Quelques heures après la diffusion des images du massacre dans la bande de Gaza, le matin du 7 octobre, les condamnations des dirigeants du monde ont également commencé à arriver. Une condamnation a été particulièrement historique : le Premier ministre indien Narendra Modi, leader de la plus grande démocratie du monde, a tweeté son soutien sans compromis à Israël.

 

Depuis 1948, l’Inde n’a pas une seule fois soutenu les guerres d’Israël, mais au contraire, elle a soutenu ses ennemis et leur a envoyé de l’aide. On se souviendra de 2023 comme de l’année où l’Inde a laissé derrière elle ses peurs historiques et s’est courageusement tenue aux côtés de son ami.

Le soutien de Modi à Israël de cette manière constitue sans aucun doute un changement de cap et une déviation par rapport à des décennies de politique prudente en ce qui concerne le Moyen-Orient en général, et Israël en particulier. Si le soutien ne venait pas de Delhi, cela jetterait un lourd doute sur l’authenticité de la lutte du parti au pouvoir, le BJP, contre le terrorisme et les éléments islamiques radicaux. La déclaration de Modi ne laisse place à aucun doute. Dans son tweet sur le réseau X (Twitter), il a écrit : « Profondément choqué par les nouvelles concernant les attaques terroristes en Israël. Nos pensées et nos prières vont aux victimes innocentes et à leurs familles. Nous sommes solidaires avec Israël en ces temps difficiles. » Le ministre indien des Affaires étrangères, Subramaniam Jaishankar, a retweeté la déclaration. La formulation de la déclaration et la rapidité de la réponse ont été impressionnantes et témoignent des changements survenus dans les conditions géopolitiques et la politique intérieure de l’Inde.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Des enfants brandissant des drapeaux indiens et israéliens lors de la visite de Netanyahu à Ahmedabad, 2018, AP
Des enfants brandissant des drapeaux indiens et israéliens lors de la visite de Netanyahu à Ahmedabad, 2018, photo : AP

Depuis l’arrivée au pouvoir de Modi en 2014, nous avons assisté à des cas isolés d’écart par rapport à la politique étrangère de longue date formulée par les pères fondateurs du pays sous le règne à long terme du « Parti du Congrès ». Parmi ces cas exceptionnels, on peut citer le choix indien de s’abstenir de voter contre Israël au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2015 et 2016. Delhi a agi avec parcimonie, tout en adoptant une politique étrangère prônant des partenariats multiples. Delhi a accueilli le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avant la visite historique de Modi en Israël. Peu de temps avant, l’Inde a rejoint les pays opposés à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Même aujourd’hui, dans la crise actuelle, le gouvernement Modi se tient aux côtés d’Israël – mais ce n’est pas le cas de son rival politique, le « Parti du Congrès ». Le « Parti du Congrès », qui se présentait comme le « défenseur des droits de l’homme » dans le pays, a mis du temps à réagir aux événements, et même lorsque la réponse est arrivée, il a déçu de nombreuses personnes en Inde. Le communiqué officiel du comité du parti indique : « Le comité exprime son mécontentement et son angoisse face à la guerre qui a éclaté au Moyen-Orient, au cours de laquelle plus de 1 000 personnes ont été tuées au cours des deux derniers jours. Le comité réitère son soutien de longue date pour les droits du peuple palestinien au territoire, à l’autonomie gouvernementale et à vivre dans la dignité. Le comité appelle à un cessez-le-feu immédiat et à l’ouverture de négociations sur toutes les questions existantes, y compris les questions essentielles qui ont donné naissance au conflit actuel.

La position de l’Inde aux côtés d’Israël est une autre preuve du long chemin parcouru par ces relations, et elle est doublement importante pour Israël dans la façon dont elle façonne l’opinion publique en Asie du Sud à ce sujet.