L’exil d’Egypte et le retour des enfants d’Israël dans leur pays étaient destinés à prouver la divine providence omniprésente dans l’histoire et à cette fin, il était important que Dieu dévoile Son contrôle du destin collectif.

En d’autres termes, ce n’est pas un besoin profane mais une nécessité supérieure. Le dénominateur commun des exilés d’Israël et d’Egypte reste et demeure l’intervention de cette providence, et donc l’utilisation d’un langage prophétique commun aux deux événements.

la décadence de l’Egypte s’intègre logiquement au processus en est qu’elle témoigne d’une volonté divine à son égard la finalité était la sortie d’Egypte des esclaves hébreux et non point le souci du devenir de l’histoire égyptienne.


Le Nil occupe une place importante dans l’histoire des Hébreux en Égypte. Dans la Parashat Shemot, Pharaon ordonna que tous les nouveau-nés mâles d’Israël soient noyés dans le fleuve (shemot 1,22) et la fille de Pharaon trouva le bébé Moshe flottant, dans un panier, sur le Nil. (shemot 2,6).

Dans la lecture de la Torah cette semaine, parashat Vaera, Moïse frappe le Nil avec son bâton et celui-ci se transforme en sang (shemot 7,20). Un peu plus tard, il le frappe à nouveau et provoque la plaie des grenouilles (shemot 8, 2).
Ce fleuve, source majeure de fertilité pour une Égypte autrement aride, est vénéré. ‘L’agression’ de Moshe est particulièrement douloureuse et mal vécue par les Égyptiens, voir leur dieu ainsi changé en sang ou infesté est un réel motif de panique.

La Haftarah de Vaera prédit prophétiquement la chute de l’Égypte, elle utilise aussi le Nil comme un motif capital pour son narratif. Ézéchiel annonce que Dieu punira l’actuel pharaon égyptien, qu’il décrit comme «un monstre puissant »:
« Prononce ces paroles : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici, je m’en prends à toi, Pharaon, roi d’Egypte, grand crocodile, couché au milieu de tes fleuves, toi qui dis : « Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait ! » » (Ézéchiel 29: 3).

« Je passerai des crochets à tes mâchoires, je collerai à tes écailles les poissons de tes fleuves. Je te tirerai du milieu de tes fleuves, et tous les poissons de tes fleuves adhéreront à tes écailles. Et je te jetterai dans le désert, toi et tous les poissons de tes fleuves ; tu tomberas sur la surface des champs, tu ne seras ni ramassé ni recueilli. Aux bêtes de la terre et aux oiseaux du ciel, je t’ai donné en pâture. » (29: 4-5).

Ezéchiel expliqua que le péché de l’Égypte fut l’arrogance. En affirmant que le Nil c’est lui et qu’il l’aurait fait (29: 9), Pharaon et les Égyptiens nient totalement Dieu. Cela leur vaut une condamnation et dévastation. Nabuchodonosor, promit Ezéchiel, provoquera la destruction de l’Egypte :

« Donc, ainsi parle le Seigneur Dieu, voici, je vais livrer à Nabuchodonosor, roi de Babylone, le pays d’Egypte, pour qu’il puisse en emporter les richesses, en prendre le butin et le mettre au pillage : ce sera le salaire de son armée. » (29:19).
L’Egypte restera désolée pendant 40 ans.

En conclusion, Ezéchiel déclarera que la chute de l’Égypte dotera Israël de forces nouvelles. Ce qui adviendra des Hébreux servira de symbole et de signifié quant à la véracité du Dieu d’Israël.