Washington resserre les rangs avec Israël : une délégation américaine de haut niveau à Kiryat Gat

Alors que les tensions persistent à Gaza et à la frontière libanaise, une délégation de responsables américains s’est rendue hier en Israël pour une visite à forte portée stratégique. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a accueilli à Kiryat Gat le commandant du CENTCOM, l’amiral Brad Cooper, accompagné de plusieurs hauts responsables du Pentagone et du Département d’État. L’objectif : coordonner la sécurité régionale et s’assurer du respect du cessez-le-feu tout en préservant la liberté d’action de Tsahal.

Une coopération militaire qui s’intensifie

Selon les médias israéliens, cette visite s’inscrit dans une série de consultations étroites entre Washington et Jérusalem après la recrudescence des tirs au nord et les signaux d’activité du Hamas à Gaza.
L’amiral Cooper, chef du Central Command américain — responsable de la zone englobant le Moyen-Orient —, a tenu une réunion de travail avec le chef d’état-major de Tsahal,  et le ministre de la Défense.

Lors de cette rencontre, les parties ont examiné la mise en œuvre de l’accord de stabilisation internationale dans la bande de Gaza, négocié par Washington et Doha, ainsi que les mesures de dissuasion à l’égard du Hezbollah et de l’Iran.
Une source militaire israélienne a confié au site Walla! :

« Cette visite n’est pas protocolaire. Elle vise à montrer que la coordination stratégique avec les États-Unis reste totale, et que la sécurité d’Israël demeure une priorité américaine. »

Un contexte diplomatique tendu

Quelques heures avant cette rencontre, un haut responsable américain déclarait à Al Jazeera :

« Nous suivons de près la situation à Gaza ; nous ne voulons pas que la violence conduise à une reprise du conflit. »

Cette phrase, largement commentée à Jérusalem, reflète une inquiétude croissante à Washington : la crainte que les accrochages récents à Beit Lahia et dans le nord de Gaza fassent dérailler l’accord de cessez-le-feu conclu sous médiation américaine.
Pour le gouvernement israélien, cette prudence américaine n’implique pas un affaiblissement du soutien militaire, mais plutôt une volonté de préserver l’équilibre diplomatique nécessaire à la présence d’une force internationale de stabilisation sur le terrain.

Une alliance militaire consolidée

Le bureau du Premier ministre a publié un communiqué affirmant que la visite de l’amiral Cooper « témoigne de la solidité des liens stratégiques entre Israël et les États-Unis, fondés sur des valeurs communes et sur la lutte contre le terrorisme ».
Netanyahou a remercié Washington pour son rôle dans « la défense de la stabilité régionale » et a insisté sur la nécessité de maintenir une coopération opérationnelle face aux menaces combinées du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran.

Depuis 2023, le CENTCOM et Tsahal ont intensifié leurs exercices conjoints — notamment les manœuvres « Juniper Oak » et « Noble Dina » — et partagé des capacités de renseignement avancées, notamment sur le trafic d’armes iranien via la Syrie et la mer Rouge.

Un officier supérieur israélien cité par Israel Hayom résume l’état d’esprit :

« Ce partenariat militaire est vital. Israël peut se défendre seul, mais l’appui logistique, technologique et diplomatique américain reste un multiplicateur de puissance. »

Une coordination face à l’Iran et au Hezbollah

L’entretien de Kiryat Gat a aussi porté sur la situation au Liban-Sud, après les récentes frappes de Tsahal à Blida et Al-Mahmoudiya contre des positions du Hezbollah.
Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien au « droit d’Israël à se défendre », tout en appelant à éviter une escalade avec le Liban.
Selon un communiqué de la Maison-Blanche, la délégation américaine « a réitéré l’engagement du président Trump à renforcer la défense d’Israël et à empêcher l’Iran de déstabiliser la région ».

À ce titre, les discussions ont inclus un plan de modernisation des systèmes de défense aériens israéliens, notamment l’interopérabilité entre le Dôme de fer, le David’s Sling et le système américain Patriot PAC-3.

Une visite hautement symbolique

Le choix de Kiryat Gat n’est pas anodin. La ville abrite l’un des centres de commandement israélo-américains conjoints, installé après la guerre de 2023 pour assurer la liaison tactique entre Tsahal et le CENTCOM.
Ce quartier général, décrit par les observateurs comme un « mini-Pentagone », coordonne les opérations de cybersécurité, les frappes de précision et les transferts d’armement sensibles.

En arrière-plan, cette visite sert aussi de message à Téhéran : malgré les tensions internes américaines, l’alliance Israël–États-Unis reste solide et active.

Conclusion

Dans un Moyen-Orient en recomposition permanente, la visite de l’amiral Brad Cooper à Kiryat Gat illustre la résilience du partenariat stratégique entre Jérusalem et Washington.
Au-delà des discours sur la retenue, les États-Unis confirment qu’ils demeurent le principal garant de la supériorité militaire israélienne, un pilier indispensable de la stabilité régionale.
Face à l’Iran qui se réarme, au Hezbollah qui teste les limites, et à la menace permanente du terrorisme à Gaza, cette alliance n’est pas seulement tactique : elle est existentielle.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés