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Un satellite russe secret, que des responsables américains associent à un programme de développement d’armes nucléaires antisatellites de Moscou, a été observé en train de tourner de manière incontrôlée – ce qui suggère qu’il est probablement hors service. Cela pourrait compromettre les efforts russes pour développer des armes spatiales, selon des analystes américains.

Le satellite Cosmos 2553, lancé par la Russie quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine en 2022, a connu plusieurs périodes l’année dernière où il tournait de manière anormale et instable. Cela ressort des données radar Doppler de LeoLabs (entreprise de surveillance spatiale) et des données optiques fournies par Slingshot Aerospace, selon Reuters.

Le satellite, qui, selon des experts américains, devait être utilisé à la fois comme satellite radar pour les services de renseignement russes et comme plate-forme de tests de radiations spatiales, est devenu l’année dernière un point central d’accusations américaines affirmant que la Russie développe depuis des années des armes nucléaires capables de détruire des réseaux satellites entiers – notamment Starlink de SpaceX, utilisé par les forces ukrainiennes.

Bien que Cosmos 2553 ne soit pas lui-même une arme, des responsables américains estiment qu’il pourrait faire partie du développement d’armes antisatellites nucléaires.
La Russie, de son côté, nie ces allégations, affirmant que le satellite est destiné uniquement à des recherches scientifiques.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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La Russie, puissance spatiale historique (ayant envoyé le premier homme dans l’espace en 1961), est engagée depuis des décennies dans une course sécuritaire spatiale avec les États-Unis – une course qui s’est intensifiée récemment, notamment avec la montée en puissance d’acteurs privés et l’utilisation militaire croissante des technologies spatiales.

Le satellite Cosmos 2553 est placé sur une orbite relativement isolée, à environ 2 000 km au-dessus de la Terre, dans une zone riche en radiations cosmiques, généralement évitée par les satellites de communication ou d’observation.

En novembre 2024, LeoLabs a détecté des mouvements inhabituels du satellite grâce à ses radars terrestres mondiaux. En décembre, l’entreprise a confirmé avec une « grande certitude » que le satellite tournait de manière incontrôlée, sur la base d’autres données radar et d’images de Slingshot Aerospace, selon Darren McKnight, chercheur principal chez LeoLabs.
Le ministère russe de la Défense n’a pas répondu aux demandes de Reuters.

« Ces observations indiquent clairement que le satellite n’est plus opérationnel », selon une analyse du Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, publiée dans leur rapport annuel sur les menaces spatiales.

Selon ce rapport, Cosmos 2553 avait déjà montré des comportements anormaux auparavant. Slingshot Aerospace, qui suit l’objet depuis son lancement le 5 février 2022, a remarqué en mai 2024 des changements inhabituels dans la luminosité de l’objet, indiquant une possible rotation.
Cependant, selon des observations plus récentes, le satellite semble s’être stabilisé, a indiqué Belinda Marchand, scientifique en chef de Slingshot.

Surveillance des objets dans l’espace

La surveillance commerciale des objets spatiaux est un domaine relativement nouveau, en pleine croissance, stimulé par l’augmentation rapide du nombre de satellites civils et militaires autour de la Terre.

Le département américain de la Défense, ainsi que d’autres armées à travers le monde, accordent une grande importance à l’amélioration de la capacité à suivre les objets spatiaux pour éviter des erreurs d’identification susceptibles de déclencher des escalades militaires.
L’objectif est de mieux distinguer entre satellites civils et militaires, et de détecter les comportements potentiellement hostiles.

Le Cosmos 2553 fait partie d’une série de satellites russes que les experts associent à des programmes militaires et de renseignement de Moscou.
La Russie considère le réseau Starlink de SpaceX – qui compte des milliers de satellites – comme une cible militaire légitime, car il est utilisé par les forces ukrainiennes sur le champ de bataille, souvent en combinaison avec des systèmes d’armes.

Tout comme les États-Unis et la Chine, Moscou investit des dizaines de milliards de dollars dans des capacités militaires spatiales, explorant secrètement des technologies destinées à des usages militaires, ce qui suscite des inquiétudes concernant des erreurs d’interprétation et les conséquences juridiques d’attaques spatiales en cas de conflit futur.