L’Union européenne a averti lundi la Serbie et le Kosovo que le déplacement de leurs ambassades en Israël à Jérusalem, comme l’a annoncé le président Donald Trump la semaine dernière, compromettrait leurs chances d’être accepté en tant que membres de l’UE.

Selon l’Associated Press, les responsables de l’UE ont été surpris par l’annonce américaine car les deux États des Balkans s’étaient éloignés de l’administration Trump dans le cadre de leurs négociations avec Bruxelles. Le Kosovo en particulier a essayé de rester à l’écart des conflits impliquant des questions musulmanes, car il est à la fois européen et majoritairement musulman.

Le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, a souligné la condition préalable apparente de ne pas avoir d’ambassade à Jérusalem pour que la Serbie et le Kosovo rejoignent l’union des 27 États. «Il n’y a aucun État membre de l’UE avec une ambassade à Jérusalem», a-t-il déclaré. «Toute mesure diplomatique qui pourrait remettre en question la position commune de l’UE sur Jérusalem est un sujet de grave préoccupation et de regret.»

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé sa gratitude à la Serbie pour le transfert de l’ambassade et a confirmé qu’Israël et le Kosovo établiraient des relations diplomatiques, ambassade de Jérusalem incluse.

Mais Stano n’aurait rien de tout cela et a fait la menace brutale pendant qu’il y a des pourparlers entre Bruxelles et le président serbe Aleksander Vucic et le Premier ministre du Kosovo Avdullah Hoti. Stano a semblé blessé lorsqu’il a déclaré que les deux candidats des Balkans à l’adhésion avaient seulement informé l’UE de leurs préoccupations économiques et non de leurs projets de renverser les aspirations de l’organisation dans la ville éternelle de David.

Selon l’AP, la menace a fonctionné et le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, revient déjà sur l’annonce de Jérusalem, accusant «un certain nombre de facteurs». Pendant ce temps, le président du Kosovo Hashim Thaci s’est entretenu au téléphone avec le sultan turc Recep Tayyip Erdogan, le rassurant, comme Thaci l’a formulé plus tard, que la reconnaissance de l’État juif «ne violera en aucune circonstance le partenariat stratégique, amical et fraternel avec la Turquie».