Les commandants de Tsahal affirment que les opérations dans le tunnel de Rafah se poursuivront pendant des mois

Tandis que Tsahal surmonte divers dĂ©fis, les produits israĂ©liens et internationaux remplissent les entrepĂŽts du cĂŽtĂ© de Gaza du poste frontiĂšre de Kerem Shalom, en route vers les Palestiniens de l’enclave cĂŽtiĂšre. Les pĂȘches de Yesud HaMa’ala, prĂšs de la frontiĂšre libanaise, les bananes premium des vergers de Hof HaCarmel et les abricots de Zichron Ya’akov ne reprĂ©sentent qu’une fraction de l’aide transportĂ©e. L’aide humanitaire d’IsraĂ«l Ă  Gaza a atteint de nouveaux sommets, notamment avec des camions remplis de fruits, de lĂ©gumes, de gaz et de carburant.

Les commandants de Tsahal appliquant les directives gouvernementales comprennent que, d’ici quelques heures, ces fournitures parviendront aux dĂ©pĂŽts de nourriture et d’énergie du Hamas dans les abris pour personnes dĂ©placĂ©es. Les opĂ©rateurs de chariots Ă©lĂ©vateurs Ă  Khan Yunis rapportent que le terminal de Kerem Shalom commence Ă  ressembler Ă  son Ă©tat d’avant-guerre, avec des autoroutes d’approvisionnement ouvertes par IsraĂ«l vers Gaza.

En l’absence de loi martiale israĂ©lienne ou de l’AutoritĂ© palestinienne pour distribuer de la nourriture et des fournitures aux civils, l’armĂ©e sait que le Hamas va s’emparer de ces biens de consommation, en plein neuviĂšme mois de combats. Les vitres de certains camions sont protĂ©gĂ©es par des barres de fer pour Ă©viter tout pillage ou dĂ©sordre sur leurs itinĂ©raires.

La 12e brigade d’infanterie de rĂ©serve, qui sĂ©curise le secteur oriental de Rafah, prĂšs de la frontiĂšre, s’est adaptĂ©e Ă  ces tentatives de dĂ©tournement de camions humanitaires, souvent menĂ©es par des hommes armĂ©s appartenant Ă  de petits groupes terroristes ou par des criminels dĂ©fiant le Hamas. Des drones et des vĂ©hicules aĂ©riens sans pilote escortent les camions, tandis que des tireurs d’élite de Tsahal se cachent aux intersections. Lorsque des groupes armĂ©s sont identifiĂ©s, les forces les Ă©liminent depuis les airs ou au sol, permettant ainsi aux camions de poursuivre leur route. La semaine derniĂšre, six hommes armĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s en plein jour.

Le chaos dans les zones de Gaza oĂč le Hamas n’a pas encore rĂ©tabli son contrĂŽle et oĂč Tsahal s’est retirĂ© est si grave que les forces israĂ©liennes ont Ă©tĂ© surprises d’assister Ă  des combats de rue entre factions armĂ©es de Gaza au sujet de camions d’aide au cours des deux derniĂšres semaines, avant mĂȘme que le Hamas puisse s’en emparer. 

Avant de partir, les commandants sur le terrain expriment leur frustration face aux rĂ©centes critiques adressĂ©es Ă  Tsahal par des hommes politiques, notamment des membres du gouvernement et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ont ordonnĂ© une forte augmentation de l’aide aux Gazaouis. Le couloir humanitaire, qui bĂ©nĂ©ficie de l’immunitĂ© contre les tirs, est situĂ© sur une zone sablonneuse ouverte entre le poste frontiĂšre de Kerem Shalom et la principale autoroute nord-sud de Gaza, qui mĂšne Ă  Khan Younis et Ă  la ville de Gaza.

En raison du contrĂŽle total de Tsahal sur la zone comprise entre Rafah, oĂč les combats se poursuivent, et le poste frontiĂšre de Kerem Shalom, le porte-parole de Tsahal a annoncĂ© un cessez-le-feu humanitaire quotidien dans ce couloir de 7h00 Ă  21h00 pour garantir aux organisations humanitaires internationales la sĂ©curitĂ©. passage en toute sĂ©curitĂ© des fournitures Ă  la population civile de Gaza.

« Ce sont deux problĂšmes complĂštement diffĂ©rents », explique le colonel Avri Elbaz, commandant de la 12e brigade, depuis une colline basse prĂšs du corridor de Philadelphie, qui longe la frontiĂšre entre Gaza et l’Égypte.

«A Rafah, nous ne nous sommes pas arrĂȘtĂ©s un seul instant, et dans ce couloir, nous attaquons la nuit lorsque cela est nĂ©cessaire, en ciblant les ennemis mais pas les camions eux-mĂȘmes. Je prĂ©viens mes soldats de ne pas transformer cela en une opĂ©ration statique comme en Cisjordanie. Fournir de l’aide humanitaire est notre mission, mais cela reste une zone de combat. La situation ici est dynamique et nous ne devrions pas nous habituer Ă  des scĂ©narios statiques comme les points de contrĂŽle en Cisjordanie.

«Tu n’es pas obligĂ© de rester tranquille ici. « Nous devons nous rappeler que nous sommes toujours prĂȘts Ă  faire face Ă  des situations de prise d’otages inattendues et que nous nous dĂ©plaçons avec prudence dans les zones oĂč nous soupçonnons la prĂ©sence de prisonniers Ă  Rafah, afin d’éviter de les mettre en danger. »

Le drapeau Ă©gyptien flotte fiĂšrement de l’autre cĂŽtĂ© du poste frontiĂšre de Rafah. Un vaste complexe d’entrepĂŽts, de terminaux et d’immeubles de bureaux Ă  deux Ă©tages : la plupart de ces structures sont endommagĂ©es ou incendiĂ©es lors de la prise de contrĂŽle par Tsahal au dĂ©but de l’opĂ©ration.

À l’intĂ©rieur du complexe, Tsahal a Ă©rigĂ© de hauts murs de bĂ©ton, certains dĂ©passant 15 mĂštres, dans le cadre de ses mesures dĂ©fensives. Les soldats Ă©gyptiens ne sont pas visibles, mais leurs Ă©quipes d’observation sont visibles depuis les mĂąts jaunes qui dominent la zone. Suivant les ordres de leurs commandants, les soldats Ă©gyptiens ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s de plusieurs centaines de mĂštres vers le sud Ă  la suite d’un incident survenu le mois dernier au cours duquel un soldat Ă©gyptien a Ă©tĂ© abattu par Tsahal.

Le comportement de l’Égypte dans cette affaire est dĂ©routant : d’une part, il existe une coordination totale avec IsraĂ«l avant et pendant la guerre, malgrĂ© les condamnations politiques publiques du Caire. D’un autre cĂŽtĂ©, l’Égypte a longtemps fermĂ© les yeux sur l’armement du Hamas, permettant Ă  des dizaines de milliers d’armes d’entrer sur son territoire.

L’Égypte aurait autorisĂ© le Hamas Ă  placer des centaines de lance-roquettes le long de la frontiĂšre du SinaĂŻ, qui visaient Beer Sheba et tiraient sans entrave sur Tel Aviv. L’Égypte a Ă©galement autorisĂ© les camions Ă  livrer quotidiennement diverses armes Ă  Gaza, et pas seulement par les vastes tunnels souterrains de contrebande. En ce sens, l’Égypte a jouĂ© un double jeu avec IsraĂ«l et le Hamas, quel que soit le rĂ©gime qui gouverne au Caire.

Le travail de recherche de tunnels ici est méticuleux et lent, souvent sans informations de renseignement, couvrant de petits secteurs un à la fois avec des foreuses et des excavatrices géantes fouillant chaque ligne marquée à la recherche du soi-disant réseau de « métro » du Hamas, qui était sa ligne du vendredi 13 au 17 novembre.

Un mois et demi aprĂšs le dĂ©but de l’opĂ©ration Rafah, les commandants s’opposent aux critiques faisant Ă©tat d’une paralysie, mĂȘme au sein de Tsahal. Il existe un Ă©cart important entre la vision qu’a l’échelon politique de Rafah comme le dernier et le plus dur bastion du Hamas et la rĂ©alitĂ© sur le terrain. Cinq brigades combattent actuellement ici, soit un peu moins qu’au plus fort de l’opĂ©ration, et les quatre bataillons locaux du Hamas ne sont pas trĂšs diffĂ©rents des autres bataillons du Hamas prĂ©sents dans tout Gaza.

«La Brigade Rafah est aguerrie et connue pour sa capacitĂ© Ă  poser des piĂšges explosifs. C’est la « brigade de dĂ©molition » qui a placĂ© des piĂšges dans de nombreux bĂątiments et tunnels, donc nous opĂ©rons ici avec prudence et prudence, mĂȘme si cela semble lent, pour garantir la sĂ©curitĂ© de nos forces », conviennent le colonel Elbaz et son homologue du nord-ouest. de Rafah, le commandant de la brigade Nahal, le colonel Yair Zuckerman.

Au cours de la huitiĂšme semaine de l’opĂ©ration de Rafah, Tsahal a identifiĂ© 25 entrĂ©es de tunnels le long du couloir de Philadelphie, qui s’étend sur 15 kilomĂštres depuis le quartier de Tel al-Sultan, sur la cĂŽte sud de Gaza, jusqu’à la frontiĂšre israĂ©lienne, prĂšs du kibboutz de Kerem Shalom.

Au cours des sept mois prĂ©cĂ©dant l’arrivĂ©e de Tsahal Ă  Rafah, suite aux retards imposĂ©s par l’échelon politique, la brigade locale du Hamas avait tirĂ© les leçons des affrontements prĂ©cĂ©dents. De nombreux explosifs, dont certains n’ont jamais Ă©tĂ© vus par les commandants et les soldats ailleurs Ă  Gaza, sont cachĂ©s dans des tunnels et des puits profonds. Il faudra encore du temps pour sĂ©curiser et dĂ©truire les 25 tunnels dĂ©couverts jusqu’à prĂ©sent et localiser le reste.

« Cela va continuer pendant encore au moins six mois, ce qui nĂ©cessitera notre prĂ©sence constante dans le corridor de Philadelphie, car il s’agit d’une opĂ©ration lente et complexe », dĂ©crivent les hauts dirigeants de l’opĂ©ration.

« Dans le couloir de Netzarim, qui fait environ la moitié de la longueur du couloir de Philadelphie, il nous a fallu plus de trois mois pour localiser et détruire 12 kilomÚtres (7,5 miles) de tunnels sous le couloir séparant la ville de Gaza du centre et du sud de Gaza. » ont-ils souligné. Le colonel Elbaz a ajouté : « Le Hamas a adopté ici la tactique du Viet Cong, avec des combats lents et cachés depuis des tunnels et des bunkers pour tenter de nous attirer dans un conflit prolongé. »

Par consĂ©quent, on peut estimer avec prudence que le couloir de Philadelphie ressemblera bientĂŽt au couloir de Naetzarim : avant-postes permanents de Tsahal, prĂ©sence constante et raids dans les quartiers adjacents de Rafah pour approfondir l’impact sur le Hamas. La question du « jour d’aprĂšs » concerne le mĂ©canisme permettant de mettre fin aux combats prolongĂ©s, qui, selon certaines estimations, se poursuivront pendant encore au moins deux ans.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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