Depuis quelques jours, les apparitions publiques de Benjamin Netanyahou s’enchaînent à un rythme effréné : services de sécurité, Mosad, pompiers, banques du sang, bénévoles… tout ressemble à une tournée préélectorale. Pourtant, ce marathon politique a un tout autre objectif : rappeler qui a vaincu l’Iran et qui garde la main, malgré les critiques et les tensions internes.

Alors qu’il visitait pour la première fois le kibboutz Nir Oz depuis le massacre du 7 octobre, Netanyahou semblait moins préoccupé par les urnes que par sa place dans l’histoire. Sa présence, chargée d’émotion, mais aussi soigneusement orchestrée, révèle une volonté de réaffirmer son autorité. Et surtout : de ne pas se laisser voler la victoire diplomatique et militaire contre Téhéran.


Nir Oz : une scène hautement symbolique

C’est peu dire que la visite du Premier ministre à Nir Oz était attendue. Longtemps critiqué pour ne pas s’y être rendu plus tôt, Netanyahou a finalement franchi le pas. Et la scène du jour a marqué les esprits : la rencontre, puis l’étreinte, entre Sara Netanyahou et Einav Tsangauker, mère du jeune otage Matan.

Ce moment, abondamment relayé par les médias comme Infos-Israel.News, a fait couler beaucoup d’encre. Était-ce un geste sincère ? Un message d’unité ? Ou un calcul froid ? Peu importe. L’image est là : Netanyahou face à la douleur, mais aussi face à l’attente d’un accord. Or justement, une nouvelle « deal des otages » semble à portée de main – source : https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/.


Si ça ressemble à une campagne…

Les sceptiques ne manquent pas. Les déplacements de Netanyahou ces deux dernières semaines ont des airs de campagne électorale : discours en uniforme, poignées de main avec des soldats, visites surprises dans des restaurants populaires, bain de foule, selfies avec enfants… Tout y est.

Et pourtant, comme le dit si bien un proverbe américain : « Si ça ressemble à un canard, nage comme un canard, cancane comme un canard… c’est probablement un canard. » Sauf en politique israélienne. Car ici, même un canard peut être un prétexte à autre chose.


Pas d’élections en vue… pour l’instant

Malgré les apparences, personne dans l’entourage du Premier ministre ne croit à des élections anticipées. Il lui reste encore près d’un an et demi de mandat, et il n’a aucune raison de le raccourcir. Netanyahou n’a aucun intérêt à replonger dans des alliances fragiles avec Gantz ou Lapid, alors qu’il coopère sans heurts avec Smotrich, Ben Gvir, Deri et Sa’ar.

En coulisses, c’est plutôt la loi sur le service militaire des ultraorthodoxes qui occupe les esprits. Un compromis semble se dessiner, de quoi calmer les tensions jusqu’à la fin de la session d’été de la Knesset. Le risque de voir des partenaires de la coalition claquer la porte semble donc minime.


Une opération d’image plus qu’un calcul électoral

Pour les fidèles du Likoud, le vrai objectif de cette série de visites n’est pas d’ouvrir une campagne électorale, mais de récupérer le crédit de la victoire contre l’Iran. Une victoire stratégique, largement ignorée par les médias, au profit des négociations de cessez-le-feu ou du débat sur les otages.

Le public, lui, n’est pas dupe. Les soldats, les familles des otages, les olim, répondent présents à chaque visite. L’enthousiasme est palpable. Les applaudissements sont sincères. L’émotion aussi. C’est donc moins une opération séduction qu’un tour de reconnaissance. Netanyahou ne court pas après des voix, il consolide son héritage.


Que cache (vraiment) ce tour de terrain ?

Tout le monde sent qu’un tournant approche. Soit une normalisation avec une autre puissance arabe — peut-être à l’image des Accords d’Abraham — soit un accord sur les otages. L’un comme l’autre redéfinirait la position d’Israël dans la région.

Mais dans les rangs de la droite, on s’inquiète : une nouvelle libération d’otages pourrait irriter Ben Gvir ou Smotrich. Ces derniers jouent la montre. Pour l’instant, ils tolèrent. Même une « pause humanitaire » pourrait être digérée à condition qu’elle ne s’éternise pas. Et tant que la loi sur le service militaire passe, la coalition tient.


Une pause, pas une retraite

Netanyahou ne cherche pas à fuir. Il cherche à asseoir. À ancrer son pouvoir. À finir en beauté. Et si élections il y a, ce sera en position de force. En attendant, il sillonne le pays, serre des mains, et montre à tous qu’il est encore là, plus solide que jamais.


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