Yossi Cohen brise le silence : « Pour qu’il y ait un vrai changement, je dois devenir Premier ministre »

ערב נר שני חג החנוכה משכן נשיא ההמדינה טקס מצטייני המוסד במעמד נשיא המדינה ראובן רובי ריבלין ראש הממשלה בנימין נתניהו ראש המוסד יוסי כהן Photo by Kobi Gideon / GPO

L’ancien chef du Mossad, Yossi Cohen, a franchi un pas supplémentaire vers la politique. Dans un podcast animé par Yasmin Lukatz, il a déclaré sans détour : « Le public pousse très fort. Pour qu’un changement réel se produise – je dois être Premier ministre ». Une phrase lourde de sens, qui confirme l’ambition d’un homme longtemps perçu comme l’un des héritiers potentiels de Benyamin Netanyahou.

Cohen, 63 ans, insiste sur la dimension « non partisane » de sa vision. « Je ne considère pas cela comme de la politique », a-t-il expliqué. « Ce poste doit être défini autrement. C’est une fonction de leadership – pas forcément politique ». Une formule qui traduit sa volonté de s’afficher comme une alternative « au-dessus des partis », dans un paysage politique israélien marqué par les divisions et l’usure des figures traditionnelles.

Du Mossad à l’arène publique

Directeur du Mossad entre 2016 et 2021, Cohen a été l’un des plus proches collaborateurs de Netanyahou. Il a supervisé plusieurs opérations spectaculaires contre l’Iran, dont le vol des archives nucléaires de Téhéran en 2018, salué à l’époque comme un coup d’éclat majeur du renseignement israélien【https://fr.wikipedia.org/wiki/Mossad】. Son image de stratège discret et efficace lui confère une aura particulière dans l’opinion, au point d’être souvent présenté comme un « Premier ministre en attente ».

Pourtant, jusqu’ici, Cohen avait évité de s’engager frontalement. Dans son cercle familial, dit-il, on l’avait longtemps exhorté à rester en retrait. « On m’a demandé de m’abstenir », confie-t-il. « Mais aujourd’hui, la maison dit en grande partie : c’est ton destin, tu n’as pas le choix ».

Une candidature qui bouleverserait la droite

Une entrée de Yossi Cohen dans la course électorale changerait profondément l’équation. Charismatique, rompu aux dossiers sécuritaires, il incarne à la fois la continuité de la ligne dure vis-à-vis de l’Iran et du Hamas, mais aussi une forme de renouveau générationnel. Contrairement aux rivaux traditionnels de Netanyahou – Gideon Saar, Avigdor Lieberman ou Benny Gantz – il n’a pas usé son capital politique dans des coalitions fragiles.

Ses partisans affirment qu’il pourrait rassembler un électorat au-delà du Likoud, séduire le centre-droit et même une partie des indécis. « C’est un produit de leadership, pas un produit politique », résume-t-il lui-même. Une manière de dire : l’homme du renseignement veut se poser en homme d’État.

L’ombre de Netanyahou

Reste la question de son rapport avec Netanyahou. Cohen a longtemps été considéré comme un protégé du Premier ministre, mais ses ambitions pourraient l’amener à s’en démarquer. Si Netanyahou reste solidement ancré au pouvoir, la figure du chef du Mossad pourrait séduire ceux qui, à droite, souhaitent préparer l’après.

Comme le souligne Infos-Israel.News, « l’émergence de Yossi Cohen ouvre un scénario inédit : un successeur possible qui ne vient pas du sérail politique mais des services secrets ». Une situation qui rappelle, dans une certaine mesure, l’ascension de figures militaires comme Ariel Sharon ou Yitzhak Rabin, capables de transformer leur prestige sécuritaire en capital politique.

Le regard international

À l’étranger, l’hypothèse d’un Premier ministre Cohen suscite déjà de l’intérêt. Washington connaît son profil : proche des réseaux trumpistes, il a joué un rôle clé dans la mise en œuvre des Accords d’Abraham【https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_d%27Abraham】. Ses liens avec les pays du Golfe pourraient constituer un atout stratégique pour Israël, au moment où la menace iranienne s’intensifie et où la guerre à Gaza redéfinit les équilibres régionaux.

Entre destin personnel et demande publique

La déclaration de Cohen marque un tournant : il ne s’agit plus de rumeurs, mais d’une volonté assumée. « Quand la date des élections sera fixée, je réfléchirai à l’opportunité de me présenter », précise-t-il, laissant la porte ouverte à une candidature calculée. Mais le message central est déjà là : Yossi Cohen se voit comme l’homme que le pays réclame.

Si la politique israélienne est souvent imprévisible, l’entrée en scène d’un ancien patron du Mossad pourrait constituer le séisme que beaucoup attendent. Dans une société traversée par la guerre, les divisions et la fatigue politique, la promesse d’un « leadership plutôt qu’une politique » pourrait séduire un électorat en quête d’autorité et de clarté.

.