Le radicalisme islamique progresse en France grâce à l’utilisation généralisée d’Internet, qui a remplacé la famille et la mosquée en tant que centres d’endoctrinement et qui menace de faire tomber 30% des musulmans du pays dans cette idéologie, selon un rapport.

L’Institut Montaigne – auquel le président français Emmanuel Macron a confié une étude et des propositions pour réformer l’islam en France – indique dans le texte que les institutions musulmanes actuelles du pays ont été dépassées par des idéologues radicaux prêchant leurs postulats par le Web.

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a remercié les « travaux approfondis » des auteurs du rapport et estimé qu ‘ »une meilleure connaissance de ce phénomène est indispensable pour pouvoir faire face aux défis de l’islam en France ».

Dans un communiqué, il a souligné « les préoccupations du gouvernement » concernant les conclusions du rapport et a estimé que ses recommandations étaient « très intéressantes ».

Selon le dossier, certains de ces idéologues radicaux, en particulier les Saoudiens qui préconisent que les règles pour être un bon musulman, sont autant de partisans sur les réseaux sociaux que certains politiciens ou vedettes de la chanson.

En moins de 30 ans, les adhérents aux idéologies islamistes radicales ont progressé de 900%, selon les données des services de renseignement français, une progression qui s’est accélérée et qui est actuellement particulièrement importante chez les moins de 35 ans.

Le directeur de l’étude, Hakim el Karoui, a déclaré aux médias que « la réaction doit venir principalement des musulmans intégrés » qui « ont été dépassés par les radicaux attirants parmi les jeunes ».

A cette fin, elle propose de créer une organisation qui organise et regroupe l’islam en France, financé par une taxe sur chaque acte de consommation lié à cette religion, baptisé «taux halal».

Les Karoui ont noté que, contrairement à l’idée que l’islamisme radical se développe entre les couches défavorisées de la société, «les musulmans sont devenus riches» et dépensent de l’argent pour des actes religieux allant des repas «halal» aux pèlerinages.

L’argent recueilli doit contribuer à financer cette organisation, totalement indépendante du pays d’origine des musulmans et prônerait un enseignement de l’islam pacifique et adapté aux lois françaises.

Cela servirait également à la formation de religieux et même à l’ouverture de mosquées servant de contrepoids à celles financées par les pays arabes.

Un autre point qui affecte le rapport est la nécessité d’enseigner plus d’arabe dans les écoles.

« Le nombre d’étudiants qui apprennent l’arabe à l’école et au lycée a été divisé entre deux. Alors qu’il s’est multiplié par dix dans les mosquées « , a déclaré El Karoui.

L’Institut Montaigne préconise également un travail diplomatique nécessaire avec les pays d’où provient l’idéologie la plus radicale, que ce soit l’Arabie Saoudite, les autres Etats du Golfe, le Maghreb ou, plus récemment, la Turquie.

C’est désormais Macron qui décidera de la manière dont il adoptera ces propositions pour remplir sa promesse de « donner à l’islam un cadre garantissant qu’il puisse être exercé en France conformément aux lois du pays ».