Un officier israélien exclu des réserves de Tsahal pour avoir partagé un post critique contre l’armée : un malaise qui en dit long sur la fracture interne

Un nouveau cas qui illustre le climat électrique au sein de la société israélienne et même dans les rangs de Tsahal : le lieutenant-colonel (réserve) Yossi Levi, officier des familles endeuillées basé à Haïfa, a été démis de ses fonctions dans les réserves pour avoir partagé sur les réseaux sociaux un post particulièrement virulent écrit par un frère endeuillé. Ce message s’attaquait directement au chef d’état-major, à la procureure militaire en chef ainsi qu’au commandant de la police militaire. Levi avait surenchéri en ajoutant la mention « Soyez maudits ». Cela lui a valu une procédure disciplinaire rapide : convoqué à une audition, il a été sèchement informé qu’il ne pourrait plus exercer son rôle au sein des forces de réserve, malgré la reconnaissance de son « excellent travail ».

Le post original, publié par le lieutenant-colonel (réserve) Dov Yudkin, dénonçait avec une colère palpable les enquêtes ouvertes contre des soldats immédiatement après des opérations militaires éprouvantes. « Vous avez du sang sur les mains… retirez vos sales mains de nos soldats », écrivait Yudkin. Un cri de détresse partagé par de nombreux Israéliens qui voient dans ces enquêtes une forme d’abandon des combattants par leur propre hiérarchie, voire une trahison morale dans un contexte de guerre totale contre les terroristes.

Interrogé après son éviction, Levi s’est défendu : « J’ai simplement partagé le post d’un frère endeuillé. Je ne suis pas contre Tsahal ». Mais sa supérieure hiérarchique, bien que reconnaissant son professionnalisme, lui a clairement signifié : « Tu es allé trop loin. L’ordre vient d’en haut. » Le porte-parole de Tsahal a confirmé que l’officier avait été suspendu de ses fonctions dans la réserve « en raison de propos incompatibles avec le statut de soldat en service ». Il précise que « la poursuite de son service sera examinée ultérieurement ».

Cette affaire reflète une tension croissante dans l’armée israélienne, alors que de nombreuses familles endeuillées dénoncent la rapidité avec laquelle l’institution militaire ouvre des enquêtes contre les soldats après des combats, souvent avant même que les faits soient pleinement éclaircis. Le ressentiment monte face à ce qui est perçu comme une volonté de préserver une image internationale au détriment du soutien indéfectible aux combattants.

Elle révèle aussi un paradoxe inquiétant : alors que l’État exige de ses soldats un dévouement total, les voix critiques, même lorsqu’elles émanent d’hommes et de femmes ayant tout donné pour le pays, sont aussitôt réduites au silence au nom de la « discipline militaire ». Ce muselage brutal n’est pas sans rappeler les méthodes des États où l’on ne tolère pas la moindre dissension, et pose la question de la place du débat dans une armée de citoyens.

Cette éviction d’un officier respecté, qui plus est engagé auprès des familles de victimes, risque de renforcer la défiance d’une partie de la population, déjà échaudée par la gestion politique et militaire de la guerre contre le Hamas et les critiques qui pleuvent sur les défaillances du 7 octobre. La fracture entre le haut commandement militaire et la base, qui affronte la dure réalité du terrain, semble se creuser dangereusement.

Dans un Israël en guerre, où chaque parole est scrutée, la question se pose : l’armée peut-elle se permettre de bâillonner ceux qui dénoncent des dysfonctionnements criants au nom de la sacro-sainte « image de Tsahal » ? Peut-on se contenter de renvoyer un officier de réserve pour avoir dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ?

Cette affaire fait écho aux tensions bien plus larges qui traversent la société israélienne depuis les attaques d’octobre, et vient alimenter un débat national sur la manière dont Tsahal doit traiter ceux qui osent la critiquer de l’intérieur. Ce qui est certain, c’est qu’avec un front militaire toujours en ébullition et une société civile sous pression, Israël ne peut se permettre de mépriser les voix de ceux qui ont versé leur sang pour le pays.

Pour suivre en temps réel les actualités sur Tsahal et la sécurité nationale, consultez :
👉 https://infos-israel.news/category/solidarite-avec-nos-soldats-de-tsahal/
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👉 https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
👉 https://rakbeisrael.buzz/
👉 https://alyaexpress-news.com/

Pour comprendre le fonctionnement et les controverses autour de la police militaire israélienne :
👉 https://fr.wikipedia.org/wiki/Police_militaire_(Israël)

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