Washington avertit Bagdad : Israël pourrait lancer sous peu une opération massive au Liban

Un message diplomatique inhabituellement direct a été transmis aujourd’hui au gouvernement irakien : selon un reportage de la chaîne saoudienne Al-Hadath, confirmé en partie par des sources régionales citées par Walla News, l’envoyé américain pour le Liban et la Syrie, Tom Barak, a averti Bagdad qu’Israël se prépare potentiellement à une opération militaire d’envergure contre le Hezbollah.
Source : https://news.walla.co.il

Cet avertissement constitue l’un des signaux les plus clairs depuis des mois quant à la possibilité d’une escalade à la frontière nord. Les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, sont désormais pleinement engagés dans le dossier libanais, notamment après l’élimination, la semaine dernière, de Haitham Ali Tabatabai, chef d’état-major militaire du Hezbollah, tué lors d’une frappe ciblée à Beyrouth.


Un message sans ambiguïté : Israël pourrait frapper jusqu’au désarmement total

Selon Al-Hadath, l’émissaire américain a prévenu Bagdad que l’opération qu’Israël envisage ne serait pas limitée à des frappes ponctuelles, mais pourrait se prolonger jusqu’à un objectif que Jérusalem évoque de plus en plus ouvertement : le démantèlement total de l’arsenal militaire du Hezbollah.

Le message américain précise également une ligne rouge très ferme :
➡️ Si les milices pro-iraniennes basées en Irak interviennent au profit du Hezbollah, Israël ripostera directement sur le sol irakien.

Cette mise en garde ne laisse aucune ambiguïté sur l’implication de Washington. Il s’agit d’un signal adressé tant à l’Iran qu’aux factions chiites irakiennes, afin de prévenir une extension du conflit.


Tensions croissantes au Nord : l’armée israélienne prépare le terrain

Cet avertissement intervient alors que les forces israéliennes poursuivent leurs opérations le long du front libanais. Au cours du week-end, le général Rafi Milo, commandant du Commandement Nord, a effectué une tournée près du Golan et de la frontière libanaise. Ses déclarations donnent une idée claire de l’état d’esprit opérationnel :

« Nous ne pouvons pas attendre. Nous devons prendre l’initiative. Nous empêcherons l’enracinement du terrorisme à nos frontières, et nous continuerons d’agir pour neutraliser les menaces avant qu’elles n’émergent », a-t-il affirmé.

Les unités opérant dans la zone, notamment la brigade 55 autour du secteur de Beit Jann, ont intensifié leur activité afin d’empêcher la reconstitution des capacités offensives du Hezbollah.


L’après-Tabatabai : un Hezbollah affaibli, mais défiant

La frappe israélienne qui a éliminé Haitham Ali Tabatabai, considéré comme l’un des cerveaux de la stratégie militaire du Hezbollah, a secoué l’organisation. Le ministère libanais de la Santé a confirmé la mort de cinq personnes lors de l’attaque à Beyrouth, ainsi que 28 blessés.

Dans les jours qui ont suivi, la défense aérienne israélienne est passée à un niveau d’alerte supérieur, anticipant une possible salve de roquettes, de drones ou d’unités d’élite du Hezbollah cherchant à répliquer.

Pourtant, certains responsables israéliens estiment que le mouvement chiite hésitera à répondre, affaibli et encore sous le choc. D’autres jugent qu’une réaction, même limitée, demeure probable — ce qui pourrait précipiter l’escalade qu’évoque désormais sans détour l’émissaire américain.


Le Hezbollah promet une réponse : “Nous choisirons le moment”

Lors de son discours de vendredi, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem, a adressé une menace directe à Israël :
« Nous avons le droit de répondre, et nous déciderons du moment et de la manière. »

Selon lui, la frappe israélienne avait pour objectif de “briser le moral de la résistance” et de “semer la confusion”. Il a décrit Tabatabai comme un “acteur critique dans la gestion du champ de bataille et dans la reconstruction des capacités de l’organisation”.

Et surtout, Qassem a insisté sur ce qu’il considère comme une nouvelle réalité régionale :
« Nous sommes sur un champ de bataille ouvert, où l’ennemi agit avec l’aide des renseignements américains, arabes et internationaux. Nous poursuivrons la résistance. »

Ces déclarations, loin d’apaiser les tensions, renforcent l’hypothèse d’un cycle d’attaques et de contre-attaques susceptible de se transformer en conflit régional.


Bagdad au centre du jeu : les milices irakiennes sous surveillance

Les groupes miliciens irakiens alignés sur l’Iran — notamment Kataeb Hezbollah et Harakat al-Nujaba — ont déjà mené plusieurs attaques contre des cibles américaines ou israéliennes par le passé. Washington considère que leur implication pourrait déclencher une réponse israélienne “d’une sévérité jamais vue”.

C’est dans ce contexte que le message américain prend tout son sens :
➡️ empêcher à tout prix une jonction stratégique entre le front libanais et les milices irakiennes.
➡️ isoler le Hezbollah pour éviter une conflagration régionale.

L’administration Trump cherche à limiter l’influence iranienne dans la région — une ligne politique cohérente avec la « stratégie de pression maximale » qui marque son second mandat.


Vers un embrasement régional ?

Les semaines à venir seront décisives. Plusieurs facteurs convergent :

  • Le Sud-Liban reste une zone d’affrontements quotidiens.
  • Le Hezbollah tente de reconstruire ses capacités tout en absorbant le choc de la perte de Tabatabai.
  • Israël augmente sa présence, consolidant ses positions stratégiques le long de la frontière.
  • Les Américains, désormais ouverts sur leur soutien aux initiatives israéliennes, cherchent à verrouiller les marges d’intervention des milices pro-iraniennes.

Dans ce contexte, la moindre erreur d’appréciation pourrait déclencher un cycle d’événements irréversibles.


Conclusion : un message américain qui prépare le terrain

L’avertissement transmis par Washington est plus qu’une simple note diplomatique : c’est un signal stratégique destiné à façonner l’environnement avant une possible opération israélienne. En avertissant Bagdad, les États-Unis cherchent à prévenir une réaction en chaîne qui embraserait la région.

Face à un Hezbollah affaibli mais toujours menaçant, et un Israël déterminé à rétablir la sécurité à sa frontière, le risque d’une opération majeure n’a jamais été aussi élevé depuis des mois.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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