Vols Tel-Aviv – Paris : un axe stratégique sous tension face à la crise franco-israélienne

La crise diplomatique entre Israël et la France, attisée par la guerre à Gaza et les prises de position du président Emmanuel Macron, commence à se répercuter sérieusement sur l’aviation civile. Après la dégradation des bureaux d’El Al à Paris et l’incident d’un contrôleur aérien criant “Free Palestine” à l’attention d’un vol LY320, le secteur s’interroge : la ligne Tel-Aviv–Paris, l’une des plus rentables pour les compagnies israéliennes, est-elle en danger ?

Une route vitale pour les deux pays
Aujourd’hui, El Al assure jusqu’à 5 vols quotidiens sur cette liaison, opérés en Boeing 737 ou Dreamliner 787, tandis qu’Arkia propose environ 5 vols hebdomadaires en haute saison. Air France, de son côté, exploite un vol quotidien en Boeing 777-300. Ce sont ainsi 6 à 7 rotations par jour et plusieurs milliers de passagers qui transitent dans chaque sens.
“Personne ne veut fermer une route aussi rentable”, confient des acteurs du secteur. “Mais les événements récents sont inquiétants et doivent être pris au sérieux.”

Des tensions qui dépassent le secteur aérien
Les inquiétudes se renforcent après les informations sur le refus de la France de renouveler les visas des agents de sécurité israéliens employés par El Al à Paris. Comme ils sont contractuellement liés à l’État d’Israël, la compagnie renvoie la responsabilité au ministère des Affaires étrangères, qui indique que l’ambassade à Paris traite le dossier.

Pour un responsable interrogé : “Quand la direction politique française souffle sur les braises et que le président Macron s’empresse de soutenir l’Australie dans sa reconnaissance d’un État palestinien, il ne faut pas s’étonner de voir des répercussions dans des secteurs pourtant éloignés des négociations diplomatiques. El Al paie le prix d’avoir un drapeau israélien sur sa dérive.”

Une sécurité en question
Si la situation venait à engendrer une menace directe pour la sécurité des vols israéliens vers la France, l’impact serait immédiat. L’annulation de vols pour raisons sécuritaires, particulièrement dans le climat actuel en Europe, serait un tournant qui pourrait remettre en cause la pérennité de la ligne.

Un enjeu touristique et économique
Outre l’aspect sécuritaire, ce sont aussi les échanges humains et économiques qui seraient affectés. Le flux touristique bilatéral, vital pour les deux pays, subirait un coup dur. La ligne Tel-Aviv–Paris est un pilier pour les familles franco-israéliennes, les voyageurs d’affaires et les échanges culturels. La fragiliser reviendrait à affaiblir un lien historique, au bénéfice indirect des campagnes de boycott anti-israéliennes.

Pour l’heure, compagnies et autorités espèrent que les incidents récents resteront isolés. Mais la tendance à la dégradation des relations franco-israéliennes inquiète : si elle s’installe, elle pourrait transformer un simple couloir aérien en nouvel otage de la diplomatie.

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