Aujourd’hui, j’ai passé 10 heures à Jérusalem, notre capitale éternelle et ma ville natale.
Je pensais être venu pour manifester, mais il m’est rapidement apparu clairement que j’avais une forte envie d’avoir une conversation approfondie avec l’autre côté.
C’est donc ce que j’ai fait. Je profitais de chaque insulte ou question qui venait des habitants de Jérusalem pour entamer une conversation aussi approfondie que possible, assoiffée d’entendre leur point de vue, et de les connaître de près.
Je me suis retrouvé à passer des heures dans des conversations profondes avec des gens que je n’avais jamais rencontrés auparavant, de droite, certains ultra-orthodoxes, portant des casquettes noires, jeunes et vieux. Je suis entré en transe, j’ai absorbé avec avidité tous les points de vue sur la situation, j’ai répondu à toutes les questions qu’on me posait, j’ai essayé de comprendre la voie de l’accord, celui dit « d’accord large », qui, avec la direction, peut, encore donner naissance à une constitution consensuelle pour nous.
Je me suis tenu à la manifestation de droite pendant une heure et j’ai écouté les discours, j’ai vu les danses dans les rues, et j’ai comparé aux vues d’Ayalon, 24 heures plus tôt. Ce fut une expérience spirituelle spontanée et émouvante pour moi, rien de moins.
L’autre côté se sent blessé, sent qu’il a été piétiné pendant des années. Leur douleur vient d’un endroit réel, ce n’est pas un spectacle. On peut être en désaccord avec lui mais c’est authentique. Dès lors, je recommande à tout le camp de l’opposition à la réforme de profiter des jours à venir pour se rapprocher de l’autre camp, apprendre à se connaître et créer des liens. Le processus que nous visons, d’une constitution pour Israël, devra être le produit d’une telle démarche.
Au-delà, c’est le bon moment pour commencer à faire le point sur le combat que nous menons, avec un regard tourné vers l’avenir sur les objectifs suivants et comment nous réussirons à les atteindre. Dans le même temps, nous serons bien sûr prêts pour une autre série de manifestations, si nous le réclamons.
Je joins une photo de moi avec un hassidique de Gour, intelligent et malin. J’ai appris de lui que le gendre du Rabbi, Magor, avait signé la Déclaration d’Indépendance, ce qui signifie qu’il fait partie intégrante de notre complexe mosaïque israélienne.
Il m’arrive définitivement quelque chose d’étrange, allez comprendre. C’est peut-être à cause de l’amour d’Israël.
Dans tous les cas, nous devons laisser l’événement de cette semaine s’imprégner et trouver par nous-mêmes le chemin qui mènera à une constitution consensuelle. Sinon, nous pourrions tomber dans une telle faille, qui nous affaiblit tous, pendant de nombreuses années.
