L’ambassadeur du Liban en France a tenu une rencontre inédite avec des Juifs d’origine libanaise afin de mobiliser le soutien au Pays du Cèdre en période de grave crise économique. Il a même appelé les Juifs libanais à rentrer chez eux depuis la France, qui les avait abrités.
Le journal libanais An-Nahar a rapporté hier que des représentants de quatre générations de Juifs libanais qui ont quitté le pays principalement entre 1958 et le milieu des années 1970 ont été invités à l’ambassade du Liban près de l’Arc de Triomphe. Les Juifs libanais étaient très attachés à leur patrie, et après la création de l’État d’Israël, seuls quelques-uns ont choisi de quitter la « Suisse du Moyen-Orient » pour les kibboutzim. Seule l’approche de la guerre civile les a forcés à déménager en Europe et aux États-Unis.
…ودخل يهود لبنان إلى "سفارتهم" في باريس https://t.co/94XyBD71I4 pic.twitter.com/QzQiX1WX0q
— Annahar (@Annahar) November 4, 2021
Le journal rapporte qu’une cinquantaine de membres enthousiastes de la communauté ont été traités avec de la nourriture casher à l’ambassade. L’ambassadeur s’est entretenu avec eux en français, car beaucoup ont été emmenés du Liban alors qu’ils étaient enfants.
Les Juifs qui sont venus s’intéressaient à la question de savoir pourquoi le gouvernement libanais a ignoré la diaspora juive pendant des décennies et a soudainement commencé à les courtiser. « L’État libanais viole parfois ses responsabilités, mais maintenant il est en danger et a besoin de tous ses citoyens, quelle que soit la commu-nauté à laquelle ils appartiennent », a répondu l’ambassadeur Rami Adwan.
Il a dit aux invités qu’il y avait des pressions sur lui pour qu’il ne tienne pas cette réunion, car il pourrait y avoir des « partisans sionistes d’Israël » parmi les invités.
Le journaliste américain et chroniqueur aux affaires libanaises David Daoud, fils d’immigrants libanais, a tweeté qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une fête de bienvenue, « mais d’une tentative de jouer sur la nostalgie des Juifs libanais afin que nous puissions leur donner de l’argent ou pousser par nos gouvernements, parce que nous sommes considérés comme riches et influents. »