Une commission mĂ©dicale composĂ©e de trois membres du ministĂšre de la SantĂ©, jusquâĂ prĂ©sent confidentielle, a dĂ©clarĂ© que plusieurs otages israĂ©liens sont dĂ©cĂ©dĂ©s, mĂȘme sans quâaucune preuve matĂ©rielle ne soit disponible .
Le comitĂ©, qui a Ă©tĂ© créé environ deux semaines aprĂšs le dĂ©but de la guerre Ă Gaza et qui a dĂ©libĂ©rĂ© pendant des dizaines dâheures, a Ă©tĂ© créé pour Ă©viter aux familles souffrantes et anxieuses de ne pas savoir ce qui est arrivĂ© Ă leurs proches et pour leur permettre de tourner la page.
Les femmes mariĂ©es Ă un otage peuvent dĂ©sormais ĂȘtre dĂ©clarĂ©es veuves par le grand rabbin de Tsahal et le grand rabbinat dâIsraĂ«l afin quâelles puissent Ă©ventuellement se remarier sans ĂȘtre dĂ©signĂ©es comme agunah â une « femme enchaĂźnĂ©e » dont le mari a disparu ou qui lâa abandonnĂ©e, et Ă qui elle est toujours techniquement mariĂ© selon la loi juive.
Prof. Ofer Merin (crédit : HERB BISHKO)
Le comité était composé du Dr Hagar Mizrahi, chef de la Division de médecine générale du ministÚre de la Santé ; le professeur Ofer Merin, directeur général du centre médical Shaare Zedek (SZMC) de Jérusalem ; et le Dr Chen Kugel, directeur du Centre national israélien de médecine légale à Abu Kabir.
Les mĂ©decins ont Ă©tudiĂ© des vidĂ©os et dâautres informations sur le massacre et lâenlĂšvement du 7 octobre par des terroristes du Hamas dans le sud dâIsraĂ«l, Ă la recherche de signes de blessures mortelles parmi les personnes enlevĂ©es et ont recoupĂ© les donnĂ©es avec les tĂ©moignages des otages qui ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s jusquâĂ prĂ©sent.
« En tant que chef de lâunitĂ© de traumatologie de mon hĂŽpital pendant des annĂ©es et commandant de lâhĂŽpital de campagne de lâarmĂ©e israĂ©lienne fournissant des soins mĂ©dicaux dâurgence lors de catastrophes Ă©trangĂšres, jâai vu des milliers de cadavres au cours de ma carriĂšre », a dĂ©clarĂ© le chirurgien cardiaque du SZMC.
« Mais au cours de ces derniĂšres semaines, jâai Ă©tĂ© impliquĂ© dans une situation tellement angoissante que je nâavais jamais Ă©tĂ© auparavant », a-t-il dĂ©clarĂ©. « Nous avons Ă©tĂ© exposĂ©s Ă diffĂ©rents types dâinformations et avons dĂ» dĂ©terminer quels otages Ă©taient dĂ©cĂ©dĂ©s sans examiner ni mĂȘme voir des corps ou des parties de corps. Ăvidemment, sâil y avait eu des corps ou des parties de corps , nous nâaurions pas eu besoin de nous. »
Merin a expliquĂ© que le comitĂ© « a prĂ©sentĂ© un protocole Ă©crit ordonnĂ© en fonction du prĂ©judice subi par la personne et des donnĂ©es provenant de tĂ©moins et dâautres sources ; puis nous sommes arrivĂ©s Ă une conclusion. Nous nâavons pas du tout parlĂ© aux proches. Nous comprenons les deux extrĂȘmes, la vie et la mort. La perte est terrible, mais ne pas connaĂźtre le sort [de la personne disparue] est encore pire. »
Exemple concret : Ron Arad
Comme exemple du cas dâun captif Ron Arad dont le sort nâa pas encore Ă©tĂ© prouvĂ© par des preuves matĂ©rielles, Merin prĂ©sente celui du pilote et des systĂšmes dâarmes de lâarmĂ©e de lâair quand le pilote a Ă©tĂ© portĂ© dispru en octobre 1986 lors dâune mission au-dessus du Liban, soupçonnĂ© dâavoir a Ă©tĂ© capturĂ© par le groupe terroriste chiite Amal puis remis au Hezbollah.
Sa femme Tami et leur petite fille Yuval ont terriblement souffert pendant des annĂ©es en raison de lâincertitude quant Ă savoir sâil Ă©tait en vie et sâils devaient attendre son retour ou sâil ne lâĂ©tait pas et sâils pouvaient continuer leur propre vie. Ils ont souffert dâune « perte ambiguĂ« » â la souffrance continue de la famille proche.
Finalement, il a Ă©tĂ© officiellement classĂ© par IsraĂ«l comme portĂ© disparu. Dix-sept ans aprĂšs sa capture, une organisation cherchant des informations sur lui a offert une rĂ©compense de 10 millions de dollars à toute personne fournissant des informations sur lui, mais en vain. Aujourdâhui, si Arad Ă©tait en vie, il aurait 65 ans.
« Nous avons traité les données que nous avons reçues sur certains des captifs de Gaza. Environ la moitié y reste et est encore en vie ou décédée », a déclaré Merin. « Les personnes qui nous ont fourni des informations ont accompli un devoir trÚs important qui a également une importance militaire. »
Une fois que le ministÚre de la Santé a informé les familles de la décision du comité, celles-ci décident si elles feront ou pas les shiva (la période de deuil juif de sept jours).
Le ministĂšre a dĂ©cidĂ© il y a quelques jours de lever la confidentialitĂ© de la commission, mais le directeur gĂ©nĂ©ral de Shaare Zedek a estimĂ© quâil aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable de laisser ses travaux dans lâombre, car il « craignait que les gens nâaient pas compris la grande complexitĂ© de notre travail ». .