C’est un événement sans précédent dans l’histoire des relations entre Washington et Damas : le président syrien Ahmad al-Shar’a sera reçu à la Maison-Blanche le 10 novembre par le président Donald Trump, dans ce qui s’annonce comme un tournant géopolitique majeur au Moyen-Orient. L’objectif affiché : intégrer la Syrie à la coalition mondiale contre Daech, un geste à forte portée symbolique après des décennies d’isolement diplomatique.
Selon les informations publiées par les médias américains et confirmées par la Maison-Blanche, la rencontre a été préparée en secret depuis plusieurs semaines avec l’appui de partenaires arabes, dont l’Égypte et Bahreïn. Le président Trump aurait insisté pour inclure Damas dans le nouveau plan de stabilisation régionale, centré sur la lutte antiterroriste et la reconstruction des zones libérées de l’influence iranienne.
Le président al-Shar’a, successeur du régime issu de la guerre civile, cherche à réhabiliter son pays sur la scène internationale. Son acceptation d’une invitation à Washington représente une rupture totale avec la ligne pro-iranienne qui avait marqué la Syrie depuis plus d’une décennie. Selon des sources diplomatiques à Tel-Aviv, ce rapprochement n’aurait été possible qu’après des garanties américaines assurant que la Syrie ne servirait plus de base logistique au Hezbollah libanais ni de couloir d’armes iranien vers la frontière nord d’Israël.
Un haut responsable du Département d’État américain a confié au Washington Post : « C’est une chance historique pour détacher la Syrie du camp de Téhéran et ramener ce pays dans le giron arabe. » La visite s’inscrit dans la stratégie de Trump de recomposer les équilibres régionaux à la faveur des accords d’Abraham et du renforcement des alliances arabo-occidentales face à l’expansion de l’axe Iran-Hezbollah-Hamas.
À Jérusalem, les premières réactions restent prudentes. Un conseiller du Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré à Infos-Israel.News que « toute ouverture syrienne vers l’Occident est positive, à condition qu’elle se traduise par un démantèlement effectif des infrastructures terroristes au sud du pays ». Tsahal reste extrêmement vigilant sur le Golan, où des milices pro-iraniennes continuent d’opérer malgré les promesses de retrait.
Cette visite annoncée du président syrien à la Maison-Blanche illustre aussi l’évolution spectaculaire des rapports entre les anciennes puissances ennemies. Alors que la Syrie était sous sanctions occidentales depuis plus de quinze ans, Washington semble aujourd’hui prêt à parier sur un réalignement stratégique dicté par la realpolitik et la menace persistante de Daech.
Des sources à Beyrouth évoquent même des contacts préliminaires entre Washington, Damas et Riyad pour encadrer un plan de reconstruction partielle du sud de la Syrie, sous supervision internationale. Ce schéma aurait pour objectif de neutraliser l’influence du Hezbollah, en échange d’un allègement progressif des sanctions américaines et européennes.
Reste à savoir si cette ouverture pourra se traduire en actes. Le président Trump, qui cherche à consolider une architecture régionale durable avant la fin de son mandat, mise sur une logique d’intérêts partagés : « Les nations qui veulent la paix et la prospérité doivent se tenir ensemble contre le terrorisme islamiste et l’ingérence iranienne », a-t-il déclaré hier depuis Air Force One.
Cette rencontre du 10 novembre, si elle se confirme, marquera un moment charnière : celui où la Syrie pourrait, pour la première fois, basculer de la sphère d’influence iranienne vers une alliance conditionnelle avec l’Occident. Pour Israël, cela ouvrirait une fenêtre de stabilité potentielle sur le front nord, mais aussi un pari risqué : celui de faire confiance à un régime longtemps hostile.
Si l’histoire ne se répète pas, elle bégaie : la Maison-Blanche s’apprête à recevoir un chef d’État syrien — un geste que nul n’aurait imaginé après la guerre civile et les crimes du régime précédent. La question est désormais de savoir si cette poignée de main, orchestrée par Washington, sera le prélude d’une nouvelle ère post-iranienne au Levant, ou une simple manœuvre tactique dans un Moyen-Orient toujours au bord de la rupture.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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