Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a critiqué lundi les procureurs, les accusant d’avoir lancé une «chasse aux sorcières» contre lui dans le but de renverser un dirigeant démocratiquement élu.
La déclaration télévisée est intervenue quelques heures seulement après que le tribunal ait entendu les arguments d’ouverture et le premier témoignage dans le procès pour corruption de Netanyahu.
«L’ensemble du processus contre moi représente un abus des pouvoirs de la poursuite ; c’est ce qui ressemble à une tentative de coup d’État », a-t-il déclaré en essayant de démanteler les fondements de son accusation.
«En tant que personne qui apprécie la primauté du droit, je suis venu au tribunal aujourd’hui pour entendre le procureur, mais lorsque j’ai eu mon audience préliminaire et que mes avocats ont plaidé pour moi, ce même procureur n’était pas présent. Ceci, plus que toute autre chose, montre que le public était juste pour l’émission et que l’issue [la poursuite] était prédéterminée », a-t-il dit.
«Je voudrais croire que le procès lui-même se déroulera différemment, mais je ne mets pas la barre très haut pour le bureau du procureur. Aujourd’hui, au tribunal, j’ai entendu beaucoup de mots sur l’abus de pouvoir, mais tout le processus contre moi est une forme d’abus de pouvoir de la part du parquet.
Ils sont à la chasse aux sorcières, ils n’ont pas enquêté ou recherché un crime, ils ont cherché une personne : moi. L’accusation a ensuite dissimulé, mené des recherches illégales, effacé des enregistrements et ignoré des témoignages et des fuites à grande échelle. Il a extorqué les témoins, au point de menacer la destruction de leurs familles ».
Netanyahu a averti que les actions dont il est accusé sont pâles par rapport à l’inconduite de l’accusation exposée dans son cas. « C’est le vrai dommage causé à l’état de droit, à la gouvernance éthique et à la démocratie », a-t-il déploré.
Netanyahu fait face à des accusations de corruption dans trois cas : le cas 1000, qui se concentre sur la réception présumée de cadeaux de puissants hommes d’affaires en échange de faveurs qui font avancer leurs intérêts, dans lequel le Premier ministre est accusé de fraude et d’abus de confiance. Le cas 2000, dans lequel Netanyahu est soupçonné d’avoir proposé d’aider à améliorer la diffusion du quotidien israélien Yediot Aharonot en échange d’une couverture positive et dans lequel il est également accusé de fraude et d’abus de confiance ; et le cas 4000, dans lequel le Premier ministre est accusé d’avoir prétendument promu des décisions réglementaires qui favorisaient les intérêts de Shaul Elovitch, alors actionnaire majoritaire du géant des télécommunications Bezeq, en échange d’une couverture positive du site d’information Walla d’Elovitch. Dans ce cas, Netanyahu est accusé de corruption.