«l Ă  des Ă©trangers
 De mĂȘme qu’on ne peut attendre d’un homme respectueux de la Torah et de ses commandements qu’il accepte un dĂ©cret impliquant par exemple des transgressions du Shabbath, on ne peut attendre de lui qu’il accepte un dĂ©cret en contradiction avec une interdiction de la Torah concernant Eretz IsraĂ«l  »

 

Pour renforcer cette Ă©tude, notons que le Talmud (Avoda Zara 20 ; Ch. Aroukh, h’ochen michpath 249 ; Rambam, Hilkhoth Avodath Kokhavim X, 3 & 4) interprĂšte l’avertissement « Point de pacte avec eux, point de sĂ©jour pour eux » (Dvarim VII, 2) comme une interdiction de donner aux nations toute possession en Terre d’IsraĂ«l, de mĂȘme que le verset « Nulle terre ne sera aliĂ©nĂ©e irrĂ©vocablement » (Vaykra XXV, 23) constitue d’aprĂšs Nah’manide (Notes sur SĂ©fĂšr Hamitsvoth, commandement nĂ©gatif 227 ; SĂ©fĂšr Hah’inoukh 339) une interdiction de livrer la Terre Ă  des Ă©trangers. De plus, toute opĂ©ration commerciale ou politique qui irait Ă  l’encontre de cette loi n’aurait aucune valeur lĂ©gale (Rambam, Hilkhoth Chemita I, 1 et Nah’manide ibid, d’aprĂšs Temoura 4b). Mieux ! Le verset « qu’ils ne sĂ©journent point sur ta Terre » (ChĂ©moth XXIII, 33) a Ă©tĂ© Ă©galement codifiĂ© par les dĂ©cisionnaires (Rambam, Hilkhoth Avodath Kokhavim X, 6) comme une interdiction, en particulier en ce qui concerne JĂ©rusalem (Rambam, Hilkhoth Beit Hamikdach VII, 14 – Que les droits-de-l’hommistes se rassurent, cependant : selon certains dĂ©cisionnaires, il est permis aujourd’hui au guĂšr tochav – « rĂ©sident Ă©tranger » – de sĂ©journer en Eretz IsraĂ«l
 moyennant certaines conditions, dont l’une d’elles est de reconnaĂźtre la souverainetĂ© juive du territoire !).

 

En vertu du principe de Pikouah’ NĂ©fĂšch, on pourrait cependant se demander si l’exigence de paix n’a pas le pas sur ces interdits !? La rĂ©ponse est « Non ! » mais cela fera l’objet d’un prochain article.

 

Les bases de la Halakha posĂ©es, tout Juif respectueux des Mitsvoth et/ou des valeurs de nos PĂšres ne manquera pas de s’interroger sur ce qu’il faudrait faire si – D-ieu prĂ©serve ! – le gouvernement israĂ©lien Ă©tait forcĂ©, par Hussein Obama et consorts, de commettre un H’illoul HachĂšm en abandonnant, une fois de plus, Ă  nos ennemis une part, mĂȘme infime, d’Eretz IsraĂ«l
 dont la JudĂ©e-Samarie et JĂ©rusalem sont le cƓur. Ne pouvant plus mettre notre confiance en l’Oncle Sam, ni en Tsahal, ni en nos hommes politiques, ni mĂȘme en nos, dirigeants religieux (Qui n’ont pas Ă©tĂ© trĂšs « efficaces » lors des tristes Ă©pisodes de Yamit, Goush Katif, H’évron
), il ne nous resterait plus alors qu’à nous dire : « Sur qui pouvons-nous compter ? (Seulement) sur notre PĂšre qui est au cieux ! » (Al ma yĂšch lanou lĂ©hichaĂšn ? Al Avinou chĂ©-bachamayim ! – ŚąŚœ ŚžŚ” ڙک ŚœŚ Ś• ŚœŚ”Ś©ŚąŚŸ ? ŚąŚœ ڐڑڙڠڕ Ś©Ś‘Ś©ŚžŚ™Ś)
 ce qui est justement, selon Sota 49b et SanhĂ©drine 97a, le dernier des quinze signes prĂ©cĂ©dant directement la venue du Machiah’ ! Comme le disait le Ramaq : «  C’est de cette situation mĂȘme que germera le salut ! »

 

Par YĂ©h’ezkel Ben Avraham pour Alyaexpress-News

* A l’époque, et mĂȘme auparavant, de nombreux autres rabbanim avaient tranchĂ© cette question en s’opposant Ă  ces dĂ©racinements. Notamment : le Rabbi de Loubavitch Menahem Mendel Shneerson, le Rav Shlomo Goren (ancien Grand Rabbin achkĂ©naze d’IsraĂ«l), le Rav Avraham Shapira (ancien Grand Rabbin achkĂ©naze d’IsraĂ«l et directeur de la YĂ©chivah Merkaz ha-Rav, Rosh Ichud HaRabbanim pour Eretz IsraĂ«l, considĂ©rĂ© sans contestation comme le leader spirituel, nahig rouh’ani, et une des autoritĂ©s halakhiques la plus respectĂ©e du monde juif sioniste religieux), le Rav Zalman Baroukh Melamed (Roch YĂ©chivath Bet El), le Rav Tsvi Tau (considĂ©rĂ© comme le plus proche disciple du Rav Zvi YĂ©houda Kook et comme l’autoritĂ© rabbinique principale des YĂ©chivoth Hesder), le  Rabbi Avrohom Yaakov Friedman (RĂšbbĂ© de Sadigura et membre du Conseil des Sages de la Torah), le Rabbi Levi Yitzchok Horowitz (Bostoner RĂšbbĂ© et membre du Conseil des Sages de la Torah), Hagaon Rabbi Binyomin YĂ©hoshua Zilber (membre du Conseil des Sages de la Torah), Hagaon Rabbi MeĂŻr Mazuz (Rosh YĂ©shivah KisĂ© Rah’amim), Hagaon Rabbi Mordechai Eliyahu (ancien Grand Rabbin d’IsraĂ«l, kabbaliste renommĂ©), Hagaon HaRav Ovadia Yossef (ancien Grand Rabbin sĂ©pharade d’IsraĂ«l – le Rishon lĂ© Tsion – reconnu comme l’une des plus hautes autoritĂ©s contemporaines de la Halakha), le Rav MeĂŻr Lau (ancien Grand Rabbin achkĂ©naze d’IsraĂ«l), le Rav H’aĂŻm Druckman (Rav des YĂ©chivoth du Bnei Akiva),  etc.

 

 

5 Commentaires

  1. […] « Tu m’avais dit “Abandonne dans mes mains ta vie et tu auras la paix”.  J’ai donnĂ© ma vie sans regret, mais la paix n’est pas venue ! » : cette citation de Shams al-DÄ«n, Muhammad Hāfiz (« Les Ghazals »), l’un des plus grands poĂštes persans, pour introduire la rĂ©ponse Ă  la question (« En vertu du principe de Pikouah’ NĂ©fĂšch, on pourrait cependant se demander si l’exigence de paix n’a pas le pas sur ces interdits !? ») posĂ©e lors de mon prĂ©cĂ©dent article (https://infos-israel.news/2013/11/un-jour-tous-les-pays-tiendront-conseil-et-se-mettront-a-parler-&#8230😉 […]

  2. […] « Tu m’avais dit “Abandonne dans mes mains ta vie et tu auras la paix”.  J’ai donnĂ© ma vie sans regret, mais la paix n’est pas venue ! » : cette citation de Shams al-DÄ«n, Muhammad Hāfiz (« Les Ghazals »), l’un des plus grands poĂštes persans, pour introduire la rĂ©ponse Ă  la question (« En vertu du principe de Pikouah’ NĂ©fĂšch, on pourrait cependant se demander si l’exigence de paix n’a pas le pas sur ces interdits !? ») posĂ©e lors de mon prĂ©cĂ©dent article (https://infos-israel.news/2013/11/un-jour-tous-les-pays-tiendront-conseil-et-se-mettront-a-parler-&#8230😉 […]