Ces dernières semaines, les incitations et les attaques contre les Chinois et autres Asiatiques se sont multipliées en France. Les Asiatiques ont été accusés de propager le coronavirus depuis le tout début de l’épidémie, mais maintenant que l’incidence bat des records (hier, le nombre quotidien de nouveaux patients a dépassé les 60000 et le nombre de morts depuis l’épidémie de 40 000) et qu’un confinement a été introduit dans le pays, l’agression à leur encontre commence à déraper.

Comme l’écrivait hier Le Figaro, après que le président Macron eut annoncé le 28 octobre un verrouillage sévère dans le pays, des appels à des représailles contre les Chinois se sont répandus sur les réseaux sociaux.

De plus, ils ont été lancés particulièrement activement par des jeunes des pays du Maghreb et d’Afrique noire. «J’appelle tous mes Noirs (renoi écrit en Argo« noir »au lieu de noirs) et tous mes Arabes (robeu en Argo au lieu de l’arabe) de 91 à 95 départements (Maghreb et régions peuplées d’Afrique au nord de Paris) d’attaquer tous les Chinois qu’ils rencontrent dans la rue », – a déclaré dans l’un des comptes. «Élèves du lycée, attrapez ceux qui apprennent le chinois et battez-les», recommande le propriétaire du compte Twitter «Imad». Il a été republié 900 fois.

«Attrapez les yeux bridés. Nous annonçons la chasse aux Asiatiques. Nous ne pardonnerons jamais aux mangeurs de chiens à la peau jaune », insiste un autre raciste. «Dans le 13e arrondissement (sud-est de Paris, où il y a beaucoup d’immigrants de pays asiatiques – ndlr), il fera chaud. Chassez les Chinois », écrit un autre.

Ce ne sont pas que des mots. En Bretagne, un élève d’un lycée asiatique a été attaqué et frappé au visage par plusieurs personnes en criant « Tu as apporté le virus en France ! » et « Mangez le diable ».

Un avocat représentant l’Association des Asiatiques de la région parisienne dit qu’il y a des appels sur le réseau pour tuer des Asiatiques et violer leurs femmes. «J’ai peur que ces appels se terminent par des violences physiques», a-t-elle prévenu. Le lendemain de l’annonce du lock-out, un groupe de jeunes hommes a attaqué un homme d’aspect asiatique qui jouait au tennis de table dans un parc du 19e arrondissement de Paris. Dans le 13e arrondissement, un homme a été agressé en criant «Les Chinois nous ont apporté le COVID». Le 1er novembre, un homme asiatique a déposé une plainte auprès de la police au sujet d’une attaque dans une banlieue parisienne.

Il est caractéristique que tous les cas de violence aient été enregistrés uniquement en région parisienne. On ne les trouve pas dans d’autres régions. Les Asiatiques craignent que cette vague de xénophobie se termine de la même manière que dans le cas de Samuel Pati, qui a été décapité par un islamiste pour avoir montré des caricatures à ses étudiants.

Dans le même temps, environ 200 affaires pénales ont été ouvertes en France ces jours-ci sur des soupçons d’excuses pour terrorisme, d’actes de haine et de menaces de mort liés au meurtre de Samuel Pati.

Le nombre total de décès en France à la suite du corona a franchi le seuil des 40000 pour la première fois hier soir (samedi) – selon les données du ministère de la Santé. Les décès dus à la maladie ont atteint 40 169 au cours des dernières 24 heures, a indiqué le ministère dans un rapport quotidien.