Violation des regles ? Pourquoi la chanson israĂ©lienne est interdit par l’Union europĂ©enne mais pas l’Ukraine ?

Mercredi, on a appris que l’Union europĂ©enne de radiodiffusion allait rejeter la chanson israĂ©lienne « October Rain » comme Ă©tant politique.

Personne n’a encore entendu la chanson, mais l’Union europĂ©enne de radiodiffusion a le droit de demander les paroles Ă  l’avance. La direction de Kan est intransigeante et est prĂȘte Ă  annuler la participation d’IsraĂ«l Ă  l’Eurovision si l’UER « coupe » finalement la chanson.

Le Ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, va concourir et envoie une lettre dans laquelle il Ă©crit que « le Concours Eurovision de la Chanson reprĂ©sente plus que toute autre chose le pouvoir de la culture et de la musique » et qu’il estime qu’ils « continueront Ă  remplir un rĂŽle important » Ă  l’abri de toute manƓuvre ou considĂ©ration politique.

Channel 12 publie enfin quelques lignes de la chanson.

« Il n’y a plus d’air Ă  respirer, nulle part, je pars jour aprĂšs jour. » La derniĂšre phrase de la chanson fait rĂ©fĂ©rence aux morts : « Ce sont tous de bons enfants. » Également dans l’une des phrases, le mot « Flowers » est utilisĂ©. Le public israĂ©lien sait qu’il s’agit d’un terme utilisĂ© par Tsahal pour dĂ©signer les blessĂ©s, mais ce n’est pas clair pour le public europĂ©en.

La proposition exprimĂ©e par Yaniv Dornbusch Ă  propos de Walla est que l’absence d’IsraĂ«l Ă  la compĂ©tition cette annĂ©e est une bouĂ©e de sauvetage Ă  la fois pour IsraĂ«l et pour la compĂ©tition.

Commençons par le fait que Malmö en SuĂšde est une ville musulmane. Ce n’est pas une exagĂ©ration : prĂšs de la moitiĂ© de la population est musulmane.

Cela signifie que la compĂ©tition devra faire face Ă  de fortes protestations et que la dĂ©lĂ©gation israĂ©lienne devra ĂȘtre gardĂ©e par un grand nombre de forces de sĂ©curitĂ©.

Les noms des juges de la finale sont connus et il est difficile d’imaginer que quiconque veuille risquer sa santĂ© et donner des notes Ă©levĂ©es Ă  IsraĂ«l.

Sinon, IsraĂ«l n’accepte pas de changer les paroles de la chanson, repart la tĂȘte haute et Eden Golan devient une hĂ©roĂŻne nationale et interprĂšte cette chanson partout et pas seulement en IsraĂ«l, puisque le scandale profite toujours Ă  l’Ɠuvre.

Les rĂ©clamations contre la chanson pourraient ĂȘtre lĂ©gitimes si une recherche rapide dans l’histoire des chansons du concours europĂ©en de chant ne rĂ©vĂ©lait pas un simple fait : il ne s’agit pas d’une violation des rĂšgles du concours, mais d’une hypocrisie.

L’exemple le plus clair nous vient de 2016, lorsque la chanteuse ukrainienne Jamala, qui a interprĂ©tĂ© « 1944 », a chantĂ© la chanson la plus politique qui soit, y a ajoutĂ© les sons d’un bĂ©bĂ© qui pleure – et a mĂȘme gagnĂ©. Elle chante alternativement en anglais et en tatar : « Quand des Ă©trangers viennent, ils viennent chez vous, ils tuent tout le monde et disent ‘nous ne sommes pas coupables, non coupables’/OĂč es-tu, crie l’humanitĂ©/Tu te prends pour des dieux, mais ils sont tous morts, n’avale pas mon Ăąme, toi ton Ăąme ». Dans le refrain, elle poursuit : « Je n’ai pas pu y passer ma jeunesse, parce que tu m’as volĂ© ma paix. »

L’Ukraine est connue pour ses critiques Ă  l’égard de la Russie, lorsqu’en 2007 le chanteur Vorka Sadotka a interprĂ©tĂ© la chanson « Dancing Lasha Tumbai », peut-ĂȘtre le plus grand succĂšs sorti du pays dans le cadre de la compĂ©tition. Dans la chanson, il chante « I Wanna See Lasha Tombay », qui en traduction libre signifie « au revoir la Russie » – et il l’a fait jusqu’à la deuxiĂšme place.

Et s’il s’agit de l’Ukraine, comme tout le monde s’en souvient, en 2022, elle a Ă©galement envoyĂ© une chanson politique, alors que, comme IsraĂ«l cette annĂ©e, tout Ă©tait sujet Ă  interprĂ©tation. La chanson, diffusĂ©e l’annĂ©e oĂč la Russie a envahi le pays, raconte l’histoire d’une femme nommĂ©e Stefania et des bombardements russes. La chanson est pleine d’allusions et les tĂ©lĂ©spectateurs amateurs Ă©taient divisĂ©s sur la question de savoir s’il s’agissait ou non d’une chanson politique.

En fin de compte, le syndicat n’a pas disqualifiĂ© la chanson, qui a remportĂ© le concours avec une marge considĂ©rable sur la deuxiĂšme place. L’annĂ©e suivante, le concours de l’annĂ©e derniĂšre n’a pas eu lieu en Ukraine Ă  cause de la guerre, et il a finalement eu lieu Ă  Liverpool, au Royaume-Uni (qui est arrivĂ© en deuxiĂšme place).


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
© 2025 – Tous droits rĂ©servĂ©s