Selon les donnĂ©es, toutes les 40 secondes, quelquâun dans le monde se suicide, ce qui signifie que toutes les 41 secondes, des milliers de personnes sont dĂ©vastĂ©es et essaient de trouver une explication Ă cet acte terrible. En IsraĂ«l, pas un jour ne se passe sans quâau moins une personne ne se suicide, un chiffre qui sâĂ©lĂšve Ă des centaines par an.
Dans la plupart des cas, il sâagit dâanonymes qui restent inconnus dans la mort comme ils lâĂ©taient dans la vie. Parfois, le cas dâune personne cĂ©lĂšbre qui met fin Ă ses jours fait la une des journaux, ce qui suscite lâintĂ©rĂȘt des mĂ©dias pendant quelques jours. La caractĂ©ristique commune Ă tous ceux qui meurent par suicide est la douleur Ă©motionnelle insupportable qui a provoquĂ© une dĂ©marche radicale et irrĂ©versible.
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Il y a un dĂ©bat pour savoir si la prĂ©occupation des suicides dans les mĂ©dias augmente le risque de suicide en raison de la contagion sociale â ou, alternativement, empĂȘche plus de cas de suicide. Je crois que soulever la question pour discussion peut en fait sauver des vies, tant que lâexposition mĂ©diatique se fait de maniĂšre responsable et sensible. Dâautre part, la glorification de la personne qui sâest suicidĂ©e et lâexposition dĂ©taillĂ©e des suicides et leur description peuvent en fait nuire et donner une lĂ©gitimitĂ© aux personnes qui sont dans une crise suicidaire qui inclut Ă©galement une distorsion dans la façon de penser.
Il a Ă©tĂ© constatĂ© quâune couverture irresponsable des cas de suicide entraĂźne une augmentation des taux de suicide dans les semaines et les mois suivants. Dâautre part, on a signalĂ© une diminution des taux de suicide aprĂšs une couverture qui laisse place aux facteurs de risque, aux moyens dâadaptation et de prĂ©vention et aux adresses dâassistance en pĂ©riode de dĂ©tresse.
Dans la grande majoritĂ© des cas, le suicide est Ă©vitable. La prĂ©vention du suicide nâest pas rĂ©servĂ©e aux seuls professionnels. LâĂ©coute et le soutien social de lâentourage ont une valeur dâune Ă©norme importance.
Le plan en trois étapes
Il y a trois étapes, si vous les suivez, vous pouvez sauver la vie de ceux qui veulent y mettre fin.
PremiĂšre Ă©tape : sâassurer de la connaissance des facteurs de risque et de la sensibilitĂ© aux signes de dĂ©tresse. La plupart des suicidĂ©s souffraient de dĂ©tresse mentale aiguĂ« et de dĂ©pression. Les principaux signes : mauvaise humeur, manque dâintĂ©rĂȘt, perturbations dans tout ce qui touche au sommeil et Ă lâalimentation, pensĂ©es rĂ©pĂ©tĂ©es sur la mort et Ă©vitement des activitĂ©s sociales. Aussi, plusieurs populations sont dĂ©finies comme populations Ă risque, auxquelles il convient de prĂȘter attention : les jeunes et les adolescents, les membres de la communautĂ© LGBT, les victimes dâagressions sexuelles, de violences et dâabus, les hommes et pĂšres cĂ©libataires et divorcĂ©s, les nouveaux immigrĂ©s et les personnes ĂągĂ©es.
Dans la plupart des cas, les personnes qui pensent au suicide transmettent leur intention Ă lâenvironnement, explicitement ou implicitement. Nous devons ĂȘtre attentifs et sensibles Ă ces messages et ne pas les laisser nous Ă©chapper sans rĂ©fĂ©rence.
DeuxiĂšme Ă©tape : Ă©couter et mener une conversation ouverte avec la personne Ă risque tout en sâintĂ©ressant Ă sa santĂ© et Ă ses pensĂ©es. AprĂšs lui avoir parlĂ© et rĂ©ussi Ă identifier les signes avant-coureurs, il est trĂšs important de lui poser directement, avec sensibilitĂ©, sans jugement ni moralisation, la question simple mais importante : « Avez-vous pensĂ© ou prĂ©vu de mourir ? ».
La comprĂ©hension Ă©motionnelle du sort de la personne en face de nous est le meilleur antidote au sentiment de solitude dans lequel elle est enfouie. Le plus important est quâil se sente moins seul et mieux compris, sans jugement ni critique de ses sentiments et de ses pensĂ©es.
La troisiĂšme Ă©tape: demander une aide professionnelle et, si nĂ©cessaire, appeler les sauveteurs. Ă ce stade, il est important de donner Ă la personne en face de nous lâespoir et la foi quâil existe une issue Ă la crise dans laquelle elle se trouve. Les crises font partie de la vie et il existe plus dâune façon de les surmonter. Il existe des professionnels spĂ©cialisĂ©s dans le traitement des problĂšmes mentaux et du suicide. Cependant, il est important de se rappeler que la thĂ©rapie nâest pas magique : la thĂ©rapie mentale, câest comme courir de longues distances avec des hauts et des bas, et vous devez vous y tenir.
Ce mercredi (7 septembre) aura lieu une confĂ©rence « Life-Saving Community 2022 » du mouvement Masha (Words that Make a Difference) en collaboration avec lâassociation ARAN (Mental First Aid), Ă lâUniversitĂ© de Tel Aviv, oĂč des outils seront Ă condition dâaider « lâhomme sur le toit » Ă sauver une vie.
Lâauteur est le directeur professionnel national de lâassociation ARAN et lâauteur des livres âLe pouvoir de lâĂ©coute â comment aider ceux qui vous entourent en pĂ©riode de dĂ©tresse Ă©motionnelle et de criseâ et âAnalog pain in a digital ageâ publiĂ©s par Mater
Si vous ou un de vos proches Ă©prouvez une dĂ©tresse intense et des pensĂ©es suicidaires, ne restez pas seul â parlez-nous. Lâassociation ARAN fournit un service de secourisme mental qui sauve des vies 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de maniĂšre anonyme et immĂ©diate pour toute dĂ©tresse mentale .
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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