Au Niger, le délai d’un mois que les putschistes avaient fixé pour que la France retire son contingent militaire du pays est expiré. Depuis le troisième jour, des manifestations citoyennes ont lieu dans la capitale Niamey, exigeant le départ des militaires français du pays. La police et l’armée sont armées et en alerte.
Des dizaines de milliers de Nigérians manifestent depuis le troisième jour, exigeant le retrait des troupes françaises avec des slogans : « A bas la France ! France, va-t-en ! Le régime militaire du Niger a lancé vendredi une nouvelle attaque contre la France, accusant les Français d' »ingérence flagrante dans les affaires intérieures du pays » et de soutenir le président déchu Mohamed Bazoum.
Après le discours de vendredi, des manifestations massives ont commencé à un rond-point proche d’une base militaire nigériane où sont stationnés des soldats français. L’armée et la police nigériennes continuent d’accroître leur présence autour de la base militaire : elles ont reçu l’ordre de surveiller tout mouvement des troupes françaises, elles ont également reçu des armes et ont reçu l’ordre d’être en état d’alerte.
Hier, le Conseil militaire a annoncé l’annulation d’un certain nombre d’accords militaires conclus avec la France par le gouvernement Bazoum, notamment concernant le déploiement d’un bataillon français de 1 500 soldats pour participer à la lutte contre le terrorisme et les groupes extrémistes.
Le Niger a également révoqué l’immunité diplomatique et le visa de l’ambassadeur de France et lui a demandé de quitter le pays, selon un arrêté du ministère de l’Intérieur publié jeudi et une décision de la Cour suprême de Niamey vendredi.
L’ambassadeur et sa famille ont eu 48 heures pour partir, mais il reste à Niamey. Ce matin, le président français Emmanuel Macron a salué le travail et le courage de l’ambassadeur.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré en réponse aux ultimatums de la junte nigérienne : « Il est notre représentant auprès des autorités légitimes du Niger. Nous ne sommes pas obligés d’obéir aux ordres d’un ministre qui n’a pas de légitimité », soulignant que la France garantit sa protection et sa sécurité et que si quelque chose arrive, elle réagira très durement.