Pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but de la guerre en Ukraine en 2022, Washington et Kiev Ă©voquent une âprogression significativeâ dans lâĂ©laboration dâun cadre commun pour mettre fin au conflit. AprĂšs des pourparlers intensifs Ă GenĂšve, un document rĂ©visĂ© â reflet de la vision du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump â rapproche les positions des deux capitales. Un tournant diplomatique majeur, qui pourrait redĂ©finir lâĂ©quilibre stratĂ©gique en Europe.
La guerre en Ukraine entame bientĂŽt sa quatriĂšme annĂ©e et continue de peser sur la stabilitĂ© europĂ©enne. Pourtant, les discussions tenues Ă GenĂšve entre dĂ©lĂ©gations amĂ©ricaine et ukrainienne semblent avoir franchi un cap inĂ©dit. Dans une dĂ©claration commune publiĂ©e dans la nuit de dimanche Ă lundi, Washington et Kiev ont affirmĂ© que les pourparlers avaient permis une âavancĂ©e significative dans la coordination des positionsâ.
Ce langage, inhabituellement optimiste, tranche avec les semaines de tensions dĂ©clenchĂ©es par la diffusion dâune premiĂšre version de la âproposition amĂ©ricaine en 28 pointsâ, jugĂ©e trop favorable Ă Moscou par une partie du CongrĂšs amĂ©ricain, plusieurs Ătats europĂ©ens et mĂȘme lâentourage du prĂ©sident Volodymyr Zelensky.
Un climat âconstructif et respectueuxâ
Selon la dĂ©claration officielle, les discussions se sont dĂ©roulĂ©es dans une atmosphĂšre âconstructive, concentrĂ©e et respectueuseâ. Le texte insiste sur lâunitĂ© stratĂ©gique entre Washington et Kiev : un message essentiel pour attĂ©nuer les inquiĂ©tudes gĂ©nĂ©rĂ©es ces derniers jours.
Le communiqué précise également que :
- lâaccord futur devra respecter pleinement la souverainetĂ© ukrainienne,
- garantir une stabilité durable,
- et assurer la sĂ©curitĂ© Ă long terme de lâĂtat ukrainien.
Ces engagements apparaissent comme un correctif direct aux critiques Ă©mises Ă propos de la premiĂšre version du plan amĂ©ricain, qui prĂ©voyait notamment des concessions territoriales sur le Donbass et un engagement de lâUkraine Ă ne pas rejoindre lâOTAN.
Sources réelles : Reuters, AP News, BBC, Israel Hayom (édition du 24/11/25).
Une âversion rĂ©visĂ©eâ du plan amĂ©ricain : le sceau de Donald Trump
Selon les informations publiĂ©es par Israel Hayom et confirmĂ©es par plusieurs sources diplomatiques amĂ©ricaines, la rencontre de GenĂšve a permis dâĂ©laborer âune version ajustĂ©e et affinĂ©eâ du plan de paix proposĂ© par Washington.
Ce document reflÚte désormais davantage :
- les remarques de la délégation ukrainienne,
- les réticences européennes,
- et lâimplication personnelle du prĂ©sident Donald Trump, trĂšs actif dans ce dossier depuis son retour Ă la Maison-Blanche en janvier 2025.
Trump, dans un message postĂ© sur Truth Social, avait pourtant affirmĂ© que âla âdirectionâ ukrainienne nâa montrĂ© aucune gratitude pour nos effortsâ. Un message qui a suscitĂ© un vif malaise â vite corrigĂ© par Kiev dans la dĂ©claration commune, qui remercie explicitement âlâengagement personnel du prĂ©sident Trump pour mettre fin Ă la guerre et sauver des viesâ.
Un geste politique destiné à apaiser un président trÚs attentif à la perception de ses efforts diplomatiques.
Une guerre qui Ă©puise lâEurope⊠et redessine le rĂŽle des Ătats-Unis
Lâintensification rĂ©cente de lâimplication amĂ©ricaine dans le dossier intervient dans un contexte stratĂ©gique complexe :
- LâEurope peine Ă maintenir son niveau dâaide militaire.
- La Russie renforce son industrie dâarmement grĂące au soutien iranien et nord-corĂ©en.
- LâUkraine, si elle a rĂ©sistĂ©, subit un Ă©puisement logistique et humain sĂ©vĂšre.
Pour Washington, lâenjeu nâest pas seulement dâinstaurer la paix, mais de reconstruire une architecture de sĂ©curitĂ© europĂ©enne plus stable.
De nombreuses analyses â notamment celles du Council on Foreign Relations et de lâInstitut Carnegie â soulignent que Trump souhaite rĂ©duire lâengagement militaire direct amĂ©ricain, tout en imposant un accord qui verrouille lâinfluence russe et limite lâeffort financier continu de Washington.
Kiev cherche une sortie honorable â mais refuse la capitulation
Les exigences fondamentales de lâUkraine nâont pas changĂ© :
- la restauration de la souveraineté,
- la sécurité territoriale,
- la protection des frontiĂšres,
- et la garantie contre toute future agression russe.
Cependant, la rĂ©alitĂ© militaire pĂšse lourd. Depuis la fin 2024, Moscou a consolidĂ© ses avancĂ©es dans lâest du pays. Les forces ukrainiennes, hĂ©roĂŻques mais Ă©prouvĂ©es, doivent dĂ©sormais arbitrer entre victoire absolue et accord viable.
Le ton de Zelensky reflĂšte cette tension. Officiellement, il continue dâexiger le retrait total de la Russie. Mais la diplomatie ukrainienne montre davantage de souplesse, consciente des limites de ses capacitĂ©s opĂ©rationnelles.
LâEurope dans lâombre, mais bien prĂ©sente
Le communiquĂ© souligne que les Ătats-Unis et lâUkraine maintiendront une âcoordination Ă©troiteâ avec les alliĂ©s europĂ©ens.
Cela signifie que :
- Bruxelles, Berlin et Paris seront associés au processus,
- mais pas décideurs.
La formulation est claire :
les décisions finales appartiendront uniquement à Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
Ce recentrage du pouvoir diplomatique est un tournant majeur. Pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but du conflit, lâEurope semble placĂ©e en position secondaire, presque spectatrice, dâun processus dominĂ© par Washington.
Une rĂ©alitĂ© qui reflĂšte Ă©galement lâaffaiblissement progressif de lâinfluence gĂ©opolitique europĂ©enne depuis 2022.
La Russie, lâacteur absent⊠mais omniprĂ©sent
MĂȘme si Moscou nâa pas participĂ© Ă la rĂ©union de GenĂšve, la Russie reste au centre du processus. Le Kremlin observe avec attention cette dynamique nouvelle, car elle pourrait :
- limiter ses gains territoriaux,
- rĂ©duire sa marge de manĆuvre stratĂ©gique,
- ou au contraire lui offrir une sortie de crise politiquement exploitable.
La presse russe â notamment RIA Novosti et Kommersant â Ă©voque lâespoir dâun âaccord pragmatiqueâ mais avertit que la Russie nâacceptera âaucune version qui nie les rĂ©alitĂ©s militaires sur le terrainâ.
En clair : Moscou veut conserver au moins une partie de ses conquĂȘtes.
Pourquoi Israël suit de prÚs ces discussions
IsraĂ«l nâest pas un acteur direct du conflit ukrainien, mais les consĂ©quences stratĂ©giques lâimpactent profondĂ©ment :
- Le rĂŽle de la Russie en Syrie :
Toute Ă©volution en Ukraine influence la marge de manĆuvre russe Ă Damas, oĂč Tsahal mĂšne rĂ©guliĂšrement des opĂ©rations contre les infrastructures iraniennes. - Lâaxe Moscou-TĂ©hĂ©ran :
Le rapprochement RussieâIran a renforcĂ© les capacitĂ©s militaires du rĂ©gime iranien, notamment par les drones Shahed utilisĂ©s contre IsraĂ«l. - La position amĂ©ricaine au Moyen-Orient :
Une Maison-Blanche absorbĂ©e par lâUkraine est une Maison-Blanche moins disponible pour contrer lâinfluence iranienne.
Pour JĂ©rusalem, une dĂ©sescalade en Europe permettrait aux Ătats-Unis de renforcer la pression contre lâIran et contre le Hezbollah â un facteur crucial Ă lâheure oĂč la frontiĂšre nord reste explosive.
Un moment charniĂšre pour la diplomatie internationale
Les pourparlers de GenÚve ne signent pas la fin de la guerre. Mais ils représentent, selon les diplomates impliqués, le moment le plus constructif depuis deux ans.
Un cadre commun prend forme. Une dynamique se crĂ©e. La diplomatie amĂ©ricaine, sous lâimpulsion de Trump, tente dâaller vite et de forcer un accord avant que le conflit ne sâenlise davantage.
Reste une inconnue : la Russie acceptera-t-elle un compromis ?
Et lâUkraine pourra-t-elle vendre cet accord Ă son opinion publique, qui a payĂ© un prix effroyable depuis 2022 ?
Une chose est sĂ»re : ce processus, sâil aboutit, redessinera non seulement lâavenir de lâUkraine, mais celui de lâEurope â et influencera profondĂ©ment lâĂ©quilibre stratĂ©gique du Moyen-Orient.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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