Nouvelle étude : Les capacités nucléaires attribuées à Israël ont influencé les décisions des dirigeants des pays arabes

Une nouvelle Ă©tude du Dr Dan Sagir, chercheur Ă  l’Institut Leonard Davis pour les relations internationales de l’UniversitĂ© hĂ©braĂŻque, rĂ©vĂšle les effets de la dissuasion nuclĂ©aire attribuĂ©e Ă  IsraĂ«l sur la prise de dĂ©cision dans les pays arabes au fil des ans.

Au cours des cinq derniĂšres dĂ©cennies, IsraĂ«l a adoptĂ© un modĂšle unique de dissuasion Ă  plusieurs niveaux dans le conflit au Moyen-Orient, une dissuasion conventionnelle ouverte et une dissuasion nuclĂ©aire vague. Le premier vise Ă  dissuader de nuire aux intĂ©rĂȘts stratĂ©giques d’IsraĂ«l et le second est destinĂ© Ă  dissuader de nuire Ă  ses intĂ©rĂȘts vitaux et existentiels.

Une nouvelle Ă©tude sur le sujet a Ă©tĂ© publiĂ©e dans la revue « The International History Review » par le Dr Dan Sagir, chercheur Ă  l’Institut Leonard Davis des relations internationales de l’UniversitĂ© hĂ©braĂŻque et chercheur sur la dissuasion nuclĂ©aire en IsraĂ«l. Le Dr Sagir a examinĂ© comment la dissuasion nuclĂ©aire d’IsraĂ«l a affectĂ© le dĂ©veloppement du conflit interĂ©tatique arabo-israĂ©lien ? Il s’agit de la premiĂšre tentative du genre d’enquĂȘter sur l’impact de « Dimona » sur le dĂ©veloppement du conflit des cĂŽtĂ©s israĂ©liens et arabes.

Les questions Ă©tudiĂ©es Ă©taient la justification israĂ©lienne du dĂ©veloppement d’armes nuclĂ©aires, les perceptions d’IsraĂ«l de la menace et des objectifs de la dissuasion nuclĂ©aire au fil des ans, les relations avec les États-Unis sur la question nuclĂ©aire, la politique « d’ambiguĂŻtĂ© », la « doctrine Begin », le dĂ©veloppement d’une seconde capacitĂ© de frappe et l’impact du nuclĂ©aire sur le conflit arabe Un IsraĂ©lien a compris mon pays. Les questions examinĂ©es comprenaient : le moment de la crise de mai 1967 est-il liĂ© Ă  l’avancement du programme nuclĂ©aire israĂ©lien ? « Dimona » a-t-il affectĂ© les plans de guerre de l’Égypte et de la Syrie Ă  la veille de la guerre de Yom Kippour ?

Et le lien entre le noyau israĂ©lien et la dĂ©cision du prĂ©sident Ă©gyptien Sadate d’abandonner le conflit militaire et de signer un accord de paix avec IsraĂ«l. Selon l’étude, les dirigeants arabes dans les divers conflits entre l’Égypte et la Syrie dans les annĂ©es 1970, la Syrie et l’Irak dans les annĂ©es 1980 et 1990 ont Ă©tĂ© affectĂ©s par les capacitĂ©s nuclĂ©aires « cachĂ©es » d’IsraĂ«l dans la prise de dĂ©cision et les stratĂ©gies adoptĂ©es au fil des ans.

Un cas test majeur est la dissuasion nucléaire contre Saddam Hussein dans les années 1980 et pendant la crise de la guerre du Golfe de 1991.

À la suite de l’accord de paix que l’Égypte a signĂ© avec IsraĂ«l, Hussein a annoncĂ© que l’Irak le remplacerait et conduirait le monde arabe Ă  poursuivre la guerre en IsraĂ«l, mais s’est finalement abstenu d’attaquer IsraĂ«l dans les annĂ©es 1980. Dans les dĂ©bats Ă  huis clos du rĂ©gime irakien, Saddam a affirmĂ© que le principal obstacle Ă  la poursuite de la guerre contre IsraĂ«l Ă©tait ses armes nuclĂ©aires, et que seule une « bombe arabe » pour Ă©quilibrer les capacitĂ©s israĂ©liennes permettrait une guerre d’usure contre « l’entitĂ© sioniste ». « 

Une dĂ©cennie plus tard, pendant la guerre du Golfe de 1991, Saddam a Ă©tĂ© dissuadĂ© de mettre Ă  exĂ©cution ses menaces de lancer des ogives chimiques sur les villes israĂ©liennes, et les missiles tirĂ©s ont Ă©tĂ© tirĂ©s avec des ogives conventionnelles. Pendant la crise et la guerre, les États-Unis et IsraĂ«l ont envoyĂ© des messages d’avertissement concernant une « rĂ©action brutale » Ă  Bagdad en cas d’utilisation d’armes chimiques, messages implicitement basĂ©s sur les capacitĂ©s nuclĂ©aires d’IsraĂ«l.

En outre, l’étude a examinĂ© pour la premiĂšre fois les divers efforts dĂ©ployĂ©s dans le monde arabe pour trouver une solution Ă  l’avantage stratĂ©gique dĂ©cisif d’IsraĂ«l et a identifiĂ© deux stratĂ©gies principales adoptĂ©es par les pays arabes au fil des ans. La premiĂšre stratĂ©gie est l’effort de dĂ©velopper des armes nuclĂ©aires arabes / Ă©tatiques afin d’équilibrer avec le nuclĂ©aire israĂ©lien et la seconde est une campagne diplomatique pour tenter de priver le Moyen-Orient d’armes nuclĂ©aires qui conduira au dĂ©mantĂšlement d’IsraĂ«l de ses capacitĂ©s.

La premiĂšre stratĂ©gie a Ă©chouĂ© Ă  la suite d’un effort conjoint d’IsraĂ«l et des États-Unis pour empĂȘcher une nouvelle prolifĂ©ration nuclĂ©aire dans la rĂ©gion, tandis que les États-Unis ont aidĂ© IsraĂ«l Ă  repousser les pressions diplomatiques des pays arabes sur la question nuclĂ©aire.

Selon le Dr Sagir : « La stratĂ©gie de dissuasion nuclĂ©aire et conventionnelle Ă  plusieurs niveaux prĂ©sentĂ©e dans mes recherches peut ĂȘtre pertinente pour traiter avec l’Iran en cas d’échec de la campagne internationale visant Ă  stopper son dĂ©veloppement nuclĂ©aire. « L’Iran nuclĂ©aire posera un double dĂ©fi Ă  IsraĂ«l : une situation de « terreur » nuclĂ©aire rĂ©gionale d’une part, qui d’autre part posera une menace conventionnelle d’attaques de missiles sur des concentrations de populations en IsraĂ«l de la part du Hezbollah et d’autres sponsors de TĂ©hĂ©ran. « 

Dr. Sagir écrit actuellement le livre « Dimona » basé sur son doctorat, qui sera publié en hébreu et en anglais. Le livre comprendra une discussion sur la menace nucléaire iranienne et ses implications stratégiques pour Israël.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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