Yaïr Lapid fustige l’opération terrestre à Gaza : « On ne part pas en guerre sans définir des objectifs »

Au moment où Tsahal intensifie sa manœuvre terrestre dans la bande de Gaza, la voix de l’opposition israélienne se fait entendre. Invité du plateau de Ynet, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a dénoncé mardi une opération lancée « sans vision politique claire » et sans cap stratégique défini.

« Je n’ai jamais entendu parler d’une opération militaire qui n’ait pas d’objectif politique », a-t-il martelé, mettant en cause la gestion du gouvernement Netanyahou. « On envoie l’armée se battre à Gaza, des soldats et des otages vont être tués, et personne ne comprend quelle est la finalité », a ajouté le dirigeant de Yesh Atid, avant de conclure : « Un État ne peut pas entrer dans une bataille censée durer jusqu’à l’année prochaine sans définir d’objectifs. Mais avec ce gouvernement, tout semble possible ».

Ses propos visent directement l’absence de communication précise du cabinet israélien sur les buts de guerre au-delà de la formule récurrente : « détruire le Hamas ». Lapid souligne ce qu’il perçoit comme un vide politique : aucune réflexion affichée sur l’après-conflit, sur la gouvernance de Gaza une fois les infrastructures du Hamas démantelées, ni sur les contours d’une sécurité durable pour Israël.

Ce discours critique tranche avec la ligne officielle, selon laquelle l’opération doit se poursuivre « aussi longtemps que nécessaire » pour neutraliser les capacités militaires du Hamas et ramener les otages. Mais il reflète une inquiétude plus large, déjà exprimée par des familles de captifs réunies dans le Forum Tikva, qui exigent une victoire totale et des objectifs explicites pour ne pas exposer les soldats « en vain ».

Lapid joue ici la carte d’une opposition responsable, soucieuse de rappeler que l’armée n’est pas une fin en soi mais un outil au service d’un projet politique. Son intervention révèle aussi une fracture : alors que le gouvernement met en avant l’unité nationale et la fermeté militaire, une partie de l’opinion réclame davantage de transparence et un horizon politique défini.

Dans le contexte d’une guerre qui s’annonce longue, ses paroles font écho à un dilemme stratégique majeur : sans plan clair pour « l’après-Hamas », Israël risque de s’enliser dans une confrontation sans fin, où la victoire militaire resterait inachevée faute d’avoir pensé la suite.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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