Selon le Times of Israel en langue anglaise :  » Les responsables israéliens ont crédité les efforts du Conseil de sécurité national et le ministère des Affaires étrangères pour un « affaiblissement significatif » du texte de la déclaration finale commune émise par les participants à une conférence de paix à Paris ».

Est ce vraiment le cas ? En effet, le texte est fondamentalement le même que le projet qui a été publié sur le site gauchiste Haaretz, la semaine dernière. D’une certaine façon, il est certainement mieux, ou un peu moins pire…

Voici la déclaration finale, mettant en évidence quelques modifications : ce qui a été supprimé est en rouge et ce qui a été ajouté est en  gras, quelques modifications mineures non soulignées :

I) Suite à la réunion ministérielle tenue à Paris, le 3 Juin 2016, les participants se sont réunis à Paris le 15 Janvier 2017 pour réaffirmer leur soutien à une solution juste, durable et un règlement global du conflit israélo-palestinien. Ils ont réaffirmé qu’une solution négociée avec deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, est le seul moyen de parvenir à une paix durable.

Ils ont souligné l’importance pour les parties réaffirment leur engagement à cette solution, prendre des mesures urgentes afin d’inverser les tendances négatives actuelles sur le terrain, y compris la poursuite des actes de violence et les activités de colonisation en cours, et entamer des négociations directes significatives.

Ils ont réaffirmé qu’une solution négociée à deux Etats doit répondre aux aspirations légitimes des deux parties, y compris le droit à l’indépendance et à la souveraineté des Palestiniens, et la fin de l’occupation qui commence en 1967, satisfaire les besoins de sécurité d’Israël et résoudre toutes les questions de statut permanent sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973), et également rappelé les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité du Conseil de sécurité des Nations Unies. (Projet a également mentionné  1397 (2002), 1515 (2003), 1850 (2008), les principes de Madrid (1991) et le Quatuor Feuille de route (2003) ).

Ils ont souligné l’importance de l’Initiative de paix arabe de 2002, un cadre global pour la résolution du conflit israélo-arabe, contribuant ainsi à la paix et la sécurité régionale.

Ils se sont félicités des efforts internationaux pour faire avancer la paix au Moyen Orient, y compris l’adoption de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies le 23 Décembre 2016, qui a clairement condamné les activités de colonisation, d’incitation et de tous les actes de violence et de terreur, et a appelé les deux parties à prendre des mesures pour faire avancer la solution à deux Etats sur le terrain ; les recommandations du Quartet le 1er Juillet 2016 et le Secrétaire des Etats-Unis du principe de l’ État sur la solution à deux Etats le 28 Décembre 2016.
(Projet : « Ils ont noté avec  intérêt les remarques du Secrétaire d’Etat le 28 Décembre 2016, dans laquelle il a souligné qu’aucune solution ne peut être imposée et décrit sa vision des principes pour un accord de statut final).

Ils ont noté l’importance d’aborder la situation humanitaire et sécuritaire désastreuse dans la bande de Gaza et ont appelé à des mesures rapides pour améliorer la situation. (Ce qui est nouveau).

Ils ont souligné l’importance pour les Israéliens et les Palestiniens à se conformer au droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme (Projet : « y compris la responsabilité »).

II) les participants ont souligné le potentiel pour la sécurité, la stabilité et la prospérité pour les deux parties qui pourraient résulter d’un accord de paix. Ils ont exprimé leur volonté de déployer des efforts nécessaires à la réalisation de la solution à deux Etats et contribuer sensiblement à des dispositions pour assurer la viabilité d’un accord de paix négocié, en particulier dans les domaines des incitations politiques et économiques, la consolidation des capacités palestiniennes de l’état, et le dialogue de la société civile. Ceux-ci pourraient inclure, entre autres : – un Européen (Projet: spécial) un partenariat privilégié ; d’autres incitations politiques et économiques et une participation accrue du secteur privé ; Soutien à la poursuite des efforts déployés par les parties pour améliorer la coopération économique ; la poursuite du soutien financier à l’Autorité palestinienne dans la construction de l’infrastructure pour une économie palestinienne viable ; – Soutenir et renforcer les mesures palestiniennes afin d’exercer ses responsabilités d’Etat à travers la consolidation de leurs institutions et des capacités institutionnelles, y compris pour la prestation de services ; [Projet : « soutien concret à la mise en œuvre de la stratégie de l’ État palestinien, y compris de nouvelles rencontres entre les partenaires internationaux et du côté palestinien à cet effet) »  Organisation de forums de la société civile israélienne et palestinienne, afin de renforcer le dialogue entre les parties, raviver le débat public et renforcer le rôle de la société civile des deux côtés. (ce qui est nouveau.)

III) À l’ avenir, les participants ; – Appel à [attendre] les deux parties à officiellement réaffirmer leur attachement à la solution à deux Etats, se dissociant ainsi de [et de désavouer officielles] voix qui rejettent cette solution ;

– Appeler de chaque côté pour démontrer de façon indépendante, grâce à des politiques et des actions, un véritable engagement aux solutions à deux états et éviter de mesures unilatérales qui préjugent du résultat des négociations sur les questions de statut final, (afin de rétablir la confiance et créer un chemin de retour à de véritables négociations directes, en ligne avec les recommandations du rapport du Quatuor du 1er Juillet 2016) , y compris, entre autres, sur Jérusalem, les frontières, la sécurité, les réfugiés et qu’ils ne reconnaissent pas ;

(Réaffirment qu’ils ne reconnaîtront aucune modification des lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties à travers des négociations, réaffirmant aussi qu’ils distinguent, dans leurs rapports pertinents, entre le territoire de l’ État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967) ;

– se félicitent de la perspective d’ une coopération plus étroite entre le Quartet et les membres de la Ligue arabe et d’ autres acteurs concernés pour faire avancer les objectifs de la présente Déclaration . (réaffirmer la validité de l’initiative arabe de paix et mettre en valeur son potentiel pour la stabilité dans la région) ; Comme suite à la Conférence, les participants intéressés, exprimant leur volonté d’examiner les progrès accomplis, et décideront de se réunir à nouveau avant la fin de l’année afin pour soutenir les deux côtés pour faire avancer la solution à deux Etats par la négociation. La France informe les parties sur le soutien collectif de la communauté internationale et contribution concrète à la solution à deux Etats contenues dans cette déclaration commune.

1 – La bonne nouvelle est que le paragraphe sur les lignes de Juin 1967 étant sacro-saint a été supprimé, ainsi que l’appel à boycotter essentiellement toute personne ou entité israélienne au-delà de la Ligne verte. Voilà sans doute ce dont Israël est heureux.

2 – La mauvaise partie est cette phrase :  « les solutions ne peuvent être imposées » aux parties ainsi que l’une des deux mentions insistant sur des négociations directes. Aussi la conférence de suivi ajoute dans la déclaration qu’il y aura plus de pression unilatérale sur Israël.

Il est donc préférable au projet initial, mais reste pour Israël, un lot d’enfer.