L’affaire provoque un vif remous diplomatique après la révélation, ce lundi, du journal britannique The Guardian, selon laquelle le commandant de la base américaine de Kiriyat Gat, le lieutenant-général Patrick Frank, aurait convoqué en urgence son homologue israélien pour dénoncer un prétendu suivi systématique des soldats américains opérant sur le site de coordination israélo-américain. Selon le quotidien, l’officier américain aurait fait part d’un agacement profond face à ce qu’il considère comme une surveillance « horizontale » exercée par des acteurs israéliens au sein du complexe, allant jusqu’à déclarer durant la rencontre : « Ça doit cesser immédiatement. » La publication affirme également que des équipes étrangères et visiteurs internationaux présents dans la base ont exprimé des inquiétudes, estimant qu’Israël documenterait ce qui se déroule à l’intérieur du site, au point que certains responsables auraient été instruits de ne plus partager d’informations sensibles, craignant leur usage ultérieur.
Tsahal, pour sa part, a rejeté sans équivoque ces accusations, qualifiant le rapport d’« absurde » et de « non-événement médiatique ». L’armée israélienne souligne qu’elle applique une procédure uniforme et transparente : toutes les réunions impliquant des officiers supérieurs sont enregistrées afin de permettre un compte-rendu précis des échanges. Les dispositifs d’enregistrement sont visibles et connus de tous les participants, y compris des représentants américains. Selon une source militaire israélienne, aucune plainte officielle n’a été déposée par les États-Unis, et rien n’indique une suspicion réelle d’espionnage israélien à l’intérieur des discussions internes de l’armée américaine.
Le contexte sensible de la coopération sécuritaire entre Israël et les États-Unis renforce l’écho médiatique de cette affaire. La base de Kiriyat Gat constitue aujourd’hui un élément clé du dispositif bilatéral, notamment pour la coordination opérationnelle dans la région. La publication du Guardian intervient alors que plusieurs médias internationaux scrutent de près les interactions stratégiques entre Washington et Jérusalem. Du côté israélien, on souligne qu’il s’agit d’un « malentendu » instrumentalisé à l’étranger, tandis que des sources américaines citées par la presse demeurent prudentes, sans confirmer officiellement la teneur des échanges.
La relation sécuritaire entre les deux pays reste toutefois robuste. Les autorités israéliennes rappellent que les mécanismes d’enregistrement interne existent depuis des années et n’ont jamais fait l’objet de contestation. Ces outils, affirment-elles, servent uniquement à la précision opérationnelle et ne constituent en aucun cas une méthode de collecte clandestine. En Israël, certains observateurs estiment que la couverture médiatique internationale dramatise un usage standard d’outils administratifs courants dans la hiérarchie militaire. L’affaire devrait néanmoins continuer à attirer l’attention dans les jours à venir, le Guardian maintenant ses révélations, tandis que Tsahal campe sur une position de démenti total.
Lien externe original (autorité) :
— The Guardian : https://www.theguardian.com
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