🔮 Nice : un rabbin agressĂ© et une synagogue visĂ©e, Christian Estrosi rĂ©clame des mesures fermes

En l’espace de vingt-quatre heures, la ville de Nice a Ă©tĂ© le théùtre de deux incidents antisĂ©mites inquiĂ©tants. Vendredi 5 septembre, un rabbin a Ă©tĂ© insultĂ© et menacĂ© en pleine rue par un touriste suisse, rapidement interpellĂ© par la police. La veille, trois militants propalestiniens avaient tentĂ© de pĂ©nĂ©trer de force dans une synagogue en plein office, avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©s. Ces Ă©vĂ©nements confirment la montĂ©e en flĂšche de l’antisĂ©mitisme en France, et ravivent les appels Ă  une riposte ferme de l’État.

Un rabbin insulté et menacé en pleine rue

Vendredi aprĂšs-midi, rue de France Ă  Nice, un rabbin a Ă©tĂ© pris Ă  partie par un touriste suisse. Selon les tĂ©moins, l’homme l’a insultĂ© et menacĂ©, profĂ©rant des propos antisĂ©mites explicites. La rĂ©action des forces de l’ordre a Ă©tĂ© rapide : moins d’un quart d’heure plus tard, le suspect Ă©tait interpellĂ© dans le tramway, aprĂšs une brĂšve tentative de fuite.

Le prĂ©fet des Alpes-Maritimes a confirmĂ© l’arrestation dans un communiquĂ© diffusĂ© sur X (ex-Twitter) : « AlertĂ©s, les policiers nationaux sont immĂ©diatement intervenus et ont procĂ©dĂ© Ă  son interpellation. Il a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă  vue. Aucune tolĂ©rance ne sera accordĂ©e dans notre dĂ©partement Ă  tout auteur d’actes ou de propos, racistes ou antisĂ©mites. »

L’affaire prend un relief particulier dans un climat national oĂč les agressions antijuives se multiplient. Elle illustre la vulnĂ©rabilitĂ© persistante des rabbins et des figures communautaires, souvent pris pour cibles parce qu’identifiables dans l’espace public.

La synagogue Beth Hadad ciblée par trois militants propalestiniens

La veille, jeudi soir, un autre Ă©pisode avait dĂ©jĂ  secouĂ© la communautĂ© juive de Nice. Trois militants propalestiniens ont tentĂ© de pĂ©nĂ©trer dans la synagogue Beth Hadad, situĂ©e rue Rossini, alors qu’une rĂ©union consacrĂ©e Ă  l’Alya — l’immigration en IsraĂ«l — Ă©tait en cours.

L’intrusion, qui aurait pu tourner au drame, a Ă©tĂ© rapidement maĂźtrisĂ©e par les forces de sĂ©curitĂ©, prĂ©sentes aux abords du bĂątiment. Les trois suspects ont Ă©tĂ© interpellĂ©s et placĂ©s en garde Ă  vue. Cet incident a suscitĂ© une profonde inquiĂ©tude parmi les fidĂšles, rappelant que les lieux de culte juifs en France restent des cibles privilĂ©giĂ©es pour les militants extrĂ©mistes.

Christian Estrosi hausse le ton

Face Ă  ces deux affaires successives, le maire de Nice, Christian Estrosi, a Ă©levĂ© la voix. « Face Ă  l’explosion des actes et comportements antisĂ©mites, j’exige des mesures immĂ©diates, fermes et exemplaires de la part de l’État. La RĂ©publique doit protĂ©ger nos concitoyens juifs, sans faiblesse », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Estrosi a Ă©galement adressĂ© un message personnel au rabbin agressĂ© pour lui exprimer sa solidaritĂ© et « lui dire ma dĂ©termination Ă  combattre avec toute mon Ă©nergie, l’antisĂ©mitisme ». Le maire de Nice, habituĂ© Ă  se positionner comme un dĂ©fenseur actif de la sĂ©curitĂ©, veut faire de cet Ă©pisode un Ă©lectrochoc national.

Une vague antisémite nationale

Ces incidents ne sont pas isolĂ©s. Depuis le massacre du 7 octobre en IsraĂ«l, l’antisĂ©mitisme a explosĂ© en France. Selon les chiffres du ministĂšre de l’IntĂ©rieur, plus de 646 actes antisĂ©mites ont Ă©tĂ© recensĂ©s pour le seul premier semestre 2025, un record historique【source : AntisĂ©mitisme – WikipĂ©dia】.

Menaces, insultes, agressions physiques, mais aussi dĂ©gradations de synagogues et profanations de cimetiĂšres : le spectre de la haine touche toutes les dimensions de la vie juive française. À Paris comme Ă  Lyon, Ă  Marseille comme Ă  Toulouse, la vigilance est maximale autour des Ă©coles et des lieux de culte.

La responsabilité des mouvements propalestiniens radicaux

Les autoritĂ©s dĂ©noncent de plus en plus le rĂŽle de certains collectifs propalestiniens radicaux. DerriĂšre le prĂ©texte de la « solidaritĂ© » avec Gaza, ces groupes diffusent une propagande qui dĂ©rape rĂ©guliĂšrement vers la haine des Juifs. Les slogans entendus lors des manifestations — « IsraĂ«l assassin », « Du fleuve Ă  la mer » — alimentent un climat oĂč l’agression d’un rabbin ou la tentative d’intrusion dans une synagogue deviennent des passages Ă  l’acte « lĂ©gitimĂ©s » dans l’esprit de certains.

« C’est une importation directe du conflit israĂ©lo-palestinien dans nos rues », analyse un responsable de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. « Mais il ne faut pas s’y tromper : derriĂšre la façade politique, c’est bien l’antisĂ©mitisme le moteur. »

La peur au quotidien pour les Juifs de France

Pour la communautĂ© juive de Nice, comme pour l’ensemble des Juifs de France, la rĂ©pĂ©tition de ces incidents nourrit un climat d’angoisse. « Nous avons peur pour nos enfants, peur d’aller Ă  la synagogue, peur mĂȘme de porter une kippa dans la rue », tĂ©moigne un fidĂšle du centre Beth Hadad.

De nombreux parents hĂ©sitent Ă  inscrire leurs enfants dans des Ă©coles juives, jugĂ©es trop exposĂ©es. D’autres envisagent sĂ©rieusement l’Alya, comme le montrent les chiffres en hausse de l’Agence juive. IsraĂ«l reste perçu comme le seul refuge sĂ»r, mĂȘme au prix d’un exil forcĂ©.

Une question politique et nationale

L’affaire de Nice intervient Ă  un moment oĂč le gouvernement est pressĂ© de montrer sa fermetĂ©. Emmanuel Macron avait promis en janvier 2025 un plan national de lutte contre l’antisĂ©mitisme. Mais pour beaucoup, ces annonces restent insuffisantes. « Ce ne sont pas des discours qu’il faut, ce sont des actes », martĂšle un responsable communautaire.

Dans ce contexte, la pression exercĂ©e par Estrosi pourrait peser sur le gouvernement. L’élu niçois, connu pour ses positions sĂ©curitaires, pousse Ă  une rĂ©ponse exemplaire qui pourrait inclure des peines aggravĂ©es, une surveillance renforcĂ©e des mouvements extrĂ©mistes et un encadrement plus strict des manifestations.

Conclusion : l’antisĂ©mitisme, un dĂ©fi existentiel pour la RĂ©publique

Les deux incidents de Nice ne sont pas seulement des faits divers : ils tĂ©moignent d’une menace structurelle. L’antisĂ©mitisme en France n’est plus marginal, il est devenu un dĂ©fi central pour la RĂ©publique. En agressant un rabbin, en tentant de pĂ©nĂ©trer dans une synagogue, les auteurs de ces actes s’attaquent Ă  la libertĂ© de culte, au vivre-ensemble et Ă  la sĂ©curitĂ© nationale.

Pour IsraĂ«l, ces Ă©vĂ©nements confirment une rĂ©alitĂ© douloureuse : les Juifs d’Europe restent des cibles vulnĂ©rables. Pour la France, ils posent une question existentielle : sera-t-elle capable de protĂ©ger ses citoyens juifs et d’imposer une ligne rouge face Ă  la haine ? Comme le rappelle Christian Estrosi, « la RĂ©publique doit protĂ©ger nos concitoyens juifs, sans faiblesse ». C’est dĂ©sormais une urgence.

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