Yom Hazikaron : La cérémonie pour les familles israéliennes et palestiniennes se tiendra également cette année

La cĂ©rĂ©monie conjointe entre israĂ©liens et palestiniens trĂšs controversĂ©e pour beaucoup d’israĂ©liens Ă  Yom Hazikaron aura lieu ce soir (mardi), les Palestiniens participeront Ă©galement aux cĂŽtĂ©s des IsraĂ©liens qui ont perdu un de leurs enfants. Cette initiative choque et reçoit beaucoup de critiques, peut-ĂȘtre mĂȘme plus que les participants israĂ©liens. Dans la sociĂ©tĂ© palestinienne oĂč l’on s’attend Ă  se rĂ©jouir, au moins extĂ©rieurement, de la mort d’un parent et Ă  exiger vengeance, ils assisteront Ă  un service commĂ©moratif aux cĂŽtĂ©s des proches des soldats de Tsahal (et non de terroristes) tombĂ©s pour Israel .

La cĂ©rĂ©monie conjointe du jour du Souvenir du Forum des familles endeuillĂ©es, israĂ©lien et palestinien se tiendra en parallĂšle, en IsraĂ«l et dans les territoires, et devrait l’atteindre physiquement, en dehors des participants sur Zoom, selon les estimations des organisateurs avec environ 800 IsraĂ©liens.

En plus des Israéliens, environ 150 Palestiniens participeront également. « Les Palestiniens, dont les proches ont été tués par des soldats de Tsahal, sont parfois sévÚrement critiqués par le public palestinien pour avoir choisi de marquer le jour du Souvenir israélien et de coopérer avec les familles des martyrs israéliens.

Le frĂšre de Muhammad al-Ba’u a Ă©tĂ© tuĂ© en 2002 par des soldats de Tsahal. » Au village de Halhul dans la rĂ©gion d’HĂ©bron, oĂč il vivait. Depuis qu’il a rejoint le Forum des familles, il assiste Ă  la cĂ©rĂ©monie depuis plus de 15 ans. « Mon pĂšre a rejoint le forum et au dĂ©but j’étais contre. Il m’a fallu prĂšs de deux ans pour me rendre Ă  la confĂ©rence du forum, j’ai vu des familles israĂ©liennes endeuillĂ©es et entendu des histoires. C’était la premiĂšre fois de ma vie que j’entendais une mĂšre israĂ©lienne parler de la perte de son fils. Je me suis dit – Je dois ĂȘtre Ă  cet endroit, pour transmettre le message de rĂ©conciliation et de paix. »

Il ne nie pas qu’il y ait une grande difficultĂ© dans sa participation en tant que Palestinien. « Il y a beaucoup de gens dans la sociĂ©tĂ© palestinienne qui disent : ‘Comment pouvez-vous, en tant que Palestinien, participer Ă  une telle cĂ©rĂ©monie, Ă  propos des soldats israĂ©liens qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s, et aller vous tenir aux cĂŽtĂ©s des Juifs ? Peut-ĂȘtre qu’un de ces soldats a tuĂ© votre fils ?’. On m’a toujours dit ces choses. Il y a de l’opposition Ă  participer Ă  une cĂ©rĂ©monie commune. Cependant, le frĂšre dit : « Que voulons-nous dire dans une telle cĂ©rĂ©monie entre IsraĂ©liens et Palestiniens ? Nous voulons vivre sans violence, sans mort.

Le frĂšre de Waji Tamizi du village d’Idna dans la rĂ©gion d’HĂ©bron a Ă©tĂ© tuĂ© par des tirs de Tsahal il y a plus de 30 ans, alors qu’il avait 13 ans, lors d’affrontements dans le village oĂč il vivait. Mais il fait aussi rĂ©fĂ©rence au fait que dans la sociĂ©tĂ© palestinienne la pratique est d’exiger vengeance suite Ă  la mort d’un Palestinien. Mais si vous suivez cette esprit de guerre, cela n’aide personne. Mon frĂšre ne reviendra pas Ă  la vie, si ce n’est ajoutĂ© juste plus de haine. C’est quelque chose qui est Ă  contre-courant, mais il y a aussi beaucoup de gens qui pensent diffĂ©remment. Jusqu’à quand ?! ».

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L’un des grands symboles qui est particuliĂšrement rĂ©pandu dans les mĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux palestiniens est la mĂšre du martyr, la mĂšre du Palestinien tuĂ©. Dans de nombreux cas, la mĂšre peut ĂȘtre vue heureuse devant les camĂ©ras Ă  propos de la mort de son fils et se vante qu’il est mort comme un martyr, aprĂšs avoir assassinĂ© des IsraĂ©liens. Le fils de Bushra Awad, du village de Beit Omer dans la rĂ©gion d’HĂ©bron, a Ă©tĂ© tuĂ© lors d’affrontements dans le village suite Ă  la dĂ©molition d’une maison alors qu’il avait 17 ans. Ces derniĂšres annĂ©es, elle a Ă©galement participĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie conjointe. Elle pense que cette joie de la mort n’est que pour les camĂ©ras : « Tout est juste devant les mĂ©dias, si vous allez chez le martyr – vous voyez comment ils sont derriĂšre la camĂ©ra, personne ne veut perdre son fils ou frĂšre ou soeur. »

MalgrĂ© ces choses, Bushra dit qu’elle aussi a Ă©tĂ© sĂ©vĂšrement critiquĂ©e suite Ă  sa coopĂ©ration avec des mĂšres israĂ©liennes endeuillĂ©es, y compris des mĂšres de soldats de Tsahal.  »

Le service commĂ©moratif israĂ©lo-palestinien est critiquĂ© par les deux parties pour avoir mis cĂŽte Ă  cĂŽte des proches de morts israĂ©liens et palestiniens. Ayala Shalev, la directrice de la cĂ©rĂ©monie du cĂŽtĂ© israĂ©lien, tient Ă  prĂ©ciser qu’il ne s’agit pas d’une comparaison entre les cas, mais dĂ©clare Ă©galement : « La cĂ©rĂ©monie parle de l’aspect humain. Les larmes d’une mĂšre palestinienne ne sont pas diffĂ©rentes des larmes d’une mĂšre israĂ©lienne, la douleur est la mĂȘme. Ce que nous faisons ici, nous nous faisons constamment du mal, nous saignons et ça ne va nulle part. ArrĂȘtons-nous et essayons une autre voie : ‘Ici c’est possible, on fait une cĂ©rĂ©monie commune' ».

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RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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