Selon un document soumis par Kiev à ses alliés et parvenu au « Guardian », de nombreux composants européens ont été trouvés dans les drones suicides que la Russie envoie dans ses villes ces derniers mois. Elle leur a demandé des missiles à longue portée, avec lequel il est possible de frapper les usines pour la production des véhicules aériens sans pilote.
Explosions dans la région de Kiev suite à une attaque suicide par drone iranien / Telegram
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Les drones suicides iraniens qui ont rĂ©cemment attaquĂ© des villes ukrainiennes Ă©taient remplis de composants europĂ©ens â câest ce que rapporte le British Guardian, en se basant sur un document secret envoyĂ© par Kiev Ă ses alliĂ©s occidentaux. Dans ce document, lâUkraine demandait Ă ĂȘtre Ă©quipĂ©e de missiles Ă longue portĂ©e pour attaquer des sites de production en Russie, en Iran et en Syrie.Â
Les documents soumis par le gouvernement ukrainien aux gouvernements du G7 le mois dernier indiquent que plus de 600 frappes de drones sur ses villes au cours des trois mois précédents ont utilisé la technologie occidentale .
Selon le document, 52 composants électriques fabriqués par des entreprises occidentales ont été trouvés dans le modÚle de drone Shahad-131 et 57 dans le modÚle Shahad-136, qui atteint une autonomie de 2 000 km à une vitesse de croisiÚre de 180 km/h.
Le document dĂ©signe cinq sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes, dont une filiale polonaise dâune sociĂ©tĂ© britannique, comme fabricants originaux des composants identifiĂ©s dans les drones que la Russie lance sur son territoire. « Parmi les fabricants figurent des sociĂ©tĂ©s basĂ©es dans les pays de la coalition des sanctions : Etats-Unis, Suisse, Pays-Bas, Allemagne, Canada, Japon et Pologne », indique-t-il.
LâIran tente de se distancier de la fourniture dâarmes Ă la Russie. Un drone lors dâun dĂ©filĂ© militaire Ă TĂ©hĂ©ran, la semaine derniĂšre / Reuters
Lâune des propositions dâaction avancĂ©es par Kiev Ă ses alliĂ©s occidentaux, qui devraient la rejeter, Ă©tait « des attaques de missiles contre les usines de production de ces drones en Iran, en Syrie, ainsi quâun site de production potentiel en Russie » soulignant que ce plan pourrait ĂȘtre exĂ©cutĂ© par ses propres forces, Ă condition quâelles soient dotĂ©es des « moyens de destruction nĂ©cessaires ».
LâUkraine nâa pas laissĂ© entendre dans son document que ces sociĂ©tĂ©s occidentales sâĂ©taient comportĂ©es de maniĂšre inappropriĂ©e. « La production iranienne de drones sâest adaptĂ©e et utilise principalement des composants disponibles dans le commerce.
Selon le rapport ukrainien, les donnĂ©es douaniĂšres montrent que « presque toutes les importations vers lâIran proviennent de Turquie, dâInde, du Kazakhstan, dâOuzbĂ©kistan, du Vietnam et du Costa Rica ».
Bart Grothaus, membre du Parlement europĂ©en et membre de la sous-commission de la dĂ©fense et de la sĂ©curitĂ© du Parlement, a dĂ©clarĂ© que la coordination entre les services de renseignement de lâUE dans la lutte contre lâutilisation abusive dâĂ©lĂ©ments occidentaux nâest pas suffisamment bonne. « Je pense que de nombreuses agences de renseignement europĂ©ennes ne sâintĂ©ressent mĂȘme pas aux sanctions », a-t-il dĂ©clarĂ©.
Le document du gouvernement ukrainien intitulĂ© « Le bombardement tue : rapport sur les drones Shahid-131/136 » â fournit la derniĂšre analyse de lâĂ©volution des tactiques et des plans de production de drones de la Russie depuis la premiĂšre frappe de drone enregistrĂ©e, qui a eu lieu dans lâoblast de Kharkiv le 13 septembre de lâannĂ©e derniĂšre.
La pause dans les attaques, qui a durĂ© entre le 17 novembre et le 7 dĂ©cembre, Ă©tait « probablement due Ă lâadaptation de drones conçus pour un climat chaud Ă lâhiver ukrainien », ce qui « pourrait indiquer une coopĂ©ration plus poussĂ©e entre la Russie et lâIran dans la production et modernisation du Shahid-136/131âł. Selon le rapport, les expĂ©ditions de drones de ces modĂšles transitent par la mer Caspienne. Depuis TĂ©hĂ©ran, les drones sont transfĂ©rĂ©s vers le port iranien dâEmirabad, puis de lĂ vers la ville portuaire russe de Makhatchkala », a-t-il ajoutĂ©.
En outre, les marquages ââsur les composants Ă©lectroniques des drones qui ont attaquĂ© lâUkraine ces derniers mois ont Ă©tĂ© dĂ©truits, « probablement au laser », et les forces russes ont commencĂ© Ă utiliser les noms « Geranium-1 » et « Geranium-2 » pour dĂ©crire les drones. , apparemment dans le cadre dâun « accord entre lâIran et la Russie visant Ă cacher le rĂŽle de lâIran ».
LâUkraine a dĂ©clarĂ© dans le rapport quâau dĂ©but du mois de juillet, un nouveau modĂšle de Shahad-136 avait Ă©tĂ© abattu sur son territoire, marquĂ© « Y002 » et qui « aurait pu ĂȘtre assemblĂ© dans une nouvelle usine de production en Russie ». Selon le document, ce modĂšle avait un motif dâaile diffĂ©rent, ce qui « peut Ă©galement indiquer une production sur un nouvel emplacement ». La Russie et lâIran « travaillent dĂ©jĂ sur un nouveau moteur pour le Shahid-136, qui devrait lui offrir une meilleure vitesse et une meilleure autonomie », indique le communiquĂ©.
La Russie et la Syrie nâont pas commentĂ© ce rapport. LâIran a niĂ© tout au long de la guerre que les drones avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s Ă Moscou aprĂšs son dĂ©clenchement en fĂ©vrier 2022, mais quâils lui avaient Ă©tĂ© livrĂ©s plus tĂŽt. Certaines des sociĂ©tĂ©s mentionnĂ©es dans le rapport ont dĂ©clarĂ© en rĂ©ponse quâelles sâefforçaient de garantir que leurs composants ne soient pas utilisĂ©s. au-delĂ de leur objectif initial et quâils renforceront le contrĂŽle de leur approvisionnement.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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