Un haut responsable iranien a déclaré que l’armée de son pays continuerait à être impliquée en Syrie aussi longtemps que le régime de Damas demanderait son aide, a rapporté mardi l’agence de presse Mehr.

Ali Shamkhani, membre du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, a fait ces remarques dans une interview publiée un jour plus tôt par un magazine de relations internationales basé à Téhéran.

Ses commentaires sont venus le jour même où Israël a mené une série de frappes aériennes sur des sites militaires iraniens en Syrie, ainsi que des unités de la défense aérienne syrienne, en réponse à une roquette lancée depuis la Syrie sur les hauteurs du Golan, prétendument par les forces iraniennes. L’affrontement faisait suite à une journée d’attaque attribuée à Israël contre des dépôts d’armes à Damas et dans les environs, ce dimanche.

Israël a accusé l’Iran de chercher à établir une présence militaire en Syrie susceptible de menacer la sécurité israélienne et d’essayer de transférer des armes perfectionnées au groupe terroriste du Hezbollah au Liban. Jérusalem a promis d’empêcher le retranchement de l’armée iranienne en Syrie et a demandé l’aide des États-Unis et de la Russie pour faire sortir les Iraniens du pays. La Russie, avec l’Iran et ses mandataires militaires, se bat pour le compte du régime de Damas dans la guerre civile qui sévit dans le pays depuis huit ans.

Shamkhani a déclaré que tant que les gouvernements syrien et irakien continueront à demander l’aide de l’Iran pour vaincre «la terreur», il fournira une assistance. Le régime syrien et ses alliés considèrent les forces de l’opposition comme des terroristes.

Au lieu «d’exporter le terrorisme en Syrie» et d’imposer leurs propres idées, les pays occidentaux devraient laisser le peuple syrien s’exprimer, a-t-il déclaré.

Il a également critiqué l’hostilité des États-Unis à l’égard de l’implication de l’Iran dans les deux pays, affirmant que Téhéran était là pour vaincre le groupe terroriste « État islamique » et empêcher le massacre d’innocents.

Shamkhani a déploré que les Etats-Unis condamnent l’implication de l’Iran en Syrie, mais qu’il reste silencieux sur le Yémen, où des frappes aériennes menées par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite auraient tué des milliers de civils lors d’attaques contre les rebelles Houthi soutenus par l’Iran.

Israël a réagi à l’attaque de missile lancée lundi contre le Golan en frappant à la fois les cibles militaires iraniennes en Syrie et les systèmes de défense aérienne syriens qui ont tiré sur ses avions à réaction.

Au milieu des craintes d’escalade, le chef de l’armée de l’air iranienne a déclaré dans les heures qui ont suivi que son pays était «impatient» d’éliminer Israël dans une guerre.

Dans les semaines qui ont suivi l’annonce brusque en décembre du président américain Donald Trump qu’il retirera les forces terrestres américaines de la Syrie, Israël est devenu plus ouvert en admettant qu’il effectuera des raids sur des actifs iraniens dans le pays, ce qui a détruit des centaines de cibles au cours des dernières années.