Les réseaux sociaux israéliens se sont enflammés ce week-end après la diffusion d’une vive confrontation verbale entre l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant et plusieurs utilisateurs l’accusant de négligence durant son mandat. Au cœur de cette tempête numérique : une “omission stratégique” présumée, qui, selon ses détracteurs, aurait indirectement conduit à la mort de soldats israéliens lors d’opérations récentes.

La controverse a éclaté à la suite de la publication d’un fil sur X (anciennement Twitter), accusant Galant d’avoir ignoré des avertissements de l’état-major à propos d’une zone opérationnelle jugée hautement risquée. Les échanges, de plus en plus virulents, ont culminé avec l’intervention directe de l’ancien ministre lui-même, qui a qualifié ces accusations de « manipulations politiques » et affirmé que toutes ses décisions avaient été prises “en coordination avec les chefs militaires et dans l’intérêt de la sécurité nationale.”

Mais pour les commentateurs, ce débat dépasse le cas individuel de Galant. Il met en lumière la complexité et la pression du rôle de ministre de la Défense en Israël, un poste où chaque décision – ou absence de décision – peut avoir des conséquences humaines immédiates. Dans un pays où l’armée est omniprésente dans la vie publique, les fautes perçues dans la gestion opérationnelle ou logistique peuvent rapidement se transformer en tempêtes politiques.

D’après des sources proches du ministère, les faits en question remonteraient à plusieurs mois, dans le cadre d’une opération de surveillance à la frontière nord. Les familles de soldats concernés n’ont pas publiquement accusé Galant, mais certaines ONG de défense des soldats ont exprimé leur frustration face à un manque supposé de transparence dans la chaîne de commandement. Ces critiques, bien que minoritaires, trouvent un écho dans une population israélienne très attachée à la sécurité de ses troupes.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Le bureau de Galant a publié un communiqué affirmant que toutes les décisions militaires avaient été prises sur la base des renseignements disponibles à ce moment, en concertation avec l’état-major, et que “tenter de réécrire l’histoire pour des raisons partisanes n’est ni juste ni utile à la mémoire des soldats tombés”.

Cette polémique survient alors que le système politique israélien reste sous tension, notamment en raison des débats sur la réforme judiciaire, des tensions sécuritaires au nord et au sud, et d’une opinion publique partagée entre loyauté envers l’institution militaire et exigence de comptes.

L’affaire Galant pose une question plus large : où commence et où s’arrête la responsabilité politique dans une démocratie confrontée à une menace constante ? Peut-on raisonnablement exiger de ses dirigeants une perfection stratégique dans l’incertitude du terrain ? Ou bien faut-il accepter qu’en matière de défense, certains risques sont inévitables, même tragiques ?

Le débat reste ouvert, mais une chose est sûre : les décisions prises au sommet de l’État seront désormais scrutées à la loupe – non seulement par les médias, mais aussi par une population de plus en plus informée et connectée.