Les histoires de lâhĂ©roĂŻsme du prĂ©sident russe Vladimir Poutine en tant quâagent du KGB en Allemagne de lâEst sont lĂ©gendaires dans son pays natal, mais une enquĂȘte approfondie les a brisĂ©es et a rĂ©vĂ©lĂ© quâil nâĂ©tait en fait quâun fonctionnaire .
Poutine dans une conversation avec son cabinet de sécurité : « Nous ne permettrons pas à nos ennemis de déstabiliser la Russie » (Reuters)
Les histoires sur les exploits de Poutine en tant quâofficier du renseignement dans les annĂ©es 1980 varient : lâĂšre dâavant la guerre froide est entourĂ©e de mystĂšre et lui-mĂȘme nâa jamais fait rĂ©fĂ©rence Ă cette pĂ©riode, mais de nombreuses histoires publiĂ©es en Russie et dans le monde lâont dĂ©peint comme un hĂ©ros qui, entre autres, a protĂ©gĂ© Ă lui seul les bureaux du KGB contre le pillage et la rĂ©alisation de missions top secrĂštes â telles que des rĂ©unions avec des membres de la faction de lâArmĂ©e rouge, une organisation armĂ©e dâextrĂȘme gauche Ă©galement connue sous le nom de gang Bader-Meinhof, qui a menĂ© des actions terroristes en Allemagne de lâOuest en 1977 et est responsable du meurtre de dizaines de personnes et de la blessure dâenviron deux cents personnes.
Selon lâune des histoires sur le prĂ©sident russe qui circule depuis plusieurs annĂ©es, Poutine Ă©tait un officier de 35 ans des services secrets soviĂ©tiques, le KGB, en mission top secrĂšte en Allemagne de lâEst. Il a maintenu des contacts depuis Dresde avec les terroristes de la faction de lâArmĂ©e rouge en Allemagne de lâOuest et leur a fourni des armes et des instructions. On prĂ©tend que Poutine a organisĂ© un certain nombre de rĂ©unions secrĂštes entre le KGB, le ministĂšre de la SĂ©curitĂ© dâĂtat de lâAllemagne de lâEst et le gang Bader-Meinhof, au cours desquelles des attaques contre des cibles importantes ont Ă©tĂ© discutĂ©es â comme lâassassinat en 1989 du prĂ©sident de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen.
Lâhistoire des liens prĂ©sumĂ©s de Poutine avec le gang terroriste notoire sâest retrouvĂ©e dans deux biographies internationales Ă©crites sur le prĂ©sident russe â dont le best-seller « Putinâs Network » de la journaliste britannique Catherine Belton. Apparemment, la mĂȘme source a Ă©tĂ© utilisĂ©e comme tĂ©moin dans chaque cas : lâancien membre prĂ©sumĂ© de la faction de lâArmĂ©e rouge qui a rĂ©vĂ©lĂ© lâhistoire de maniĂšre anonyme.
Le rapport affirme que Poutine est rarement mentionnĂ© dans les archives de la Stasi â la police secrĂšte de lâAllemagne de lâEst. LĂ oĂč il est mentionnĂ© dans les dossiers, il ne sâagit que de choses comme son anniversaire ou ses missions de gestion, et il nây a aucune preuve pour Ă©tayer les histoires mentionnĂ©es prĂ©cĂ©demment.
Super espion ou fonctionnaire menteur ?
Une autre histoire cĂ©lĂšbre Ă son sujet est quâen 1989, il a affrontĂ© seul des manifestants qui prĂ©voyaient de prendre dâassaut le siĂšge du KGB , mais Der Spiegel affirme que cela ne sâest probablement jamais produit. « Selon une version, un petit homme solitaire se tenait Ă lâentrĂ©e du siĂšge voisin de la Stasi et regardait le spectacle Ă une distance sĂ»re, et en tout cas, il ne peut ĂȘtre prouvĂ© que lâactuel prĂ©sident russe Ă©tait mĂȘme là  », a rapportĂ© Der Spiegel, ajoutant que « vous ne pouvez pas faire confiance aux tĂ©moins qui ont Ă©tĂ© citĂ©s et racontĂ©s sur les actions courageuses prĂ©tendument menĂ©es par Poutine dans les rangs du KGB.
Horst Jahmlich, un ancien officier de la Stasi qui a Ă©galement travaillĂ© Ă Dresde, a dĂ©clarĂ© à « Der Spiegel » que Poutine nâĂ©tait rien de plus quâun « livreur de courses ». Poutine a officiellement pris sa retraite du service actif du KGB avec le grade de lieutenant-colonel, mais Oleg Kalugin, ancien officier du KGB et fĂ©roce critique de Poutine, a dĂ©clarĂ© dans une interview Ă Radio Free Europe en 2015 que le dirigeant russe avait menti et nâĂ©tait « quâun major ». «Â
Le magazine a conclu quâil nây avait rien dans les archives de la Stasi suggĂ©rant que Poutine Ă©tait autre chose quâun bureaucrate peu enclin Ă prendre des risques. « Parfois, il semble que la frontiĂšre entre la rĂ©alitĂ© et la fiction sâestompe », ont Ă©crit Sven Rubel et Wolfgang Tietz, les auteurs de lâenquĂȘte Der Spiegel, qui ont conclu que le prĂ©sident russe dâaujourdâhui nâĂ©tait probablement pas un agent supĂ©rieur du KGB.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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