(Inspiré du texte de Daniel Greenfield)
Les supersoniques israéliens feront presque certainement leur apparition dans l’espace aérien iranien lorsqu’Obama, préoccupé à accuser son rival Mitt Romney de stocker son argent dans les grottes géantes des Rocheuses, omettra de dépêcher un de ses larbins pour invectiver au téléphone Netanyahu. Les élections sont une fenêtre parfaite pour une halte sur le programme nucléaire iranien si, comme présumé, l’équipe d’Obama poursuit une lutte sans répit afin de s’arrimer au front de Romney, plutôt que perpétuer ses sempiternelles entorses contre Israël.
L’administration d’Obama cherche en quelque sorte à délayer le problème des capacités nucléaires iraniennes, supputant l’intérêt de la stabilité régionale, celle de la région de l’Arabie saoudite, du Koweït, de Bahreïn et du Qatar, notamment. Le spectre des avions israéliens survolant l’Arabie Saoudite pour s’en prendre au nucléaire iranien, menace cette forme de stabilité.
Comme fut le cas lors de la guerre du Golfe, la stabilité régionale impose aux Etats-Unis la protection de l’Arabie saoudite et des pays du Golfe. Israël, conformément à la politique américaine, doit être écarté le plus loin possible. Et puisque la Garde révolutionnaire iranienne ne campe pas en dehors de la ville de Koweït, la protection des pays du golf n’est plus qu’une question de posture – Posture creuse si comme tout le monde le sait, Obama n’est nullement sur le point de bombarder l’Iran au nom de l’Arabie saoudite. Il n’est tout aussi décidé à canonner l’Iran pour Israël, qu’il ne serait ravi d’emménager en Caroline du sud et joindre la NRA (National rifle association).
Une troisième guerre du Golfe se profilera seulement quand l’objectif est la protection de l’Arabie saoudite et du Koweït.
En 1988, les USA avaient combattu l’Iran pour défendre le convoi des pétroliers koweitiens. Une hausse excessive du prix du pétrole représenterait alors une menace potentielle pour l’élection d’Obama, qui se verrait contraint d’exhorter ses agents de la politique étrangère à élaborer des cartes sur les cibles syriennes afin de se permettre entre autre, quelques frappes aux installations navales iraniennes. Tout cela n’a rien à voir avec le programme nucléaire iranien… et c’est là le point qui conduisit George W. Bush à penser que des armes nucléaires iraniennes pourraient être tragiques pour les USA. Il était apparemment le seul à penser ainsi. L’organisation diplomatique et militaire ne manque pas d’experts qui considèrent purement les armes nucléaires iraniennes comme un facteur d’équilibre de pouvoir et refusent de les voir sous un autre angle. Pour eux, Israël n’est vraiment pas menacé d’une attaque nucléaire – ce n’est qu’un jeu de forces régional.
Ne possédant que très peu d’alliances et de liens commerciaux dans la région, Israël ne peut intercepter la violence comme pose ou théorie. Sa politique étrangère cible en principe la dissipation de toute menace physique contre ses citoyens, par le truchement de la voie diplomatique ou militaire. État minuscule et sanctifié, avec trop d’ennemis rapaces autour de lui, la pose ou la théorie est un luxe qui risque de tourner en piège mortel. Ses voisins les plus proches veulent sa destruction par prestige, fierté nationale et ferveur religieuse. La dissuasion militaire retient donc la première place.
En remportant toutes les guerres, Israël bénéficiait d’une marge suffisante pour s’acheminer vers une solution diplomatique. Mais la première et dernière initiative ayant échoué, la voie militaire revient fulgurante en tête. Existe-t-il un moyen de dissuasion contre une attaque nucléaire perpétrée par des terroristes sous dénis plausible ? L’unique moyen de dissuasion qu’il doit envisager après une attaque nucléaire est un fauchage net des responsables avant de succomber suite à un empoisonnement par radiation.
Les habitants de toute la région comprennent la nature du compte à rebours. La majorité sunnite des pays du Golf favorise en secret une attaque israélienne contre le nucléaire iranien, en dépit de la multiplication de ses efforts contre l’état juif pour éviter que ses ennemis chiites ne bénéficient d’une confrontation avec l’entité sioniste. La rhétorique iranienne actuelle reflète celle de l’Egypte des années 1960. Campagne qui culmina en fin de compte par une frappe préventive israélienne qui rasa d’un seul coup la force aérienne égyptienne.
Néanmoins à Washington DC le compte à rebours n’est pas chose réelle. L’opinion générale émanant de la presse et des institutions politiques et diplomatiques, pointe plutôt vers un Netanyahu obstiné, paranoïaque qui spécule sur le jeu. Ils ne jugent pas Israël capable d’entreprendre toute initiative contre l’Iran parce qu’ils n’en ont aucune eux-mêmes. Pour eux, Netanyahu ment lorsqu’il menace d’attaquer l’Iran.
Chez les élites occidentales, c’est en vogue de considérer l’agression comme une posture ou pire, une folie. Ils ont oublié que la violence n’est pas seulement une manœuvre sur l’échiquier international ou le prélude d’une série de mesures politiques. C’est souvent le désir simple d’un régime de vouloir massacrer un autre, nonobstant son attitude pacifique.
Des idées de folie aberrante au Moyen-Orient sont monnaie courante dans l’Occident. Massacrer tout un peuple n’est guère un événement rare ou exceptionnel. Nombreux sont les régimes qui le font de temps à autre dans le but de conserver le pouvoir.
L’Iran a dépêché ses milices islamiques pour assassiner ses meilleurs ressortissants dans les rues de sa capitale. La virginité des femmes étant considérée comme un laissez-passer inconditionnel au paradis, les condamnées à mort sont forcées d’épouser leurs geôliers qui les violent avant de les pendre. L’idée même que des gens sains d’esprit puissent nourrir de telles pensées est incompréhensible à Washington DC. Mais la simple question à laquelle Israël doit répondre : si c’est ce que les ayatollahs font à leurs propres filles, que feront-ils aux juifs qu’ils considèrent descendants de porcs et de singes ? Israël obtint la réponse à cette question lorsque les hordes musulmanes avaient mis la main sur des juifs israéliens, avant et après l’indépendance. Ils les découpèrent en morceaux, avant de vendre les clichés de leurs dépouilles. Assassiner tous les juifs, hommes, femmes et enfants, ne fait pas partie d’une politique particulière aux terroristes, c’est aussi et surtout l’orientation idéologique des dirigeants islamiques comme Yusuf Al-Qaradawi en Egypte, Rachid Al-Ghannouchi en Tunisie, et de tous les pays arabes qui combattent Israël.
L’Occident libéral conserve ses illusions sur l’ennemi. Israël n’a que très peu d’espace dans ces illusions. Il agira tout seul, car il est seul comme le sont peu de peuples au monde. Il agira parce qu’il ne peut se permettre de devenir la Pologne, la Tchécoslovaquie ou le Tibet, pays sacrifiés dans le grand jeu des nations. Il agira car n’ayant d’autre choix, et pour lui ce n’est pas un éventail de points de discussion, un programme diplomatique ou un ordre du jour régional : c’est la vie ou la mort.
Il agira, car malgré ses défauts, sa survie est dans sa ligne de mire. Le sens de survie de toute une nation et la vie d’un peuple se cramponnent à un seul plan d’action, saugrenu sans doute dans un monde isolé. Ce n’est pas quelque chose que Washington ou Bruxelles peuvent prendre au sérieux. Par contre, les attentifs et conscients du compte à rebours, savent ce qui se trame. Ils n’ignorent pas les temps durs qui les guettent au tournant. Ils feront ce choix comme dans le passé, parce qu’ils ont opté pour la vie.
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