L’ambassadeur adjoint de Russie auprès des Nations Unies a rejeté les évaluations des services de renseignement américains sur une éventuelle invasion russe comme étant inquiétantes, essayant de minimiser leur gravité tout en comparant les informations selon lesquelles la Russie pourrait prendre le contrôle de Kiev dans quelques jours et faire 50 000 civils morts ou blessés dans la région.
« La folie et les peurs continuent », a accusé le lieutenant, « et si nous disons que les États-Unis pourraient prendre le contrôle de Londres d’ici une semaine et faire 300 000 morts parmi les civils ? », a tweeté l’ambassadeur adjoint Dmitry Polyansky.
Les évaluations mises à jour de l’armée et des services de renseignement américains qui ont été communiquées aux législateurs et aux organes européens ces derniers jours ont été l’évaluation la plus lamentable des responsables américains à ce jour concernant la détérioration de la situation sécuritaire en Ukraine. Et ils surviennent alors que l’administration Biden prévient que Moscou envisage de filmer une fausse attaque sur le territoire russe ou des russophones par les forces ukrainiennes comme prétexte pour envahir son voisin, ce que le Kremlin a d’ailleurs démenti avec véhémence.
Des responsables connaissant bien les estimations ont déclaré que le président russe Vladimir Poutine disposait désormais de 70% de la force de combat dont il avait besoin pour une attaque qui pourrait – dans le scénario le plus extrême – capturer rapidement la capitale Kiev et évincer le président élu du pays, Volodymyr Zalanski. Une telle invasion, disent-ils, pourrait déclencher une crise des réfugiés en Europe lorsque jusqu’à 5 millions de personnes fuient l’Ukraine.
Vendredi, il y avait 83 bataillons russes avec environ 750 soldats chacun, préparés pour une éventuelle attaque. C’est une augmentation par rapport à 60 il y a deux semaines. La Maison Blanche a annoncé que les États-Unis n’avaient aucune information selon laquelle Poutine aurait décidé d’envahir. Mais des images satellite et de renseignement indiquent qu’il a amassé plus de 100 000 soldats et un équipement de combat étendu à la frontière avec l’Ukraine – une source de sécurité occidentale a estimé le nombre à 130 000 – faisant ce qui pourrait être la plus grande offensive militaire européenne depuis la Seconde Guerre mondiale.
Bien que les responsables américains pensent qu’une attaque pourrait être lancée tous les jours, les conditions optimales devraient être atteintes entre la mi-février et la fin mars, avec le terrain plat et ouvert de l’Ukraine et les rivières qui la traversent gelées et les véhicules blindés capables de manœuvrer plus facilement dans la zone.