Selon un vaste rapport du Wall Street Journal, l’armée israélienne mène depuis plusieurs semaines une guerre souterraine d’une intensité rarement dévoilée, visant à neutraliser les derniers bastions du Hamas à Rafah. Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur en octobre sous médiation américaine, entre 100 et 200 terroristes du Hamas ont été piégés dans les tunnels sous le sud de la bande de Gaza. Une part importante de ces combattants est déjà morte, tandis que d’autres demeurent acculés, incapables de se rendre ou de remonter à la surface sans être immédiatement capturés ou éliminés. Israël poursuit ainsi une méthode combinée : destruction systématique des tunnels par explosifs, inondation de sections entières et cartographie approfondie des zones souterraines encore tenues par le Hamas.
D’après les informations publiées, les forces de Tsahal concentrent une partie de leurs efforts dans l’est de Rafah. Dans cette zone, des équipes spécialisées utilisent des machines de forage capables d’atteindre les galeries souterraines à différents niveaux de profondeur. Une fois les tunnels localisés, des charges explosives sont déployées pour provoquer leur effondrement contrôlé. La manœuvre est complexe, car elle doit simultanément neutraliser les infrastructures du Hamas tout en évitant des dommages sur la surface où évoluent les forces terrestres. Les ingénieurs de combat travaillent en coordination étroite avec les unités de renseignement, qui analysent chaque segment de la carte souterraine partiellement connue.
Lorsque le cessez-le-feu a débuté, Israël estimait que 100 à 200 terroristes étaient encore retranchés dans les tunnels. De son côté, le Hamas affirme publiquement qu’entre 60 et 80 combattants s’y cachent toujours. Ces chiffres ne sont pas confirmables de manière indépendante, mais il est généralement admis que la pression militaire israélienne a considérablement réduit la marge de manœuvre des cellules du Hamas. Dans certaines zones, l’armée israélienne a recours à une technique plus rare : l’inondation partielle des tunnels. Selon un haut responsable militaire cité par le journal, ce procédé vise à pousser les terroristes acculés vers les sorties, où ils sont immédiatement confrontés aux forces israéliennes.
Ce combat souterrain, invisible à la surface, représente un affrontement total. Pour les terroristes encore retranchés, il s’agit d’un choix tragique entre une mort lente sous terre – par manque d’air, effondrement, noyade ou explosions – ou une fuite extrêmement périlleuse vers les zones contrôlées par le Hamas. Les observateurs décrivent une situation de siège absolu, dans laquelle chaque mouvement est risqué et où les marges de survie diminuent quotidiennement. Ce face-à-face continue malgré la suspension générale des combats dans de nombreuses parties de Gaza, ce qui illustre la spécificité stratégique de Rafah dans la lutte contre le Hamas.
Aux États-Unis, plusieurs responsables espéraient qu’une gestion réussie de la question des tunnels de Rafah pourrait constituer un modèle pour le désarmement éventuel du Hamas par voie diplomatique. Selon des sources arabes et un responsable américain cité par le Wall Street Journal, Washington voyait dans ce dossier une occasion de tester un mécanisme futur de pacification progressive. Mais cette perspective s’est heurtée à la réalité des affrontements. L’existence continue de combats actifs et le refus du Hamas de se retirer ou de négocier ont transformé ces tunnels en obstacle majeur aux discussions internationales. De nombreux gouvernements hésitent désormais à envoyer de l’aide financière ou humanitaire à Gaza, craignant que l’argent, les infrastructures ou les équipes déployées ne se retrouvent au milieu d’un terrain encore instable et dangereux.
Les tunnels de Rafah ne datent pas d’hier : le Hamas a commencé à les creuser il y a une vingtaine d’années. Avec le temps, ces boyaux se sont transformés en réseau complexe composé de ramifications profondes, de caches d’armes, de zones de vie, de postes de commandement et de passages internes permettant au Hamas de se déplacer sans être repéré. Malgré la maîtrise complète de la surface par Tsahal depuis plusieurs semaines, l’armée reconnaît qu’elle ne parvient toujours pas à cartographier entièrement la totalité du réseau souterrain. Un haut responsable militaire israélien a déclaré au journal que le Hamas avait perfectionné, au fil des années, des techniques de camouflage et de construction qui rendent la localisation exacte des tunnels particulièrement difficile.
Dans ce contexte, l’armée israélienne adopte une stratégie progressive : fermeture des tunnels identifiés, destruction systématique des infrastructures accessibles et maintien d’une pression permanente. Selon les analystes militaires, cette campagne d’inondation et d’effondrement vise non seulement à éliminer les terroristes encore présents, mais également à empêcher une réutilisation des tunnels à l’avenir. Chaque section neutralisée est un segment du réseau du Hamas qui disparaît à jamais, réduisant ainsi la capacité opérationnelle de l’organisation.
Cette confrontation souterraine constitue l’un des derniers fronts actifs où le Hamas dispose encore d’une capacité de résistance. Pour Israël, la neutralisation totale du réseau de Rafah représente un objectif stratégique fondamental, nécessaire pour empêcher la reconstitution militaire de l’organisation.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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